Daniel F. Galouye (1920–1977)

Avant Matrix, la SF traitait déjà de la perception de la réalité. Philip K. Dick était passé maître en la matière et jouait avec nos certitudes en tissant des intrigues biscornues. Galouye signe ici un récit suffisamment structuré pour nous fournir quelques perspectives vertigineuses : un homme a disparu, et personne ne semble en avoir entendu parler - en dehors de Douglas. Illusion ? Paranoïa ? À moins qu'il y ait là-dessous un complot funeste dont il ne parvient pas à comprendre l'ampleur. Arc-bouté sur ses convictions, Douglas va chercher à en savoir davantage jusqu'à ce qu'il se retrouve face à une prise de conscience terrible sur celui (ou ceux) qui tirent les ficelles de cet imbroglio.

Malgré une écriture parfois laborieuse et des personnages manquant cruellement de profondeur, Galouye réussit à aller au bout de son entreprise et à presque nous surprendre avec un happening osé. En 1964, ce roman avait de quoi surprendre (même pour les fans d'Ubik) ; depuis Matrix, le concept des réalités imbriquées est plus étendu et on voit venir certaines révélations de loin. Cela dit, le roman vaut le coup.… (plus d'informations)