Meg WolitzerCritiques

Beau roman, très agréable à lire. Une belle réflexion douce amère sur la vie, le temps qui passe et qui nous transforme, la nostalgie d'une période d'adolescence insouciante qui au fil des années est idéalisée, mythifiée presque, l'amitié sincère et forte capable de surmonter les épreuves et les mensonges, la vie que l'on avait rêvé et que l'on a pas réussi à obtenir.
"Mais de toute évidence la vie s'emparait des gens et les secouait dans tous les sens jusqu'à ce qu'il deviennent méconnaissables, même aux yeux de ceux qui les avaient bien connus" (p109)
"Comment peut-on nourrir des rêves aussi immenses qui ne se réalisent jamais ? Comment peut-on, sans s'en rendre compte rapetisser avec le temps ?" (p324)
C'est également un beau texte sur le talent, sur les capacités de chacun à faire, à créer, à inventer, à se réaliser, à se dépasser. Les évènements de la vie politique, sociale et culturelle des Etats-unis entre 1970 et 2010 viennent ponctuer, poser des repères, sur l'histoire de ces six adolescents devenus adultes. Toutes ces réflexions sont amenées sans pédanterie, par petites touches. Meg Wolitzer apporte une analyse très fines et avec beaucoup de justesse sur les relations de couple ou sur le questionnement d'un adolescent sur sa sexualité. Une belle réussite.

Pourquoi « les Intéressants » ? Dans les années 70, six adolescents baptisent ainsi leur petit groupe. Un nom quelque peu présomptueux mais après tout ne sont-ils pas originaux ? La timide fille de banlieue, Jules, raconte leur histoire sur près de 40 ans. Certains réaliseront leurs rêves, d’autres devront y renoncer et trouver une voie de secours. Jules dévoile les secrets, la jalousie, les espoirs, les petites et grandes choses de la vie avec pour toile de fond l’histoire des Etats-Unis de Nixon au 11 septembre, en passant par la découverte du sida.
Une douce chronique qui cache quelques amertumes.
Et si être intéressant, c’était peut-être accepter de ne pas l’être ?

Mauvaise traduction