Stanley G. Weinbaum (1902–1935)

J'aime les romans simples, ceux qui sont bien écrits, ceux qui traitent d'un amour éternel, ceux de science-fiction et ceux qui parlent de la renaissance de l'Humanité ou d'une situation post-apocalyptique, et quand tous ces thèmes se trouvent regroupés dans un seul ouvrage, ce n'est que du pur plaisir. Du plaisir, j'en ai pris avec ce roman de Weinbaum, typique des ouvrage de l'Âge d'Or de la Science-fiction américaine, dont c'est la première traduction intégrale en France. Jusqu'à présent, est-il expliqué dans une longue préface savante, nous n'avions eu droit qu'à des publications tronquées et des traductions partielles. Pourtant, à voir le résultat final, rien ne justifiait de telles amputations. Tout le récit est porté par la rencontre inéluctable entre Tom et Margaret (la flamme noire), lui venant des époques révolues de la Terre par les circonstances que je laisse au lecteur le soin de découvrir, elle devenue immortelle par le désir de son frère Joaquin mais qui goûte au long des siècles le venin de cette immortalité.

Une femme belle, sensuelle, attirante, dotée d'un esprit pour le moins acéré, ayant le goût de la vie et de la mort en même temps, montrant ses faiblesses : on y reconnaîtra en partie le portrait de "Elle", l'héroïne flamboyante de Rider Haggard. Dans ce monde en proie au changement et voulant faire table rase des principes de l'ancienne humanité qui a conduit le monde au chaos, les sentiments les plus profonds entre un homme et une femme montrent la stabilité de l'espèce humaine à travers le gouffre du temps.

Voilà une belle flamme littéraire qui illuminera de sa lumière sombre les rayonnages de ma bibliothèque. Puisse-t-elle éclairer également d'autres lecteurs !… (plus d'informations)