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Diaty Diallo

Auteur de Deux secondes d'air qui brûle

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Œuvres de Diaty Diallo

Deux secondes d'air qui brûle (2022) 5 exemplaires

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Les premiers instants qui suivent la nuit ou le jour durant lequel commence un deuil ont des couleurs qui n’apparaissent qu’à celles et ceux qui pleurent leurs morts. Des couleurs au-dessus des sens. Des couleurs et du goût, une odeur, denses. Quelque chose situé au départ du nez, là où les yeux se touchent presque. (...)
Les premiers instants de la nuit ou du jour durant lequel commence un deuil sont un secret qu’on découvre sans volonté, émergeant des entrailles du vivant. Et on l’apprend avec le temps, d’ailleurs, qu’il ne faut rien creuser. Les premiers jours on reste à la surface et o éponge ce qu’il y a à absorber. On apprend à partager l’oxygène avec celles et ceux dont les poumons sont vides. On apprend à se forcer à ça. Car la douleur des autres est insupportable.

(p. 61-62, “Chérif”).


Cette lecture est en quelque sorte une lecture imposée, et je préfère l’écrire d’emblée car cela colore probablement un peu l’appréciation que j’en ai. Ce n’est pas un livre que j’aurais lu spontanément, ni pour la construction (la bande de potes dans une banlieue oubliée) ni pour la langue (très orale, très banlieue). Cela dit, le livre n’est pas mal. La vie sans perspective est bien décrite par le narrateur, Astor, un des jeunes de la bande. Etrangement, cette absence de perspective n’est jamais véritablement dite, comme s’il ne se rendait pas compte (ou qu’il ne voulait pas se rendre compte) du rôle (ou plutôt de l’absence de rôle) auquel il est assigné. Les gens de cette cité surplombée d’une étrange pyramide semble vivre dans leur monde, avec leurs petites joies (fêtes illégales, bien arrosées et bien droguées ; barbecues illégaux dans les parcs et sur la dalle) et leurs douleurs. Il s ne semblent pas aspirer à sortir de leur milieu, ou à des conditions de vie meilleures. Est-ce par manque de perspective ou est-ce parce qu’ils savent que c’est de toute façon hors d’atteinte ?
Seule ombre au tableau, semble-t-il, la présence policière, avec son cortège de violences ordinaires : les contrôles au faciès, les gardes à vue pas tout à fait nécessaires et un peu trop musclées. Et puis la bavure de trop. Le deuil, l’hommage rendu au mort avec les moyens dont dispose la bande de potes…
Il y a des choses intéressantes, certes, dans cette histoire, mais je l’ai pour ma part trouvée un peu trop plate, trop lisse. Trop unidirectionnelle. Elle ne rend pas compte de la complexité du problème, ni ne semble en faire un portrait véritablement complet. Je suis restée sur ma faim, trop de références musicales qui m’échappent et de joints qui tournent, pas assez de profondeur dans les personnages ni de nouveauté dans l’histoire.
… (plus d'informations)
 
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raton-liseur | Feb 15, 2023 |

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