Photo de l'auteur

Jean EchenozCritiques

Auteur de Je m'en vais

38+ oeuvres 2,855 utilisateurs 114 critiques 14 Favoris

Critiques

Anglais (51)  Espagnol (26)  Français (24)  Catalan (6)  Néerlandais (3)  Basque (1)  Italien (1)  Suédois (1)  Finnois (1)  Toutes les langues (114)
24 sur 24
Curieux livre sur la première guerre mondiale que ce 14. Candide et détaché comme pouvaient l’être les soldats partant au front en pensant être de retour dans la quinzaine.

Certes, quelques images de boucherie ne manquent pas (même si l’auteur prévient, « tout cela ayant déjà été décrit mille fois »), mais sans nulle émotion. Et c’est de façon désinvolte, voir souvent avec humour que nous suivons ces troufions marcher et courir, aller se faire percer, découper, amputer, gazer et charcuter sur terre et dans les airs.

Sans oublier les rats et les poux !

Une narration absurde, à la hauteur de ce qu’elle décrit
 
Signalé
noid.ch | 21 autres critiques | Jan 10, 2022 |
> Echenoz, Jean. Ravel. Paris: Minuit, 2006. Pp. 124. ISBN: 2-7073-1930-9.12 €.
Se reporter au compte rendu de Najib REDOUANE
In: The French Review, Vol. 81, No. 1 (Oct., 2007), pp. 181-182… ; (en ligne),
URL : https://drive.google.com/file/d/1IVff9ni0h3IhmFdw7fd6ZNK7lTVu3--4/view?usp=shari...
 
Signalé
Joop-le-philosophe | 15 autres critiques | Jan 22, 2021 |
> Jean Echenoz : DES ÉCLAIRS (Minuit, Paris, 2010,174 p. ; 26,95 $)
Se reporter au compte rendu de Hélène GAUDREAU
In: (2011). Compte rendu de [Fiction]. Nuit blanche, le magazine du livre, n° 122 (printemps 2011), p. 19.… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/64394ac

> La revue de presse : Nelly Kaprièlian - (Télérama) - Publié le 19/09/10
Après Ravel et Courir, Jean Echenoz consacre le troisième volet de ses vies romancées à un scientifique dandy et visionnaire qui finira dans la misère. Envoûtant. … ; (en ligne),
URL : https://amp-lesinrocks-com.cdn.ampproject.org/c/s/amp.lesinrocks.com/2010/09/19/...
 
Signalé
Joop-le-philosophe | 10 autres critiques | Jan 22, 2021 |
Beaucoup de personnages inutiles., des changements de rythmes. Echnoz est toujours aussi drôle mais cette fois ci il ne fait pas mouche. On s’y perd et on s’ennui. Le polar triste ne sied pas à Jean.
 
Signalé
Serviette | 2 autres critiques | Dec 18, 2020 |
La critique de Manchette est parfaite. Il n’y a rien à redire. Mais la fin est quand même un peu difficile...
Le 14 juillet 83Cher Jean Echenoz,
à côté des énigmes nombreuses et saugrenues qui s'entrelacent dans ton Cherokee, le vrai mystère de ce bouquin, c'est qu'il tient debout et qu'il est passionnant et drôle. On ne sait pas pourquoi. Car enfin ce n'est qu'un ramas de déchets, comme sont tous les romans contemporains ; et Cherokee est un ramas de déchets spécialement hétéroclites et qui devraient se détruire les uns les autres. Ce méta-polar référentiel, cette frénésie de descriptions objectales , cette débauche d'allusions qui fait du Faucon Maltais un perroquet débagoulant et latiniste, cent autres références discrètes, et puis cette écriture outrageusement précieuse et qui rit d'elle-même et de la misère de sa propre préciosité – tout ce bordel devrait être, au bout du compte, une autodestruction et un ratage , un sommet de l'effondrement. Or non. Ça tient. D’une manière antiphysique : comme un château de cartes qui serait une brique. Tu me mets dans la perplexité, mais dans la perplexité enthousiaste. La seule chose que j'ai comprise, c'est le titre, mais ce Cherokee qui devient Koko, c'est une affaire qui ne regarde que nous, et ton perroquet délirant, et l'ombre de Charlie Parker. Au total je suis épaté car c'est épatant.
Jean-Patrick Manchette

Lire la critique de Paul KANA NGUETSE sur le jazz½
 
Signalé
ours57 | 1 autre critique | Dec 9, 2020 |
Une parodie de roman noir à l'écriture nette et tranchante, à l'humour sous-jacent omniprésent.
Jean Echenoz retrace la vie d'un pauvre type - ex-steward viré de la compagnie aérienne qui l'employait, en raison de son comportement déplacé avec une passagère - qui essaie de s'établir en tant que détective improvisé et qui raconte sa pauvre vie à son psychanalyste (une crapule qui le manipule). La toile de fond "historique" n'est guère plus reluisante (on a droit à un attentat dans un supermarché, au suicide de Mike Brant qui se défenestre, au Japonais qui consomme une étudiante consciencieusement découpée en morceaux...).
Le roman étrille l'univers d'un petit parti politique, prêt à tout (et surtout au pire) pour servir ses basses ambitions.
Rien n'a vocation pourtant à sonner vrai et aucun personnage n'a d'épaisseur.
Un bel exercice de style avant tout.½
 
Signalé
biche1968 | 2 autres critiques | Feb 15, 2020 |
Malgré l'originalité du scénario et du style, déçu...
 
Signalé
Marc-Narcisse | 4 autres critiques | Aug 31, 2019 |
Malgré un style et une écriture remarquable, je n'ai pas été convaincu par ce court roman qui m'a laissé sur ma faim. Tant de livres remarquables ont déjà été écrit prenant pour cadre cette tragédie absurde que j'attendais un texte donnant une nouvelle approche pour traiter la première guerre mondiale. Malheureusement je n'ai rien trouvé d'extraordinaire, de nouveau, de touchant, de percutant. En un peu plus de cent pages, on survole ce conflit, la psychologie des personnages est à peine dessinée.
Un texte agréable à lire mais dont il ne me restera pas grand chose une fois fermé le volume.
 
Signalé
folivier | 21 autres critiques | Apr 7, 2019 |
Style étonnant, rappelle un peu un scénario de polar. A découvrir.
 
Signalé
Marc-Narcisse | 9 autres critiques | Jan 4, 2019 |
Roman moderne, intrigue originale et belle écriture.
 
Signalé
fortipichon | 9 autres critiques | Aug 21, 2016 |
Une belle écriture, mais ça tourne à vide. Dommage...½
 
Signalé
marind | 4 autres critiques | Mar 26, 2015 |
14 : le titre est bref et concis, à l'image du texte court de ce roman qui rend compte des ravages de la Grande Guerre.
La description froide et tranchante des atrocités commises, les ennuis causés par tous les ennemis que sont aussi les poux et les rats, inlassables dans leur quête de chair et de sang humains, l'attente d'une femme, l'impossible retour de certains... disent en quelques chapitres l'horreur d'une génération sacrifiée.
Jean Echenoz, avec son style sobre et efficace, a osé écrire un livre de seulement une centaine de pages sur cette période qui a inspiré des pavés à tant d'autres auteurs.
Intéressant mais pas démesurément.
J'avoue que mes souvenirs du livre se sont déjà fortement estompés 48 heures après l'avoir refermé.
Il écrit bien, pourtant, Jean Echenoz. Ainsi, sur le caractère peut-être vain de décrire les atrocités de la guerre :
"Tout cela ayant été décrit mille fois, peut-être n'est-il pas la peine de s'attarder encore sur cet opéra sordide et puant. Peut-être n'est-il d'ailleurs pas bien utile non plus, ni très pertinent, de comparer la guerre à un opéra, d'autant moins quand on n'aime pas tellement l'opéra, même si comme lui c'est grandiose, emphatique, excessif, plein de longueurs pénibles, comme lui cela fait beaucoup de bruit et souvent, à la longue, c'est assez ennuyeux."
 
Signalé
biche1968 | 21 autres critiques | Nov 18, 2014 |
Un matin, Victoire découvre le corps de Félix dans son lit, juste à coté d'elle. Elle n'a aucun souvenirs des dernières heures. Dans la panique, elle prend quelques affaires, ses économies et fuit vers le sud-ouest.
Commence alors un an d'errance, une descente aux enfers qui va la plonger dans la misère sociale et humaine.
Dès les premières lignes, Echenoz donne un rythme à cette fuite qui nous emport.
Un court roman qui se lit d'un trait et qui nous tient en halène jusqu'à son dénouement !
 
Signalé
Lu | 1 autre critique | Apr 3, 2014 |
Ravel est le premier volet de la trilogie des vies imaginaires. Comme vous pouvez aisément le deviner, celui-ci est consacré à l'art et plus précisément à la musique. Les deux autres s'intéressent au sport avec Courir (Emil Zátopek) et à la science avec Des éclairs (Nikola Tesla). Vies imaginaires contient une figure de style, une opposition entre vie qui renvoie à la biographie et imaginaire qui renvoie au roman. Cette opposition est représentative de ce qu'a souhaité faire Echenoz, puiser dans la vie de personnalités marquantes l'essence d'un roman -- ou romancer leur vie selon comment on voit les choses. Dans cette entreprise, son approche n'est pas exhaustive car son projet n'est pas d'écrire une biographie, mais de détourer quelque chose de précis et de finalement assez réduit: ce qui fait une vie. C'est pour cette raison qu'il ne s'intéresse qu'aux dix dernières années de la vie du compositeur français.
Il part en direction de la gare maritime du Havre afin de se rendre en Amérique du Nord. C'est la première fois qu'il y va, ce sera la dernière. Il lui reste aujourd'hui, pile, dix ans à vivre.

Au travers de détails, de faits précis, de petits évènements Echenoz veut peindre Ravel. Il y parvient. Le soin qu'il apporte à ses tenues, ses réactions, son comportement face à des situations de la vie de tous les jours, ses insomnies, ses emportements donnent une meilleure idée de Ravel que ne le ferait une longue biographie. Ce roman est une perle, un régal pour les lecteurs. L'intelligence des situations est sublimée par le style d'Echenoz tout en sobriété. Serré comme un expresso, il faut en savourer chaque phrase.
Des chaises longues de ce modèle, que l'on retrouvera bientôt partout dans les jardins et sur les plages, sur les balcons et les terrasses, on n'en rencontre alors que sur les ponts des transatlantiques dont, en mettant pied à terre, elles garderont le nom par attachement.

Je lis ce roman pour la deuxième fois et l'expérience a été encore plus concluante. http://www.aubonroman.com/2013/09/ravel-par-jean-echenoz.html
1 voter
Signalé
yokai | 15 autres critiques | Sep 4, 2013 |
Six mois ont passé et l'on peut trouver en librairie un petit livre de 64 pages, sans indication de genre, avec, comme tous les livres de Jean Echenoz, le liseré bleu et l'étoile qu'avait dessinée Vercors pour les Éditions de Minuit, et ce titre inédit Jérôme Lindon, comme si, et c'est peut-être vrai, le plus bel hommage qu'un éditeur puisse recevoir fût de devenir un titre de son propre catalogue, non pas un nom gravé sur un monument aux morts, mais une simple ligne vivante parmi tous les textes qu'il a fait naître pour qu'ils nous survivent.[...] Jérôme Lindon est l'essence même de ce qui liait Jean Echenoz à Jérôme Lindon : l'auteur porte un texte à son éditeur, parce que c'est ce que l'un fait de mieux, et c'est ce que l'autre préfère. (Jean-Baptiste Harang — Libération, 18 octobre 2001)

Comment parler mieux que cela de ce texte ? Nous avons entre les mains un vrai hommage. Une marque de respect d'un écrivain envers son éditeur. Jean Echenoz nous le dit, Jérôme Lindon n'était pas un père de substitution un confesseur ou un psychologue, non il était éditeur. Un vrai. Il avait des convictions, une éthique et a imposé durablement sa marque au sein de la littérature française — elle lui a d'ailleurs survécu. Mais tout cela, Jean Echenoz ne le dit pas, ce texte n'est pas une biographie et encore moins une hagiographie. Il rend au contraire un hommage simple, discret, pragmatique construit aussi naturellement que possible à partir de faits qu'il a vécu. Il applique à la lettre ce que disait Malraux dans La Condition humaine: Un homme est la somme de ses actes, de ce qu'il fait, de ce qu'il peut faire. Rien d'autre.

Il y a d'abord l'histoire d'une rencontre entre un jeune homme et un homme imposant, impressionnant qui était déjà un nom dans le monde de l'édition. Puis ce sont des anecdotes, des conversations, des repas — toujours au Sybarite —, brefs des moments qui rapprochent, au fil des années, imperceptiblement les deux hommes.

Puis les années qui suivent il ne m'appelle ni par mon nom ni par mon prénom, et puis, comme de temps en temps nous nous écrivons, un jour sa lettre commence par: Cher Jean. À partir de ce jour-là je me permets de l'appeler Jérôme. Jusque-là, il n'y avait que mon fils que j'appelais comme ça.

Et puis ...

Ça s'arrête un matin gris, dans une rue de Trouville, le jeudi 12 avril 2001

http://www.aubonroman.com/2012/10/jerome-lindon-par-jean-echenoz.html
 
Signalé
yokai | Oct 13, 2012 |
J’ai donc lu Ravel et Courir. Je vous en ai dit tout le bien que j’en pensais. Je vous ai fait à peu près le même commentaire : Echenoz nous décrit avec humour et distance la vie de grands hommes qui ont connu la gloire et surtout la descente. Ces biographies sont écrites dans une langue qui donne l’impression de regarder le personnage bougé comme un entomologiste regarde un cafard. On sait déjà pratiquement comment cela va se terminer. Ce qui est intéressant, c’est aussi qu’à chaque fois, on a l’impression que l’œuvre a pris le dessus sur l’homme.

Dans ce troisième volume de la trilogie des vies, Jean Echenoz a pris le parti de faire la même chose pour Nikola Tesla. Il faut dire qu’il avait un bon client en la personne de ce scientifique puisque ayant inventé le courant alternatif (et nous a donc permis de vivre aujourd’hui avec nos ordinateurs, nos lampes …), il a fini pauvre et entouré de pigeons. Il a donc bien connu la gloire et la déchéance. Il était détestable (les scientifiques sont souvent comme cela je vous rassure) mais il ne méritait sûrement pas cela. Vous pouvez jugez vous-même en regardant wikipédia.

La différence avec ce dernier volume nous est cependant précisée dans la présentation de l’éditeur. L’auteur n’appelle pas son héros Nikola mais Gregor et l’auteur ne s’encombre d’aucun scrupules biographiques. Je me suis demandée ce que cela avait apporté à Jean Echenoz (il y a plein de biographies sur Tesla chez Eyrolles mais peut être pas au moment où Jean Echenoz a écrit son livre) et surtout ce que cela nous apporte à nous par rapport aux autres livres. Pour Jean Echenoz, j’ai eu l’impression qu’il en prenait plus à son aise pour se moquer du personnage (notamment sur sa vie sexuelle) mais aussi cela le rend moins sûr de lui. La vie du héros semble se déroule moins facilement. Elle semble moins inscrite dans un destin tracé tout droit : chute, déchéance. J’ai un peu eu l’impression que Tesla combattait Jean Echenoz pour lui dire qu’il n’était pas encore tout à fait fini. Cela m’a fait rire. En tout cas, j’ai moins eu l’impression de lire une biographie mais plus un auteur qui se bat contre son personnage. Après, je pense que j’ai été influencé par la présentation de l’éditeur et que c’est pour cela que je l’ai lu de cette manière-là. Pour nous lecteurs, ce que cela change c’est que l’on fait moins confiance à Jean Echenoz. On se demande où est-ce qu’il est en train de manipuler, à quel moment il invente, à quel moment il change un détail pour que cela colle avec ce qu’il faut faire.

Ce que je retiens des trois livres que j’ai lu jusqu’à présent de Jean Echenoz (parce qu’à n’en pas douter, j’en lirai d’autres), c’est la facilité qui semble se dégager de son récit. On ne sent pas son travail (alors qu’il doit être important justement à cause de cela). L’humour ne semble pas travaillé, ne semble pas forcé. Cela coule de source. La construction n’est pas apparente. On tourne les pages sans s’en rendre compte et c’est seulement à la fin que l’on se rend compte où l’auteur voulait nous amener.

Réjouissons-nous : un nouveau Jean Echenoz est annoncé pour octobre 2012.½
 
Signalé
CecileB | 10 autres critiques | Jul 29, 2012 |
De la quatrième de couverture, on apprend que ce livre retrace les dix dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937). À cela, l'éditeur ajoute un extrait qui montre toute la distanciation et l'humour que Jean Echenoz met dans la description de son personnage.

Comme dans Courir du même auteur, Ravel ici n'est pas une personne célèbre dont on cherche à reconstituer la vie de manière linéaire et exacte (même si on se rend bien compte qu'il y a un soucis du détail chez Echenoz) mais plutôt un homme qui devient le héros d'une histoire, d'un destin. Comme dans tout destin, il y a l'ascension, l'apogée et la chute. Comme pour Zatopek, Echenoz décrit la vie de Ravel comme quelque chose d'inéluctable, qui devait se produire quoi qu'il arrive. Ravel n'est qu'un jouet dans cette destinée. Il ne fait rien de particulier. Il se contente de subir. C'est l'impression que l'on a en lisant ce roman.

Le procédé est toujours : Jean Echenoz place son narrateur en observateur de l'histoire (parfois il arrive cependant à lire les pensées de Ravel), ce qui lui permet beaucoup de choses, entre l'humour et la distanciation comme je le disais.

L'impression que j'ai eu c'est de lire la vie de quelqu'un de normal (on suit beaucoup Ravel dans sa vie quotidienne, dans ses habitudes alimentaires, vestimentaires). Seul l’œuvre laissée compte. Cette impression s'est renforcée chez moi à la lecture des dernières phrases :

Il se rendort, il meurt dix jours après, on revêt son corps d'un habit noir, gilet blanc, col dur à coins cassés, nœud papillon blanc, gants clairs, il ne laisse pas de testament, aucune image filmée, pas le moindre enregistrement de sa voix.

La personne ne restera pas pour nous mais les œuvres si.

Remarque qui n'a rien à voir : j'ai trouvé la mort de Ravel très triste (comme pour Zatopek, on s'attache à notre héros "normal"). Suite à un accident de voiture, il perdait la tête. Son entourage s'inquiète car les absences sont de plus en plus fréquentes. Il l'emmène voir les plus grands spécialistes et comme c'est Ravel on décide de l'opérer par une opération plus qu'expérimentale. Il n'en sortira pas vivant.
1 voter
Signalé
CecileB | 15 autres critiques | Jul 24, 2012 |
Lac quel titre étrange. C’est paradoxalement un titre court — 3 lettres et pas de sous-titre, on peut difficilement faire mieux — et très énigmatique, il ne nous donne aucune indication sur le contenu du livre. C’est en fait un titre très echenozien (Nous trois, Un an, Au piano, Ravel, Courir, Des éclairs) ou plus généralement emblématique des Éditions de Minuit. Il ressemble à sa prose, raffinée et distillée pour obtenir un texte ciselé et épuré. Il faut lire lentement, savourer chaque phrase pour en apprécier le juste équilibre, le raffinement dans le choix des mots et dans leur agencement. Il n’y en a ni trop, ni pas assez, juste ce qu’il faut, c’est du très bon minimalisme.

L’histoire est une histoire d’espionnage, vous savez, celles où l’on croise des agents doubles. Pourtant on est bien loin des S.A.S. car dans ce roman l’histoire pourrait paraître accessoire. En fait, Echenoz s’empare volontairement d’un sous-genre romanesque, le roman d’espionnage, pour tisser sa trame et parfois le tourner en dérision — l’utilisation de grossiers stéréotypes et de procédés loufoques comme les mouches et la communication par prospectus en sont la preuve. Ici, ce n’est pas l’écriture qui est au service de l’histoire mais l’histoire qui est au service de l’écriture. Ne vous méprenez pas, elle n’est pas pour autant ennuyeuse et est même plutôt bien ficelée et intéressante. Jean Echenoz offre un bon divertissement servi par une prose délicate sur un ton volontairement neutre. Je repense avec écoeurement à tous les pavés étouffants - n’est pas Proust qui veut - que j’ai avalé en sautant des passages pour abréger mes souffrances — aïe aïe aïe, j’ai encore le souvenir douloureux du Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke. Echenoz m’a amené à reconsidérer la lecture; la vie est trop courte — et il y a tellement mieux à faire — pour perdre son temps à lire des phrases dont le seul intérêt est de remplir des pages. Lisez du concentré de littérature, lisez Echenoz. http://www.aubonroman.com/2012/07/lac-par-jean-echenoz.html½
1 voter
Signalé
yokai | 2 autres critiques | Jul 10, 2012 |
C’est l’histoire d’Émile Zatopek, coureur avant tout, coureur soviétique au temps de la guerre froide ensuite. On a donc les débuts, les performances, les résultats et les difficultés sportives et politiques tout en suivant le vieillissement du coureur. Rien de bien passionnant si vous êtes aussi sportif que moi.

C’est Jean Echenoz qui a écrit le livre et ce n’est donc pas la même chose. Il ne rentre pas dans la tête de Zatopek, il ne reste pas en dehors en faisant une simple biographie. Il choisit un entre deux. Vous êtes le petit bonhomme sur l’épaule du coureur (c’est la seule possibilité de courir aussi vite pour nous simple mortel), à la fois lucide sur les performances et lié par une sorte d’affection pour votre porteur. Vous semblez plus comprendre le contexte politique, les raisons des actions que le héros lui-même mais vous regardes quand même les choses avec naïveté. L’auteur adopte un style assez familier, une langue qui ne semble pas soutenue. L’écriture est fluide et donc le livre se lit assez vite (je croyais que cela allait être très compliqué, c’est pour cela que je vous dis cela).

En conclusion, outre m’apprendre que mourir et courir prennent tous les deux un seul r (ce n’était toujours pas rentrée dans ma petite tête)(sauf au conditionnel), le livre m’a appris qu’Émile était mariée avec une championne et surtout m’a fait découvrir le style Echenoz qui, quoique singulier, m’a fait passer un agréable moment de lecture.
 
Signalé
CecileB | 16 autres critiques | May 12, 2012 |
"Je m'en vais", c'est par ces mots que commence et se termine le livre de Jean Echenoz. Ferrer, le personnage principal, travaille dans le domaine de l'art — il se prénomme Félix mais le narrateur utilise le plus souvent son nom de famille seul. Ancien artiste lui-même il s'est petit à petit transformé en marchant d'art exerçant dans sa propre galerie parisienne. Cette galerie, il s'en sert également de dortoir lorsque les affres de la vie sentimentale le poussent à trouver un refuge. Cette vie et ses calcifications que deviennent avec le temps les habitudes le lassent. C'est pour cette raison, mais aussi pour l'appât du gain, qu'il ne va pas hésiter à embarquer direction le grand nord sur les traces d'un trésor d'art inuit (paléobaleinier plus précisément).

Ce roman est construit de manière très structurée. Pendant la première moitié du livre, lorsqu'un chapitre est dédié au temps du récit, le suivant explore le passé, nous raconte ce qui a mené à ces évènements. Puis le passé rattrape le présent mais l'alternance du récit est conservée, pour ne porter désormais plus sur le temps mais sur les personnages. Les transitions ne sont pas abruptes ni des prétextes à la création de suspenses artificiels qui sont trop souvent sources de frustration pour le lecteur. L'écriture est épurée, sobre tout en étant élégante et précise, concise. Il s'en dégage une clarté et une fluidité rarement égalée. Jean Echenoz dit juste ce qu'il faut, emploie exactement les bons mots et distille à son lecteur l'essentiel, la quintessence, sans le noyer sous un flot de paroles et de digressions. C'est un exemple à suivre. Le narrateur présente les évènements de façon originale et dynamique. Il semble orienter le récit en fonction de ce qu'il se passe comme si, à la manière d'un réalisateur d'émission télé, les yeux rivés sur des écrans de contrôle, il voyait les évènements se dérouler devant ses yeux et orientait le direct vers la bonne caméra. Il va plus loin et n'hésite pas à outrepasser son rôle pour donner son avis ou conseiller Ferrer toujours avec une pointe d'humour.
Quelques objets du quotidien trahissent l'âge du roman et nous rappellent qu'il a obtenu le Goncourt il y a déjà quelques années. C'est d'abord un radiocassette qui nous met la puce à l'oreille et puis, l'évidence, celle que l'on ne peut nier, l'exception française, l'icône des années 80 en personne fait son apparition: le Minitel. C'était effectivement un autre temps où le jury Goncourt récompensait un roman d'une grande classe: intéressant, court, sobre et accessible. De ce côté là, il y a de quoi à regretter l'époque du Minitel. http://www.aubonroman.com/2011/12/je-men-vais-par-jean-echenoz.html½
 
Signalé
yokai | 3 autres critiques | Dec 30, 2011 |
"Courir", ou l'histoire en courant d'Émile Zatopek, est court mais sert bien son sujet. On a cette impression que Zatopek a traversé sa vie en courant, par particulièrement par amour de la course, du sport ou d'un quelconque artefact gravitant autour de ce milieu, mais seulement parce qu'il a découvert qu'il aimait courir. En toile de fond, l'Histoire qui se déroule : de l'occupation par les nazis des Sudètes jusqu'au printemps de Prague et l'intervention de l'URSS pour l'étouffer. Une tranche de vie, une tranche d'Histoire, ce livre ne reste pas comme un souvenir impérissable mais on passe un agréable moment en sa compagnie. Pour moi, c'est un point essentiel.
 
Signalé
FoM | 16 autres critiques | Dec 3, 2010 |
Un portrait enlevé de Ravel. Le roman débute une dizaine d'année avant sa mort par la traversée de l'atlantique pendant laquelle Echenoz dessine la personnalité du compositeur, ses manies vestimentaires et culinaires. Puis c'est la tournée glorieuse aux états-unis, le retour en France et la composition du Boléro, succès populaire incroyable. Alors, les prémisses de la maladie mentale apparaîssent, et nous suivons en même temps que lui la déchéance de ses facultés comme une contradiction avec la ferveur qui l'entoure.½
 
Signalé
aipotu | 15 autres critiques | Nov 25, 2010 |
Je n'ai rien compris, mais il parait que c'est normal, il ne faut pas chercher à comprendre ce roman, l'oeuvre de Jean Echenoz la plus estimée par ses fans. Il s'amuse à reprendre les poncifs du polar et tisse une intrigue sans queue ni tête dans laquelle il est impossible de situer le rôle (les rôles) de chaque personnage. Reste un humour et un style de haute qualité, des personnages et une ambiance à la Queneau. Un roman free-jazz.½
 
Signalé
aipotu | 1 autre critique | Nov 3, 2007 |
Félix Ferrer, séducteur quinquagénaire au système cardiaque peu brillant et propriétaire d'une galerie d'art moderne sur le déclin, s'en va. Il quitte sa femme pour en rejoindre une autre. Il abandonne Paris six mois plus tard et embarque à bord d'un bateau pour une expédition dans le Grand Nord canadien, à la recherche d'objets d'art inuit, enfouis dans une épave échouée sur la banquise. En effet, sur les conseils en investissement de son informateur et assistant Delahaye, Ferrer se décide à aborder l'art ethnique, plus à la mode que la peinture moderne. Il rentre à Paris avec son trésor inuit qui vaut une petite fortune. Quelques jours après son retour, les antiquités disparaissent mystérieusement... Ferrer, de nouveau victime d'alertes cardiaques, se réveille un jour à l'hôpital. Son regard se pose sur une belle jeune femme. Cette fois-ci, de façon surprenante, elle ne l'attire pas...
Par la magie d'une écriture pleine d'ironie et de légèreté, Je m'en vais, faux polar mais vrai roman, récompensé par le prix Goncourt 1999, conduit très progressivement son lecteur au dénouement des intrigues avec une sorte de désinvolture et un humour certain. --Nathalie Jungerman½
 
Signalé
bonite | 3 autres critiques | Apr 20, 2007 |
24 sur 24