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Chargement... Les vestiges du jour (1989)par Kazuo Ishiguro
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> Par LEXPRESS.fr : Les Vestiges du jour par Kazuo Ishiguro 01/11/2005 ... «Une réflexion qui nous vaut un hilarant chef-d'œuvre de componction britannique, par un auteur d'origine... japonaise.» (Lire, avril 1990) ____________________ Kazuo Ishiguro, Les vestiges du jour, traduit de l'anglais par S. Mayoux, Presses de la Renaissance (1990), 266 pages Une très belle surprise pour une première découverte de cet auteur, nobelisé cette année. Une écriture subtile, délicate, parfaite pour traduire les réflexions de Mr Stevens, majordome d'un riche américain, mais surtout pendant trente ans d'une grande famille noble anglaise dont Lord Darlington joue de ses relations pour accueillir dans son domaine les grands de ce monde afin de régler les tensions diplomatiques. Par petite touche au travers des pensées et souvenirs du majordome, Kazuo Ishiguro aborde le passé peu souvent évoqué de l'histoire anglaise et des sympathies d'une grande majorité de la noblesse anglaise pour le régime nazi durant les années 30, ou bien les relations franco-britannique à l'issue de la première guerre mondiale et les renégociations du traité de Versailles. En parallèle, il y a la très belle réflexion sur ce monde en cours de disparition des Lords, des domaines, des cohortes de personnel à leur service. Et puis il y a ce majordome si attachant et si troublant, pris dans ses certitudes et ses convictions. Le voyage de Mr Stevens au travers de la campagne anglaise est comme un pélerinage intérieur lui faisant prendre conscience de ce monde perdu dont il ne reste plus que quelques traces ...des vestiges du jour. "Il faut que vous preniez du plaisir. Le soir, c'est la meilleure partie du jour. Votre journée de travail est terminée. Vous pouvez vous détendre maintenant, et prendre du plaisir. Voila comment je vois les choses. Demandez à n'importe qui, ils vous diront. Le soir, c'est la meilleure partie du jour" (p 336) "Peut-être dans ce cas dois-je retenir son conseil et cesser de regarder autant an arrière, d'adopter un point de vue plus positif, d'essayer de faire le meilleur usage de ce qu'il me reste de jour. Après tout, que pouvons-nous gagner à toujours regarder en arrière, et à nous blâmer nous-mêmes parce que notre vie n'a pas pris exactement la tournure que nous aurions souhaité ? L'implacable réalité, pour les gens comme vous et moi, c'est que nous n'avons pas d'autre choix, assurément, que d'abandonner notre sort entre les mains de ces grands personnages situés au moyeu de la roue du monde, et qui ont recours à nos services. A quoi bon s'inquiéter outre mesure de ce qu'on aurait pu faire ou ne pas faire pour diriger le cours de sa propre vie ? Il est certainement suffisant, pour des gens comme vous et moi, d'essayer au moins de faire en sorte que notre petite contribution serve un but honorable et sincère." (p 337) Après de nombreuses années au service d'un célèbre lord, Stevens travaille désormais pour un riche américain. Les quelques jours de congés que ce dernier lui octroie vont lui fournir l'occasion de parcourir la campagne anglaise mais également de revoir celle qui aurait pu devenir sa femme. Ces quelques jours de voyage font ressurgir les souvenirs du passe : le père majordome lui aussi, l'ancien maître déchu pour ses amitiés avec les autorités allemandes, la gouvernante... Le personnage central est très attachant, complètement désuet, parfois exaspérant. Un très bon roman, original par le theme aborde et qui se lie très facilement. Ishiguro est japonais, mais il a grandi en Angleterre.La facilité avec laquelle il recrée l'univers des grandes demeures de la noblesse anglaise d'avant guerre, et la vie de leurs domestiques tout dévoués, est époustouflante. Le film tiré du livre était très bon aussi.
We can work out the date of Stevens's expedition ... Ominous dates. ... the Suez crisis dominated British current affairs. ... Stevens is not returning to a golden evening ... there are no remains -- except in the sense of `corpse'. The Remains of the Day is too much a roman à thèse, and a judgmental one besides. Compared to his astounding narrative sophistication, Ishiguro's message seems quite banal: Be less Japanese, less bent on dignity, less false to yourself and others, less restrained and controlled. The irony is that it is precisely Ishiguro's beautiful restraint and control that one admires, and, in the case of the last novel [The Remains of the Day], his nerve in setting up such a high-wire act for himself. Kazuo Ishiguro's tonal control of Stevens' repressive yet continually reverberating first-person voice is dazzling. So is his ability to present the butler from every point on the compass: with affectionate humor, tart irony, criticism, compassion and full understanding. It is remarkable, too, that as we read along in this strikingly original novel, we continue to think not only about the old butler, but about his country, its politics and its culture. Appartient à la série éditorialeEst contenu dansFait l'objet d'une adaptation dansEst en version abrégée dansPossède un guide de référence avecContient une étude deContient un guide de lecture pour étudiantPrix et récompensesDistinctionsNotable ListsGreatest Books algorithm (#177) Waterstones Books of the Century (No 45)
La 4e de couv. indique : " Les grands majordomes sont grands parce qu'ils ont la capacité d'habiter leur rôle professionnel, et de l'habiter autant que faire se peut ; ils ne se laissent pas ébranler par les événements extérieurs, fussent-ils surprenants, alarmants ou offensants. Ils portent leur professionnalisme comme un homme bien élevé porte son costume. C'est, je l'ai dit, une question de "dignité". " Stevens a passé sa vie à servir les autres, majordome pendant les années 1930 de l'influent Lord Darlington puis d'un riche Américain. Les temps ont changé et il n'est plus certain de satisfaire son employeur. Jusqu'à ce qu'il parte en voyage vers Miss Kenton, l'ancienne gouvernante qu'il aurait pu aimer, et songe face à la campagne anglaise au sens de sa loyauté et de ses choix passés..." Aucune description trouvée dans une bibliothèque
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Couvertures populaires
![]() GenresClassification décimale de Melvil (CDD)823.914Literature English & Old English literatures English fiction Modern Period 1901-1999 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:![]()
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Et pourtant… D’abord, Kasuo Ishiguro a certes un nom japonais, mais connait l’Angleterre bien mieux que moi. Ensuite, je suis de ces lecteurs qui pensent qu’on n’a pas besoin d’être une femme pour écrire sur les femmes, d’être noir pour écrire sur les noirs, et caetera, et caetera. Il était donc plus que temps que je me décide enfin à lire ce livre.
Et ce fut une lecture absolument passionnante. Stevens est majordome, donc, dans un pays en pleine mutation. L’entre-deux-guerres voit la modernisation des modes de vie, de nouvelles fortunes se créer alors que la noblesse du sang n’est plus la garantie qu’elle était. Dans ce monde qui change vite et à plus d’un titre, Stevens, comme son père avant lui, réalise un métier qui incarne tout ce qu’était l’ancien monde, avec sa hiérarchie sociale tellement claire et immuable que c’en était presque rassurant.
Au soir de sa vie, alors que le changement de propriétaire de la maison à laquelle il est attaché le déstabilise au-delà de toute mesure (une fortune récente, et américaine de surcroît, rien ne l’avait préparé à cela…), Stevens part pour la première fois en voyage. Il prend certes l’excuse d’aller rendre visite à une ancienne connaissance qu’il pourrait recruter pour le compte de son nouveau patron, mais ce n’est qu’une excuse, plus ou moins consciente, qu’il se donne plus ou moins consciemment pour prendre les premières vacances de sa vie, lui le majordome qui s’est toujours voulu irréprochable.
Et ces vacances sont l’occasion de laisser ses pensées suivre leur cours. Les souvenirs du passé, notamment du temps où Miss Kenton était gouvernante et où d’autres choix de vie s’offraient alors encore à lui, mais aussi une réflexion sur ce qu’il a appris de toutes ces années entièrement dédiées au service d’un autre. Et étrangement, ce long monologue d’un personnage qui semble si loin de moi, de mon mode de vie, de mes préoccupations, devient vite passionnant.
Le personnage de Stevens, au fur et à mesure où il se dévoile montre une complexité croissante. Il a fait du dévouement propre à son métier une éthique, une philosophie presque, à laquelle il a longuement réfléchie, qu’il a peaufinée au fil de ses expériences et de ses années de service. Il fait de sa place obscure dans la société, noble parmi les domestiques, mais quantité négligeable aux yeux de ceux qu’il sert, toujours dans l’ombre, mais responsable de beaucoup tout ce qui ne se remarque pas, ou ne doit pas être remarqué. Etrange satisfaction que celui dont le travail est réussi quand personne ne le remarque et ne songe donc même peut-être à l’en remercier ou l’en féliciter.
Mais ce n’est pas là le seul intérêt de ce livre. En effet, je me suis aperçue que, quelle que soit la distance qui me sépare de cet homme, et elle est grande, ses préoccupations peuvent faire écho aux miennes de bien des façons. Car Stevens a des principes et a modelé sa vie autour de ces principes, parfois même sacrifiant ses désirs personnels à la fidélité à ces principes. Je ne suis pas aussi âgée que Stevens, ce n’est pas encore toute ma vie, ni même j’espère la moitié de ma vie, qui est derrière moi, mais je me prends souvent à réfléchir à comment mes principes ou, pour être plus positive, mes valeurs, interagissent avec ma vie. Et surtout, je crois, cela m’a amenée à me poser des questions sur ce qu’est une vie réussie lorsque l’on mène une vie obscure, dans l’ombre des grands évènements, des grandes décisions, des grandes avancées.
Ce livre explore ces questions complexes, et le personnage de Stevens est émouvant, d’autant qu’on ne sait à aucun moment à quel point il est convaincu par son propre discours d’une vie réussie dans l’ombre de celles des autres ou si ce discours est une façade, une histoire qu’il se raconte à lui-même pour tenter de masquer à ses propres yeux la vacuité de sa vie.
C’est un très beau livre, écrit dans une langue très maitrisée, en accord avec ce personnage qui se contrôle tout le temps. Un plaisir à lire, en laissant les phrases rouler sous la langue, un pincement au cœur pour ce personnage aussi vrai que nature, et qui dit beaucoup sur lui-même et sur ce que beaucoup d’entre nous pouvons être.
Je ne sais pas si je lirai à nouveau des livres de Kazuo Ishiguro. J’ai fini par lire celui-là parce que je ne pouvais ignorer plus longtemps son prix Nobel, après quelques années d’attentisme parce que ce prix correspond moins à mes goûts littéraires que par le passé. Je ne sais pas si j’en lirai d’autres, car celui-là me semble assez unique dans son œuvre, mais même si je m’arrête là, ce fut un délicieux moment de lecture, plein de réflexion et de retenue à l’anglaise, comme cet homme sur la couverture si bien choisie par l’éditeur, un homme de dos, dont on ne connaitra pas le visage, juste son attitude irréprochable qui est toute sa gloire et son honneur.