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Bernard Perret

Auteur de L'économie contre la société

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Civiliser la démocratie (1998) — Contributeur — 3 exemplaires

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> Perret (Bernard)., LE CAPITALISME EST-IL DURABLE ? (2009 - Carnets du Nord - 210 p.) ;
Dupuy (Jean-Pierre). LA MARQUE DU SACRÉ (2009 - Éd. Carnets du Nord - 280 p.)
Deux ouvrages parus aux éditions Carnets Nord donnent un éclairage complémentaire sur la crise protéiforme que le monde subit aujourd’hui. Le numéro actuel de la Revue 3e millénaire en fait le bilan : crise économique généralisée due à la financiarisation excessive du commerce, crise du travail avec la pathologie du rendement, changement de système économique avec la désindustrialisation massive en Europe et le développement de l’Asie, et crise écologique.
Il semble de plus en plus clair que celle-ci peut être le fossoyeur définitif des espérances consuméristes de tout bord... Et la question que posent les deux ouvrages sonne d’actualité : le capitalisme est-il durable ? Car l’accumulation des points noirs pose la question de la pertinence de la gestion capitaliste du monde. Pour les financiers et managers de conglomérats mondialisés, il faut maintenir le système, sauver le capitalisme, qui est la poule aux oeufs d’or (pour eux seulement, mais pourquoi donc devraient-ils s’occuper des autres ?). La dernière invention marketing est en ce sens, celle du développement durable. « devenu la formule magique qui nous évite de désespérer de nos contradictions », selon la formule de Bernard Perret. Développement durable : formule contradictoire s’il en fut, si le terme développement est compris comme il l’est de nos jours, comme une simple accumulation de biens (de consommation, mais aussi de santé etc.). Notons tout de même que dans son rapport d’étape de 2008 cité dans le livre de Bernrd Perret, le Comité d’enquête sur le coût et le rendement des services publics donne le ton en pointant du doigt « l’étonnante distance, dès qu’on traite du développement durable, entre les engagements et les actes, entre les lois et la réalité. La sphère du discours semble curieusement s’autonomiser par rapport au monde des réalités physiques ». Bien sûr, nous autres citoyens de base commençons à avoir l’expérience du devenir de ces rapports issus de comités divers : le tiroir du bas au fond du placard lui-même au fond du couloir du dernier sous-sol d’un ministère (mais nul ne sait plus lequel). En dépit de l’inertie du système, un mouvement est nécessaire : « redonner à l’économie son premier sens : celui d’économiser ». L’auteur, dans cet ouvrage réfléchi et posé, est optimiste. Il croit possible l’émergence d’un nouveau modèle, devant reposer sur une nouvelle échelle de valeurs et de désirs, orientés vers la frugalité et la qualité. Pour « décrire un tel changement, le seul modèle dont nous disposons est celui de l’économie de guerre. » L’idée, directrice dans l’ouvrage, est en effet judicieuse ; mais l’être humain peut-il appliquer des restrictions sur son mode de vie sans une contrainte extérieure ? Une compréhension est nécessaire, qui dépasse le cadre intellectuel mais viendrait animer la totalité de l’être. « Apprenons à désirer autrement », nous dit l’auteur. Mais comment faire, comment dépasser nos conditionnements qui nous poussent à désirer toujours de la même façon ? Cela reste inexploré, même si l’auteur voit bien que le fond du problème est spirituel. La question du désir est fondamentale, comme l’est celle de l’ego. Comment peut-on se désencombrer sans apprendre à voir que nous cherchons à combler nos manques par les solutions factices proposées par la consommation ? Le deuxième ouvrage présenté ici aborde la question de la crise sous une perspective apocalyptique, chrétienne : « le chemin sur lequel s’avance l’humanité est suicidaire... mon coeur se serre lorsque je pense à l’avenir de mes enfants. » Pour Jean-Pierre Dupuy, notre myopie et nos inconséquences viennent d’un déni : celui du religieux. Nous sommes religieux, et tout, même notre refus, s’ancre dans ce fondement intrinsèque à notre être. L’ouvrage est une méditation très documentée, une analyse profonde de la distorsion d’un système qui se délite de jour en jour, une démystification de la science dans sa recherche illusoire de rationalité. C’est aussi « un journal de bord, dans lequel [l’auteur] consigne le cheminement qui fit le sien. » Cet aspect personnel contribue à donner du poids à la vision du monde qui y est présentée.
3e millénaire, (94), Hiver 2009
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Joop-le-philosophe | Apr 12, 2019 |

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