Frank Waldman
Auteur de The Party
Œuvres de Frank Waldman
Giant quarterback 2 exemplaires
Glory Boy 1 exemplaire
Oeuvres associées
Étiqueté
Partage des connaissances
Membres
Critiques
Vous aimerez peut-être aussi
Auteurs associés
Statistiques
- Œuvres
- 10
- Aussi par
- 1
- Membres
- 209
- Popularité
- #106,076
- Évaluation
- 3.6
- Critiques
- 3
- ISBN
- 22
- Langues
- 1
Sa grande originalité réside dans sa quasi-absence d'histoire, son rythme lent mais serré (nombreux plans-séquences), sa grande rigueur formelle et esthétique, le soin maniaque apporté à chaque détail, l'interprétation absolument géniale de Peter Sellers (et de Steve Franken, le serveur qui boit comme un trou)... et son irrésistible drôlerie bien sûr, à travers une succession de gags empruntant à la fois aux univers de Tati et de Keaton.
Le genre est celui du burlesque et du décalé frôlant la folie pure, dans un décor et une ambiance totalement surréalistes. Le spectateur assiste ainsi à une sorte d'improvisation permanente parfaitement réglée. Pas étonnant dans ce contexte que de nombreuses scènes du film soient devenues de véritables pièces d'anthologie que l'on ne se lasse pas de voir et revoir.
Pas étonnant non plus que le film ait été très fraîchement accueilli à sa sortie aux Etats-Unis compte tenu de l'image de Hollywood qu'il véhicule. L'envers du décor est effectivement peu reluisant. Sous le vernis de la machine à rêve du cinéma, le réalisateur donne à voir des êtres vides et superficiels, vénaux, arrivistes et plutôt minables, conduits par l'argent facile et la soif de notoriété.
La maison où est donnée la "party" du riche producteur (naturellement fumeur de cigares) symbolise pleinement cet univers en toc et de mauvais goût : ultra-moderne et vaine (on pense un peu à la maison de Mon oncle de J. Tati), riche coquille vide où l'on se défonce dans les toilettes, où l'on s'enivre, où l'on se déhanche seul au rythme de la musique jazz (très bonne bande son signée par Mancini), où l'on se raconte des histoires drôles pas drôles, où l'on fait le VRP de soi-même, où l'on joue et se la joue.
Sous les sourires, des intérêts carnassiers qui tranchent singulièrement avec la candeur de l'acteur indien au nom imprononçable (l'ineffable Peter Sellars grimé en Indien qui en prend tous les accents), invité par mégarde et dont la maladresse engendrera catastrophe sur catastrophe au cours de la soirée.
D'aucuns pourront être gênés par le choix de faire interpréter par un acteur blanc le personnage d'un Indien totalement à côté de ses pompes. Pourtant, que vaut cette suspicion de racisme face à la grande douceur du personnage, seul homme sincère qui apporte l'innocence et la part d'humanité faisant cruellement défaut aux autres convives de la "party"? Seul homme à essayer de soustraire la jeune actrice française invitée aux griffes du réalisateur fat et dégoûtant qui lui promet l'entrée à Hollywood avec l'unique objectif d'abuser d'elle? Seul homme courtois et reconnaissant... et au final parfaitement digne en dépit de ses maladresses sans fin? S'il est le dynamiteur involontaire d'un plateau de tournage et d'une soirée chic dont il ignore les codes, le réel potentiel de nuisance ne vient-il pas clairement des autres personnages?
The Party est une sorte de film muet auquel on a donné la parole. Ses trouvailles riches et drôlissimes, le ballet chorégraphique des acteurs font de lui un film inclassable.
Et légitimement un film culte.… (plus d'informations)