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Leïla SlimaniCritiques

Auteur de Chanson douce

19+ oeuvres 2,907 utilisateurs 155 critiques 1 Favoris

Critiques

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16 sur 16
Une descente aux enfers, de l'incompréhension, de la distance, de la proximité.½
 
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Nikoz | 104 autres critiques | Sep 10, 2023 |
J'ai adoré ce deuxième tome autant que le premier et j'espère qu'il y en aura un troisième. Slimani a un vrai talent pour la description avec une économie de mots, chacun est pesé pour créer une riche fresque de paysages, de personnages, d'émotions et de situations. La famille Behlaj est campé dans un monde politique, historique et sociologique que le lecteur peut sentir, écouter, voir et toucher. À travers ses yeux, le lecteur est complètement dépaysé, projeté dans un autre lieu, dans un autre temps. Je pourrai y passer encore des heures sans me lasser.½
 
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Cecilturtle | 5 autres critiques | Jul 31, 2022 |
Dans le deuxième volet de cette fresque familiale, Amine et Mathilde ont fait fortune, les enfants sont devenus adultes, c’est les années 60 : les études, les hippies, la remise en question de la royauté marocaine. Un roman ample, qui brasse de nombreux personnages, mais n’arrive pas toujours à les englober et passe de l’un à l’autre sans véritablement les suivre, à ce stade de la trilogie. On y retrouve cependant la chaleur du sud, les interrogations sur l’identité et l’appartenance culturelle et intellectuelle et un regard analytique sur les relations de classes sociales et les incompréhensions familiales.½
 
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Steph. | 5 autres critiques | Mar 25, 2022 |
Un livre qui commence par ce qu’il fini, mal. Dérangeant comme un caramel, plaisant comme un hachoir.

Mais un peu lassant comme l’ennui aussi
 
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noid.ch | 104 autres critiques | Mar 14, 2022 |
Dans ce livre d’entretien sans tabous, Leïla Slimani donne la parole à des femmes qui ont eu (et ont parfois encore) bien des difficultés à s’épanouir sexuellement dans la société marocaine.

Ces portraits dépeignent une société machiste, conservatrice, islamique et patriarcale, où l’hypocrisie, l’argent et la discrétion sont les seules alternatives à l’abstinence hors mariage. Où l’hymen reste témoin de la virginité des femmes, condition quasi-requise pour un mariage.

Un livre qui peut donner à réfléchir bien au delà des frontières marocaines, à la vue des extrémismes politiques et religieux qui tentent de partout de régir le plaisir et de contrôler le corps des femmes, des homosexuels ou de toutes autres minorités
 
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noid.ch | 4 autres critiques | Feb 21, 2022 |
Une nuit au musée de la Pointe de la Douane avec l’autrice, un voyage à travers ses pensées, souvenirs et digressions. Elle y évoque sa méconnaissance de l’art contemporain, son amour de la littérature, son enfance marocaine, son émigration en France… Un livre qui incite à la douceur de la réflexion solitaire et à la divagation poétique.
”Ce n’est pas l’objet qui compte, mais l’expérience qui en résulte. C’est par la magie du regard, par l’interactivité, qu’un objet devient une œuvre d’art.”
 
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Steph. | 1 autre critique | Dec 9, 2021 |
XX eme, Algérie, couple mixte
 
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brignogan | 14 autres critiques | Jul 22, 2021 |
J'avais lu Chanson douce avec intérêt, mais j'avais été rebutée par la violence. Dans ce roman, Slimani nous livre tout autre chose. Certes, il y a la violence de la guerre, de la vie à la campagne, du colonialisme, mais tous ces grands thèmes sont ramenés à l'échelle des personnages qui sont vivants, complexes, touchants : Amine, fier Marocain qui veut rendre hommage à son père; Mathilde, naïve et généreuse; Mourad, perdu dans le passé; et puis les visages de la jeunesse qui laissent à présager l'avenir : Omar, intransigeant; Selma, victime d'être femme et belle; et enfin la plus poignante, Aïcha, ravagée par ses blessures.
C'est vraiment un magnifique roman plein de couleurs, d'odeurs et de goûts qui font revivre un épisode de la riche histoire du Maroc.
 
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Cecilturtle | 14 autres critiques | Apr 3, 2021 |
1947-1956, le premier volume de la trilogie qui relatera l’histoire de la famille de l’auteure s’attache à l’immigration de sa grand-mère alsacienne au Maroc. Le récit d’une adaptation difficile pour celle qui est Française colonisatrice aux yeux des Marocains, épouse d’un agriculteur marocain pauvre aux yeux des Français et au final, étrangère pour tous. Un roman qui raconte également la montée du nationalisme et des tensions de la décolonisation prochaine dans une langue foisonnante, vibrante et chaleureuse.
 
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Steph. | 14 autres critiques | Dec 7, 2020 |
C’est tout court, très court, trop court, mais c’est émouvant

Comme un hommage à une personne admirée
 
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noid.ch | Oct 24, 2020 |
Une chanson douce que me chantait ma... nounou. Mais derrière les masques de tendresse se dissimule une vérité violente. Des parents éreintés qui font des enfants qu'ils finissent par confier à d'autres. Des gouvernantes serviles qui négligent leur progéniture pour s'occuper de celle des autres. Le paradoxe d'une société construite sur des classes en lutte pour un bonheur illusoire. L'air de rien, Leïla Slimani décrit l'ensemble avec acuité et tranchant. Son récit percutant a la force de déranger.½
 
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PaFink | 104 autres critiques | Jul 7, 2019 |
Chanson douce est un roman qui se lit assez rapidement, mais avec le coeur pesant. Effectivement, le lecteur sait depuis le début que le récit se terminera avec le meurtre de deux jeunes enfants innocents. Page après page, on se rapproche inéluctablement de cette finale qui parait encore plus atroce puisqu'elle est inspirée d'un fait réel.

L'écriture réussit à nous faire ressentir la détresse de la nounou et l'ambiance qui règne dans cette famille tout à fait normale. Sans être parmi mes lectures coup de coeur, Slimani vaut quand même la peine d'être découverte.
 
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Mimilly40 | 104 autres critiques | Jan 3, 2019 |
Prix Goncourt 2016. "Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. [...] La petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés." Les premières phrases sont dures et abruptes. Louise, la nounou, a tué les deux enfants dont elle avait la garde. La suite décrit de manière circonstanciée ce qui a mené au drame. Un roman sans concession sur le statut de la mère, dépressive quand elle est au foyer, culpabilisée quand elle travaille, sur les relations ambiguës avec la nounou, faites d'envie, de violence larvée, de supériorité mal assumée et de dépendance réciproque. Une écriture d'une étonnante force percutante pour un récit troublant qu'on ne peut lâcher avant d'en connaître la fin.½
 
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Steph. | 104 autres critiques | Jan 10, 2017 |
Je suis un peu partagée par ce roman: d'un côté il dresse avec assez d'adresse le profil psychologique d'une femme poussée à bout par les circonstances et sa propre inhabilité à s'outiller pour y faire face; d'un autre côté, j'ai trouvé que certains tempérament étaient peu crédibles tant ils étaient contradictoire. Ainsi, Louise, mal éduquée et infantile, a-t-elle des allures de bourgeoise et une force inespérée; sa fille est à la fois tendre et dextre avec les enfants, mais balourde et rebelle avec sa mère. Ces contradictions s'accumulent et ne m'ont pas permis d'imaginer des personnages qui progressent ou évoluent - ce sont plutôt les événements qui font ressortir leurs forces et leurs défauts. Il me semble que la logique en est flouée.
Cela dit, le rythme du livre est entraînant et on ne peut que se laisser happer les pages pour voir comment se déroulera l'histoire.½
 
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Cecilturtle | 104 autres critiques | Dec 13, 2016 |
Les phrases sont plutôt courtes, rythmées de ponctuation. L'écriture est sèche, haletante, parfaitement en adéquation avec le propos du livre.

La jeune auteure choisit un sujet difficile pour son premier roman : celui de l'addiction sexuelle. Il conduit son personnage -Adèle- à une sorte de descente aux enfers, dans une vie qui tente par ailleurs de garder les traits de la "respectabilité" du rôle d'épouse, de mère, de professionnelle de presse :

"Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'est nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche."

Pas de sentimentalisme dans ce livre et pas de place à de la psychologie vaseuse qui tenterait d'expliquer la dérive pathologique d'Adèle. Le contexte familial d'hier et d'aujourd'hui, entrevu et dépeint dans quelques scènes du livre, suffit amplement.
Adèle est une sorte d'Emma Bovary du 21ème siècle qui crève d'ennui dans sa vie bourgeoise et qui doit se repaître de sensations fortes et interdites pour se sentir exister.

Sa vanité intrinsèque ne lui permet pas de mener la vie conventionnelle et ordinaire de ses congénères. À la différence d'Emma, elle ne s'enivre pas de l'encre des romans d'amour et de relations adultères sentimentales mais d'une multitude de relations sexuelles avec des hommes de tout âge, de toutes conditions, rencontrés n'importe tout. Elle se remplit et se gave de tous ces corps d'homme jusqu'à la douleur et l'écoeurement :

"Elle comprit très vite que le désir n'avait pas d'importance. Elle n'avait pas envie des hommes qu'elle approchait. Ce n'était pas à la chair qu'elle aspirait, mais à la situation. Être prise. Observer le masque des hommes qui jouissent. Se remplir. Goûter une salive. Mimer l'orgasme épileptique, la jouissance massive, le plaisir animal. Regarder partir un homme, ses ongles maculés de sang et de sperme.
L'érotisme habillait tout. Il masquait la platitude, la vanité des choses. Il donnait du relief à ses après-midi de lycéenne, aux goûters d'anniversaire, et même aux réunions de famille où il se trouve toujours un vieil oncle pour vous reluquer les seins. Cette quête abolissait toutes les règles, tous les codes. Elle rendait impossible les amitiés, les ambitions, les emplois du temps." (p.135)

Prise au piège de sempiternels mensonges et de plus en plus périlleux auprès d'un mari qui l'aime vaguement sans la désirer, qui lui fait confiance sans la comprendre, elle prend tous les risques et les chemins de la transgression. Le lecteur pressent qu'elle court inexorablement à sa perte dans ce parcours haletant auquel elle ne fixe aucune limite. C'est qu'inconsciemment, elle a besoin qu'on l'arrête, Adèle.

Le désir est absent des pulsions et besoins d'Adèle que rien ni personne ne peut combler; la mécanique sexuelle se substitue à l'expression érotique. Adèle ne s'abandonne pas mais se contente de remplir un vide incommensurable à la manière des boulimiques qui se gavent de nourriture.

Leïla Slimani se plaît à décrire l'acte sexuel avec cette sécheresse d'écriture efficace qui caractérise tout le roman :

"Quand ils font l'amour, les hommes regardent leur sexe. Ils prennent appui sur leur bras, penchent la tête et observent leur verge pénétrer la femme. Ils s'assurent que cela fonctionne. Ils restent quelques secondes à apprécier ce mouvement, à se réjouir peut-être de cette mécanique, si simple et si efficace. Adèle sait bien qu'il y a aussi une forme d'excitation dans cette auto-contemplation, dans ce retour vers soi. Et que ce n'est pas seulement leur sexe à eux mais aussi le sien qu'ils contemplent." (p.165)

Même sécheresse implacable pour décrire la nature de la relation qui lie l'héroïne à son mari :

"Dans la rue, ils marchent vite, l'un à côté de l'autre. Ils ne se touchent pas. S'embrassent peu. Leurs corps n'ont rien à se dire. Ils n'ont jamais eu l'un pour l'autre d'attirance ni même de tendresse, et d'une certaine façon cette absence de complicité charnelle les rassure. Comme si cela prouvait que leur union était au-dessus des contingences du corps. Comme s'ils avaient déjà fait le deuil de quelque chose dont les autres couples ne se déferont qu'à contrecœur, dans les cris et les larmes."

Le jardin de Leïla Slimani est celui des interdits, des secrets, de la complexité. L'héroïne est une ogresse qui dévore probablement en raison de sa crainte de se faire dévorer.

Un premier roman réussi; assez vertigineux par son propos et une maîtrise stylistique qui le sert pleinement.
 
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biche1968 | 16 autres critiques | Dec 12, 2016 |
16 sur 16