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Le grand moment tait venu. Le barrage roulant s'approchait des premi res tranch es. Nous nous m mes en marche... Ma main droite treignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse tr s chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le r glement, des gants. Quand nous avan mes, une fureur guerri re s'empara de nous, comme si, de tr s loin, se d versait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de s r nit me saisit.L'immense volont de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non pr venu aurait peut- tre imagin que nous succombions sous l'exc s de bonheur. Ernst J nger.Le livre d'Ernst J nger, Orages d'acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'aie lu.Andr Gide.… (plus d'informations)
Utilisateur anonyme: Taken together, Jünger's memoir and Remarque's novel present a pair of radically different views concerning the German soldier's experience in World War I.
VonKar: Weliswaar een andere Wereldoorlog, maar eveneens een persoonlijk relaas van de gruwelen van de oorlog. Ernst Jünger ziet er nog een heroïsche kant in; bij Sajer is er enkel harde realiteit.
> ORAGES D'ACIER, par Ernst Jünger (Le Livre de Poche, 2002, Poche, 379 pages). — Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. » Ernst Jünger —Johnny Gimenez (Culturebox)
> Orages d'acier. Souvenirs du front de France (Collection de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la guerre mondiale) by Ernst Jünger Se reporter au compte rendu de P. CAILLET In: Revue d'histoire moderne, T. 5e, No. 29 (Sept./Oct. (1930)), pp. 395-396
Premier conflit mondial commencé au cours de l'été 1914 et terminé par l'armistice du 11 novembre 1918, la Grande Guerre - comme on l'a appelée - fut la plus meurtrière que l'on ait connue. Guerre de mouvement bientôt transformée en « guerre des tranchées s, elle a vu les adversaires s'affronter en aveugles et déverser les uns sur les autres ces Orages d'acier que décrit Ernst Jünger. Des millions de morts, de « gueules cassées », de gazés, d'infirmes, tel a été le bilan tragique des combats entre Allemands et Alliés. Ernst Jünger, âgé de dix-neuf ans, a été un des volontaires partis joyeux pour le front, il a vécu les heures terribles de la lutte en Champagne, a survécu aux pilonnages des Eparges, à la bataille de la Somme et tant d'autres lieux où la guerre a fauché sa moisson sanglante. Quatorze blessures, vingt cicatrices, le lieutenant Jünger, âgé de vingt-trois ans, n'avait pas volé sa Croix pour le Mérite reçue le 22 septembre 1918. Souvent repris et revu afin de donner « une vue plus claire, plus précise, plus minutieuse encore de ce paysage où la mort n'a pas seulement fêté ses triomphes inouïs mais où naissait en même temps un monde nouveau ", Orages d'acier est issu du journal de guerre qu'Ernst Jünger a tenu pendant quatre ans, témoignage bouleversant sur ces années tragiques.
Le grand moment tait venu. Le barrage roulant s'approchait des premi res tranch es. Nous nous m mes en marche... Ma main droite treignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse tr s chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le r glement, des gants. Quand nous avan mes, une fureur guerri re s'empara de nous, comme si, de tr s loin, se d versait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de s r nit me saisit.L'immense volont de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non pr venu aurait peut- tre imagin que nous succombions sous l'exc s de bonheur. Ernst J nger.Le livre d'Ernst J nger, Orages d'acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'aie lu.Andr Gide.
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> ORAGES D'ACIER, par Ernst Jünger (Le Livre de Poche, 2002, Poche, 379 pages). — Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut. Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. » Ernst Jünger
—Johnny Gimenez (Culturebox)
> Orages d'acier. Souvenirs du front de France (Collection de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la guerre mondiale) by Ernst Jünger
Se reporter au compte rendu de P. CAILLET
In: Revue d'histoire moderne, T. 5e, No. 29 (Sept./Oct. (1930)), pp. 395-396