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27 oeuvres 169 utilisateurs 9 critiques

Critiques

Voilà un petit bouquin qui vaudrait bien 5 étoiles rien que pour son trigger warning hilarant ! Merci Chloé de penser à nous, petites choses fragiles !

« Calmez-vous, Messieurs, ça va bien se passer
Le trigger warning est un avertissement au public. Il prévient qu’une œuvre contient des éléments pouvant déclencher le souvenir d’un traumatisme.
Personnellement je ne suis pas pour, mais il faut tout envisager tant la situation est actuellement tendue.
Certaines diront que, une femme étant agressée sexuellement ou violée toutes les sept minutes, ce qui se passe dans cette fiction relève du cathartique.
Certains agiteront Freud, tous les petits garçons connaissent « l’intense angoisse de castration ».
C’est par égard pour eux que se trace cet encadré. »

Et si certaines femmes, par la grâce du fantastique, devenaient des super-héroïnes ?

Une bonne blague, (zut, c’est juste une blague ?) sans beaucoup plus de prétentions, mais qui m’a bien fait rigoler !

… Et derrière la blague… toutes les sept minutes !
 
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noid.ch | Apr 27, 2024 |
Extrait :
"Ainsi sont morts les amants d'encre, la volupté en strophes, le chaos à la rime ; du lever au coucher reliés par la chaîne d'or d'un amour impossible. Revenus des noyages et de tant d'incendies, sachant faire une croisière de la traversée du Styx, capables de respirer un poignard dans le coeur. A l'épreuve du réel, ils n'ont pas survécu. Peut-être parce qu'ils étaient amoureux d'un souvenir, ou du spectre d'un amour qui les rendait vivants. [...] Au fond, personne ne sait à quoi ça tient, l'amour."
 
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biche1968 | Feb 3, 2024 |
Pauvre folle d’aimer, d’espoir et d’impossible. Folle et enfermée dans un déni passionnel.

Avec une écriture sublime (qui m’a réveillé d’anciens souvenirs de Kundera), Chloé Delaume dévoile les tourments de Clotilde, emportée dans les tourbillons d’un impossible amour.

C’est vertigineux, souvent drôle, subtile et écrasant.

Pauvre pauvre folle
 
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noid.ch | Oct 14, 2023 |
Il y a la rage, et à raison ! Un livre résolument féministe 4G (quatrième génération), qui appelle à l’union des femmes au travers de la sororité.

Un livre auquel je n’adhère pas inconditionnellement et auquel il ne m’est justement pas demandé d’adhérer car celui-ci ne s’adresse pas aux hommes. Doux rêveur, j’aurais préféré un projet incluant.

Reste un très bon livre militant, affirmé dans ses constats et revendications. Parfois drôle, souvent révolté avec un projet pour lequel Chloé Delaume appelle à continuer à se battre !
 
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noid.ch | Nov 8, 2020 |
Mignonne cette petite histoire, qui rappellera à nos chères têtes blondes (et moins blondes) qu’il est effectivement bon de chercher à être complimenté, mais que cela ne vient pas seul. Il faut faire des efforts, mériter ces compliments, et c’est cela qui les rend véritablement savoureux.
Un langage simple et actuel pour illustrer tout cela, par une auteure que je ne connaissais pas. Selon Wikipédia, elle écrit principalement de l’autofiction et fait de la littérature expérimentale, je n’avais donc aucune chance de la lire un jour. Tout cela ne transparaît pas dans cette histoire pour enfants (heureusement, dirais-je…), qui est tout à fait accessible dès un très jeune âge.
 
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raton-liseur | Jun 5, 2019 |
Chloé Delaume se livre, à travers ce texte de 130 pages, à un exercice d'autofiction compliqué et douloureux. Le traumatisme d'enfance vécu (particulièrement horrible) est restitué dans un jaillissement verbal, un torrent de mots et de phrases poétiques, savants, urgents, (faussement) en désordre, qui se cognent et se réinventent sans cesse. On ne comprend pas tout, c'est assez surréaliste (le style n'est pas sans rappeler celui de l'écriture automatique) mais le coeur du lecteur bat souvent à l'unisson; le recours fréquent à l'ablation de la ponctuation y contribue avec force et efficacité. Il s'agit d'un livre qu'on a envie et qu'on aurait tout intérêt de lire à haute voix. Car il y a une véritable musicalité poétique de l'effroi et du manque d'amour dans l'écriture de ce livre. Le bousculement de la syntaxe, de la chronologie, le mode de la répétition ("nous avons eu un magnifique mois de juin", "la mère qui était pédagogue", "le père sait toujours tout"...) sont également des procédés littéraires qui brouillent les pistes tout en conférant à l'histoire une aura de conte cruel.
Ce qui est assez fascinant dans ce témoignage, au-delà du caractère expérimental du texte qui ne ressemble à nul autre, c'est de voir à quel point les mots enferment et libèrent tour à tour Chloé Delaume. La description impressionniste et souvent floue de l'enfer vécu durant l'enfance crée un espace de suggestion sans pareil qui glace et stupéfait. Intéressants aussi, ces passages récurrents où un psychanalyste tente sans succès d'extraire et extirper des mots.
La référence au sable est là, elle aussi, obsédante. En référence au temps, celui de la clepsydre, au grain de sable qui va provoquer un drame de plus et peut-être le drame ultime, l'enlisement (l'incapacité de l'enfant à faire face à des adultes hostiles et tortionnaires), le désensablement par la parole.
Un livre difficile, tant par son sujet que par sa forme, indéniablement thérapeutique pour l'auteure dans lequel elle passe de l"enfant" au "je".

Extrait :
(p.46-47) : "Alors en ce matin le pourquoi s'échappa des gerçures retroussées. Elle était décidée à entendre et subir elle ne pensait même pas embarrasser le père. Le père sait toujours tout. Le sceptre sculpté laissa ses franges cuir ricocher. Le jouet patriarcal cessa vaste furie retomba au parquet laissant son onde de choc les lattes se hérissèrent dominos turgescents jusqu'à l'orée salon la mère tendit le cou puis rétracta retraite palpant l'air implosé. Pourquoi. Scanda l'enfant. Dis-moi ce que j'ai fait que je ne le fasse plus. Elle le suppliait presque. Car elle voulait bien faire autant que récession des zébrages de la foudre sur ses bras dénudés. Pourquoi. Le père s'agenouilla. Posa ses paumes étau ceignant la petite tête. Son nez toucha grumeleux le museau de l'enfant. Rétine contre rétine l'électrique commotion s'infiltra fiel glacé écarquillant pupille. Il laissa passer l'ange pour bien poser le ton. Un jour je vais te tuer : ça c'est en attendant."½
 
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biche1968 | Jan 8, 2017 |
Un très beau livre, cela fait longtemps que je n'avais pas lu de la littérature contemporaine française, très longtemps. Un vrai plaisir... enfin plaisir peut-être n'est pas le mot. Quel talent!
 
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LucileDesligneres | Sep 22, 2012 |
Voici un livre étrange- l'héroïne y hurle sa haine et sa douleur j'ai lu ce livre avec difficulté en ce sens que la souffrance la colère y sont immense et assez difficile à supporter je l'ai lu en même temps qu'un livre sur la psycho généalogie car tout dans ce livre parle de la souffrance liée à la famille
la fin est tout à fait surprenante
le tout laisse un souvenir lancinant au lecteur
 
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liveanne | Jun 22, 2009 |