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Steven Hall (1) (1975–)

Auteur de Et Dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde

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5+ oeuvres 2,823 utilisateurs 125 critiques

A propos de l'auteur

Crédit image: Walnut Whippet

Œuvres de Steven Hall

Maxwell's Demon (2020) 108 exemplaires
Forty-Five (2008) — Contributeur — 32 exemplaires
A Death in the Family (2010) — Auteur — 27 exemplaires

Oeuvres associées

The Unwritten Vol. 03: Dead Man's Knock (2011) — Introduction, quelques éditions504 exemplaires
Granta 109: Work (2009) — Contributeur — 116 exemplaires
Love Songs for the Shy and Cynical (2009) — Introduction — 95 exemplaires
Dead Letters (2016) — Contributeur — 54 exemplaires
Cinema Futura (2010) — Contributeur — 19 exemplaires
New Writing 13 (2005) — Contributeur — 17 exemplaires

Étiqueté

Partage des connaissances

Date de naissance
1975
Sexe
male
Nationalité
UK

Membres

Discussions

YA book with secret chapters online à Name that Book (Juin 2016)

Critiques

Etrange rencontre.

Ce livre, je l'ai choisi. de nombreux éléments avaient attiré mon attention : le titre, suffisamment troublant et déjà évocateur, mais aussi la 4e de couverture, car elle reproduit également le texte d'une lettre que le personnage principal lit peu de temps après son réveil initial, qui commence par ces mots :

Si tu lis ceci, je ne suis plus de ce monde.

Et qui est signée : le premier Eric Sanderson.

Immédiatement fascinant. On se prend à imaginer des tas de pistes sibyllines et des références à la psychologie comme aux littératures de l'Imaginaire : un Doppelgänger ? Une histoire de métempsycose ? de clonage ? de déplacement temporel ou d'univers parallèle ? Peut-être simplement une enquête menée par un fantôme…

Assez pour exciter le lecteur moyen. Moi, en tout cas.

Mais il y a mieux.

Il y a que ce livre me rappelait, par certains détails, et avant même l'avoir ouvert, cet OVNI littéraire ardu et méritoire qu'était la Maison des feuilles : récits entrecroisés et jeux typographiques dans une mise en page révolutionnaire constellée de renvois à des annexes conséquentes, un roman labyrinthique éreintant et passionnant tant par sa construction que par sa présentation.

Le fait est que c'est moins, et bien plus à la fois.

Steven Hall, en prenant en exergue un texte de Jorge Luis Borges, annonce la couleur : les territoires de l'inquiétude destinés à être explorés ne seront pas ceux du fantasme ou de la rêverie, mais ceux, sombres et fluctuants, de la mémoire. Ses créatures évoluent dans les fissures/lisières de notre réalité, dans cette texture conceptuelle qui sous-tend le monde concret. Et lorsqu'elles ont faim, elles deviennent prédatrices et lorgnent sur le tissu même dont sont faites nos personnalités, les fondements de notre Moi, les piliers de notre individualité préhensile.

Eric Sanderson se bat dans un monde qui ne lui est rien. Il s'éveille dans un ailleurs aussi familier (parce que correspondant à des échos de réalisme cohérents avec le fonctionnement de son propre corps) qu'étrange : il ne sait pas qui il est. A part qu'il porte le même nom, la même identité distincte de cet autre qui lui écrit d'un autre temps. Qu'est-il arrivé pour que ses souvenirs soient ainsi annihilés, effacés de l'ardoise de son existence ? Première et terrible question, quoique nécessaire pour la reconstruction. Mais elle suppose une seconde, encore plus inquiétante : ce drame peut-il se reproduire ? Est-il en sécurité ?

Steven Hall agace, au départ. Ses brillantes tournures constellées d'ellipses fulgurantes, de raccourcis osés et de métaphores dispendieuses tendent à user la patience du lecteur, qui peut assez vite se lasser de ce qui ne pourrait être que poudre aux yeux verbeuse. Mais l'Etrange, l'angoissant suspense d'événements insoupçonnables, vient progressivement, quoique implacablement, peser sur l'évolution des premiers chapitres. Perturbé par des lettres de sa « première occurrence » qui arrivent à son domicile régulièrement mais n'apportent aucun des éléments de réponse auxquels il s'attendait (à quoi sert donc cette description d'un certain Ryan Mitchell ?), Eric cherche à reconstruire sa vie privée de ses bases : un médecin lui apprend qu'il est victime d'une amnésie dissociative consécutive à la perte de sa femme, morte dans un accident de plongée. Il se croit donc malade. Jusqu'à ce qu'il se trouve confronté à la « chose » qui en veut à ses souvenirs : une bête terrible, effrayante, surgie de l'espace contextuel. Dès lors, il est temps pour lui d'écouter les conseils du « premier Eric », de s'armer, de se protéger (avec une fascinante utilisation de quatre dictaphones disposés en boucle) et de partir en quête : pour survivre, et trouver une réponse.

Quête fastidieuse, où seul un chat nommé Yann sera, un temps, son équipier. Avant qu'une jeune femme dynamique et spontanée ne vienne le tirer d'affaire. Avec elle, Eric réchappera à une organisation secrète et voyagera dans les recoins obscurs et oubliés de notre réalité, se frayant un chemin dans ces lieux oubliés du temps et des hommes. Des fragments de son passé ressurgiront chaque fois qu'il décodera un journal intime où nous découvriront sa relation avec celle qui a disparu, les derniers instants de ce couple en vacances…

Se nourrissant au charme intemporel de Casablanca et copiant adroitement son dernier acte sur celui des Dents de la Mer (deux véritables chefs-d'oeuvre), le roman ballotte le lecteur entre frayeurs ataviques et curiosité malsaine, avec des petites fulgurances d'une romance adorable : Hall n'évite pas l'émotion dans ce qui ne pourrait n'être qu'un coup d'essai et sait dispenser un peu de poésie dans un univers où les concepts fluctuent comme autant de jeux de mots.

Brillant, souvent passionnant et intense, construit sur un excellent rythme en crescendo et faussement complexe. Une réussite.
… (plus d'informations)
½
 
Signalé
Arpenteur | 117 autres critiques | Aug 17, 2022 |
Et Dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde (titre original : The Raw Shark Texts), de Steven Hall
Eric Sanderson se réveille un matin, amnésique. Il reçoit des lettres étranges, qu'il a lui-même écrites avant son amnésie et qui lui expliquent, petit à petit, sa condition. Une sorte de requin métaphysique vivant dans les courants de pensée cherche à dévorer sa mémoire. Suivent des mécanismes de défense.
A partir de là, Eric se lance dans une quête pour trouver un moyen de mettre un terme au problème. Codes secrets, utilisation du texte en image et autres jeux sur le texte lui-même enrichissent l'expérience de lecture (comme dans [House of Leaves] de [[Mark Z. Danielewski]]).
Quant à l'histoire, un mélange qui m'a fait penser à un mix entre Jaws, Matrix et les Goonies ne peut pas me décevoir. Et on peut aussi le citer comme inspi pour le jeu [Nobilis]...

La fin est un poil en queue de poisson. Forcément.
… (plus d'informations)
 
Signalé
greuh | 117 autres critiques | Mar 9, 2012 |
Les aventures d'un amnésique, Eric Sanderson, qui cherche à reconstituer son passé, grâce aux lettres et indications qu'il s'était adressés à lui-même.
Cette recherche tourne à la course poursuite lorsqu'un requin conceptuel, un prédateur qui se nourrit des pensées et souvenirs de ses proies, le prend en chasse.

Un bon bouquin, un très bon premier bouquin.
A la base, je ne suis pas du tout fan des histoires d'amnésiques, la ficelle est trop grosse, trop simple. Mais là nous sommes plongés dans un univers vraiment intéressant, dans lequel les mots, les idées, les concepts ont une existence, une vie propre.
Le requin conceptuel existe, réellement dans le texte: il apparait au fil des pages, il surprend le lecteur, il nous fait trembler.
La recherche des souvenirs, de la mémoire perdue, se joue sur plusieurs niveaux: le récit classique, les lettres que Eric s'était laissé, les rêves où il se souvient avant d'oublier au réveil.

Un gros coup de coeur.
… (plus d'informations)
 
Signalé
Mr_Inverno | 117 autres critiques | Sep 19, 2009 |

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