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Chargement... The Player of Games (original 1988; édition 1997)par Iain M. Banks
Information sur l'oeuvreL'homme des jeux par Iain M. Banks (1988)
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Banks n'est pas un auteur facile peut-on lire ça et là. Il est vrai que L'usage des armes, Le sens du vent ou Une forme de guerre (pour nous limiter au cycle de la Culture) ne sont pas des romans de SF alimentaires (comme on peut en trouver chez Silverberg ou d'autres auteurs qu'on ne citera pas ici) dont on lit quelques pages le soir avant de s'endormir. Les ingrédients classiques du livre qui se lit facilement: intrigue linéaire, personnage identifiables donc caricaturés par souci de lisibilité, absence de trop longue description pour ne pas ennuyer le lecteur ... Banks va à contre-courant de telles facilités et pour cause, ce qu'il cherche, c'est à construire une oeuvre littéraire (qui se trouve être de la science fiction mais c'est d'abord une oeuvre littéraire). L'énorme avantage qu'on a à acheter L'homme des jeux, L'usage des armes ou Une forme de guerre, c'est qu'on sait qu'une fois lus, on les relira. La construction de L'usage des armes, par exemple, est telle que ce n'est que vers la fin du roman que tout s'éclairera et qu'on pourra relire tout le livre et comprendre ce que l'on avait (forcément) mal compris depuis le début. L'homme des jeux a pour thématique le jeu. Dick avait déjà dans Loterie solaire évoqué avec bonheur une société dont le système politique reposait sur le jeu (mais se fondant sur le hasard et non le mérite du joueur). Banks fait encore mieux en invoquant l'affontement de deux conceptions du jeu. La première, c'est celle du protagoniste Gurgeh qui fait partie de la Culture. Joueur émérite, c'est LA référence en matière de jeu. Bien entendu, le début du roman sous-entend que l'ennui, le déclin ne sont pas loin et que Gurgeh se doit de trouver un défi à la hauteur de son talent. Circonstances spéciales, le service peu scrupuleux d'infiltration des mondes non culturés, lui en offre un sur un plateau: l'empire d'Azad repose sur un jeu complexe où chacun joue et rejoue sa place hiérarchique. On lui propose d'y aller (durée du voyage: 5 ans, mais ce sera autant de temps gagné pour se familiariser avec toutes les subtilités du jeu azadien). Deux conceptions du jeu s'affrontent donc. D'un côté le jeu loisir, où l'on ne risque jamais grand chose , gratuit en quelque sorte (car issu d'une Culture hédoniste qui considère que le plaisir donné par le jeu est en soi l'intérêt et la récompense), de l'autre un jeu plus archaïque qui instaure des rapports de domination forts/faibles, maîtres/esclaves, un jeu où l'on peut tout gagner ou tout perdre ( gagner, c'est prendre du pouvoir, perdre, c'est être mutilé dans tous les sens du terme). Evidemment, le premier type de jeu nous paraît bien plus familier et préférable que le second. Le roman, sans renier frontalement cette préférence, amène tout un faisceau de faits qui la nuancent: Gurgeh est dans la problématique du pouvoir puisqu'il quitte la Culture pour ne pas être accusé de tricherie (ce qui montre que son statut reposait sur le jeu comme dans l'empire azadien) et pour devenir meilleur joueur qu'il n'est. Il est azadien dans l'âme (et n'est-ce pas pour cette raison que Circonstances spéciales a jugé bon de l'envoyer là bas ?). A l'inverse, l'empire d'Azad, s'il est cruel, "barbare" (mais tout anthropologue ou ethnologue se méfie d'un tel terme depuis Lévi Strauss, n'est-ce pas ?), est sans doute moins hypocrite que la Culture dans son approche de la vie. Très révélateur à cet égard la plainte du drone (un robot) Mawhrin-Skel qui n'appartient pas à Contact à cause de sa nature et qui jette à la figure de Gurgeh: " Tout est une question de chance. Seule reste la chance quand le talent s'épuise. C'est grâce à la chance que j'ai hérité d'une allure qui n'a pas plu chez Contact, c'est elle qui a fait de vous un grand joueur-de-jeux". La Culture ne pourra jamais être totalement égalitaire, il y aura toujours une part de hasard, de jeu donc: "Ah ! Comme tout est merveilleux au sein de la Culture, n'est-ce pas Gurgeh ? Nul n'y meurt jamais de faim ni de maladie, les catastrophes naturelles n'y font jamais de victimes, rien ni personne n'y est jamais exploité. pourtant le hasard et la chance existent encore, ainsi que les peines de coeur et la joie; oui, le hasard demeure, l'avantage et le désavantage". L'empire d'Azad est plus véridique dans sa cruauté et le drone de Contact le sait très bien car il résume ainsi la situation à Gurgeh: "on part du principe que le jeu et la vie sont une seule et même chose, (...) il faut croire qu'ils ne se trompent pas tant que cela, sinon leur empire n'existerait plus" L'univers de L'homme des jeux est très riche, mais la multitude des personnages et des détails n'est pas telle que l'on se demande qui est qui. Le roman est porté par une réflexion sur le jeu mais l'intrigue qui repose sur le classique "Qui va gagner ?" fait qu'on peut éventuellement l'ignorer pour se laisser prendre au jeu de l'histoire. La fin de l'histoire aura son lot de surprises qui récompensera le lecteur intelligent. Très franchement, s'il ne fallait lire qu'un livre de Banks pour savoir si oui ou non c'est un auteur avec lequel on peut accrocher - c'est celui-là. Gurgeh est l'un des plus célèbres joueurs de jeux que la Culture ait jamais connu. Il joue, gagne, enseigne, théorise. La Culture est une immense société galactique, pacifiste, multiforme, anarchiste, tolérante, éthique et cynique. Elle est composée d'humains, d'Intelligences Artificielles et d'espèces étrangères qui ont accepté ses valeurs. Elle cultive les loisirs et les jeux qui ont le statut d'un art majeur. Le Contact, service de la Culture spécialisé dans l'évaluation et l'infiltration de civilisations étrangères nouvellement découvertes, considère l'Empire d'Azad, terrifiant de puissance et de cruauté, comme un danger potentiel. L'Empire repose, historiquement, sur un jeu infiniment complexe dont le gagnant devient Empereur. Si bien que Gurgeh, contre son gré, manipulé mais fasciné par le défi, se retrouve à cent mille années-lumière de sa confortable demeure, devenu un pion des IA qui régissent la Culture et lancé dans le formidable jeu d'Azad. Avec la série de la Culture, Iain Banks renouvelle avec panache et humour l'aventure spatiale. Comme dans L'usage des armes, il construit une société d'envergure galactique, bigarrée, baroque et attachante qui deviendra une référence dans l'histoire des futurs. Dans un lointain futur une société domine l'univers. Cette société, nommée Culture, est bien différente de la notre car elle ne connait pas les notions de loi, d'argent ou de propriété. Le héros de cette histoire, Jernau Morat Gurgeh, exerce au sein de la Culture la profession de joueur de jeux. Comme nos footballeurs, son travail consiste à jouer. Pour cela, il participe à des jeux de société assez proches des jeux de rôle du type Warhammer. Mais le jeu n'est pas qu'une fantaisie appréciée des seuls membres de la Culture. L'empire d'Azad pousse encore plus loin la pratique du jeu car c'est lui qui régit complètement la vie politique et sociale de l'empire. Azad est bien différent de la Culture et ressemble plus à notre monde. Cet empire connait la violence, le racisme et la décadence. La hiérarchie y est une notion majeure et c'est au travers du jeu quelle est établie! Quels sont les secrets que recèle ce jeu d'Azad pour qu'il revête tant d'importance au point de servir de guide et d'ossature à une société ? Voici un très bon roman de science fiction. Ici, le genre n'est pas exploité pour son côté évasion, il est surtout prétexte à évoquer, avec plus de liberté, des sujets avant tout intellectuels et politiques. Et c'est tant mieux, car les longues descriptions inhérentes à ce genre de littérature sont parfois indigestes. L'auteur n'est pas non plus tombé dans le piège des descriptions en rédigeant une notice du jeu. Le jeu est, au contraire, subtilement évoqué ce qui laisse au lecteur tout le loisir d'imaginer. Enfin, un léger trait d'humour vient souligner avec élégance ce cocktail déjà réussi. Enfin, même si la fin du roman n'appelle pas vraiment une suite, il fait partie d'un cycle : le cycle de la Culture. http://aubonroman.blogspot.com/2008/04/lhomme-des-jeux-par-iain-m-banks.html aucune critique | ajouter une critique
Prix et récompensesDistinctionsListes notables
The Player of Games (Culture) by Iain M. Banks (2008) Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)823.914Literature English English fiction Modern Period 1901-1999 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Le héros est assez froid, difficile à apprécier et même à percevoir. Mais on apprécie de le voir évoluer et progresser.
Le style est fluide, l’intrigue accrocheuse, et plusieurs personnages viennent égayer une atmosphère quand même assez sombre. ( )