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Chargement... Stoner (New York Review Books Classics) (original 1965; édition 2006)par John Williams (Auteur), John McGahern (Introduction)
Information sur l'oeuvreStoner par John Williams (1965)
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John Williams fait partie de ces excellents écrivains américains qui ne jouissent pas de la renommée qu'ils méritent. En témoigne ce roman, une chronique poignante de la déception que l'auteur peint en petites touches d'une telle subtilité et d'une telle profondeur qu'elle s'insinue dans le coeur du lecteur. Ainsi, l'émotion du lecteur naît en quelque sorte de l'effort constant que l'auteur/protagniste fait pour la contenir. Roman sur la désillusion conjugale et le milieu universitaire qui fait souffler une douce mélancolie sur la vie ratée et solitaire d'un personnage terriblement humain et attachant. C'est un roman passif qui évoque toute une vie — ce n'est pas péjoratif, on emploie parfois ce terme par opposition au roman actif qui isole une crise. Cette vie, c'est celle de William Stoner. Ce n'est pas quelqu'un d'exceptionnel et c'est déjà l'une des forces de cette histoire. D'origine modeste, ce sont les études qui ont changé sa vie. Une matière a tout de suite retenu son intérêt: la littérature. Ce sera le fil rouge de sa vie. La seule chose que personne ne pourra lui enlever malgré les difficultés et les désillusions, elle restera toujours comme un refuge, une béquille de l'âme. Il ferma les yeux et respira le parfum des vieux livres. Cette odeur apaisante de cuir et de bon savoir enfermé ... Enfin il soupira. C'est Anna Gavalda — la romancière qui a publié le recueil de nouvelles à succès Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part — qui a assuré la traduction de ce livre publié en 1965 par John Williams, un auteur américain méconnu. Nous pouvons la remercier une première fois d'avoir exhumé ce texte et de l'avoir mis sur le devant de la scène. Nous pouvons la remercier une seconde fois pour son écriture qui, sans rien enlever à l'auteur, nous offre de très belles lignes : La brume retenait dans ses nuées une odeur de déchets en train de brûler au fond d'un jardin et, tandis qu'il marchait lentement en respirant les parfums de la nuit et en sentant le piquant de sa bise sur sa langue, il lui sembla que cet instant précis suffisait à son bonheur et qu'il n'aurait jamais besoin de beaucoup plus. La structure du récit est extrêmement simple et suit un ordre chronologique sans sophistication, seul l'accent est mis alternativement sur la vie privée et la vie professionnelle de Stoner. Le narrateur ne rompt quasiment jamais cette ligne chronologique sauf parfois pour une ellipse ou pour se livrer à de brèves prolepses — c'est l'anticipation dans un récit d'une action à venir. Stoner quitta ce bureau et, pendant les vingt années qui allaient suivre, aucun de ces deux hommes n'adressera la parole à l'autre. C'est certainement l'une des forces de ce livre, cette apparente simplicité dans le fil du récit n'est en rien gênante, l'histoire relatée se suffit à elle-même et n'a aucunement besoin d'artifices narratifs pour capter et emprisonner l'attention du lecteur. Il faut dire que le personnage force le respect par sa simplicité et sa résilience. Celui qui semble être, au début du livre, l'archétype du anti-héros fait montre par ses actes, et à sa manière, d'un comportement éminemment héroïque. C'est un roman d'une force et d'une beauté incroyables. Un grand merci à l'auteur et à Anna Gavalda, de m'avoir permis de lire ce que je tiens pour l'un des plus beaux romans. Lisez-le. http://www.aubonroman.com/2012/01/stoner-par-john-williams.html
Part of “Stoner” ’s greatness is that it sees life whole and as it is, without delusion yet without despair. Stoner realizes at the last that he found what he sought at the university not in books but in his love and study of them, not in some obscure scholarly Grail but in its pursuit. His life has not been squandered in mediocrity and obscurity; his undistinguished career has not been mulish labor but an act of devotion. He has been a priest of literature, and given himself as fully as he could to the thing he loved. The book’s conclusion, such as it is—I don’t know whether to call it a consolation or a warning—is that there is nothing better in this life. The line, “It hardly mattered to him that the book was forgotten and served no use; and the question of its worth at any time seemed almost trivial,” is like the novel’s own epitaph. Its last image is of the book falling from lifeless fingers into silence. Est contenu dansPrix et récompensesDistinctionsListes notables
William Stoner is born at the end of the nineteenth century into a dirt-poor Missouri farming family. Sent to a university to study agronomy, he instead falls in love with English literature and embraces a scholar's life. As the years pass, Stoner encounters a series of disappointments: marriage into a "proper" family estranges him from his parents; his career is stymied; his wife and daughter turn coldly away from him; a transforming experience of new love ends under threat of scandal. Driven ever deeper within himself, Stoner rediscovers the stoic silence of his forebears and confronts an essential solitude. John Williams' deeply moving novel is a work of quiet perfection. William Stoner emerges not only as an archetypal American but as an unlikely existential hero, standing in stark relief against an unforgiving world. Aucune description trouvée dans une bibliothèque
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)813.54Literature English (North America) American fiction 20th Century 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Ce roman avait tout pour me plaire : il raconte la vie sans relief d’un professeur de qualité médiocre dans une université secondaire, toute une vie passée à attendre de commencer à vivre.
Mais, à force de l’entendre décrit ainsi, j’ai trouvé que la vie de ce William Stoner n’était finalement pas si vide que cela. Il se marie (un mariage raté certes) ; il a un enfant (qui ne trouvera pas le bonheur non plus certes) ; il a des démêlés avec ses collègues et connaît même son heure de gloire (qui ne dure pas longtemps, certes) ; il a même une aventure extra-conjugale (à laquelle la pression sociale et le sens du devoir le font renoncer certes). Mais, si cette vie est banale, elle n’est pas vide. C’est plutôt une vie où tout ce qui est entrepris avorte ou tourne mal. Mais, parce que le personnage est trop bonne pâte, ou trop passif, il reste englué entre actes manqués et impasses.
Mais si je passe par-dessus mes idées de départ erronées, je vois toute la beauté de ce livre. Toute la mélancolie qui se dégage de cette vie qui se décide sans que notre personnage ne semble vraiment y être pour quelque chose. Il y a bien la révolte fondatrice, celle qui lui fait abandonner ses études d’agronomie pour des études de littérature anglaise, peut-être bien, à 20 ans, le seul acte réussi de cette vie, qui l’arrache à la servitude de la terre qu’il a toujours connue dans la ferme familiale d’une grande pauvreté financière autant qu’intellectuelle, et qui lui ouvre les portes d’une immense forêt de livres et d’œuvres dans lesquelles il est possible de se perdre toujours plus avant.
Mais les conventions sociales le rattrapent : un mariage qui est dès le début un échec cuisant, un enfant, un crédit, des intrigues de bureau qui ne lui garantissent aucun avancement. La vie familiale et sociale de Stoner est un fiasco, sa vie professionnelle est terne.
Et pourtant, John Williams réussit à écrire plus de 300 pages sur ce personnage, sans lasser son lecteur, au contraire. La prose est tout en retenue, mais moins elle dit plus elle fait ressentir. Le personnage est de ceux sur lesquels on n’aurait pas idée de se retourner dans la vie de tous les jours, sauf peut-être pour les plaindre à voix feutrée ou les mépriser avec douceur, mais qui dans un livre prennent une envergure inversement proportionnelle à celle de la vie réelle.
Stoner est un archétype des inadaptés à la vie en société. Un être qui a des qualités, plein même, mais pas celles qu’il faut pour le monde tel qu’il est. C’est ce que lui dit un de ses rares amis étudiants et sa vie ne sera que la confirmation de cette prophétie précoce. Heureusement, Stoner trouve un certains confort dans la compagnie de ses chers livres. Il ne sait pas communiquer son enthousiasme, pas même à ses élèves, ne fait pas de découvertes fracassantes. Son apprentissage est sans fin, mais il est personnel et tout cela mourra avec lui. Il s’en rend compte et finit par l’accepter.
Une vie qui passe, comme une légère trace de fumée dans le ciel. A peine visible, très vite effacée, mais qui s’est réchauffée à sa propre chaleur. Avec Stoner, John Williams fait entrer cette fumée dans la littérature.