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Émile ZolaCritiques

Auteur de Germinal

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Critiques

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Roman éblouissant de Zola dont le projet naturaliste s’attache à décrire les rouages de l’économie capitaliste à travers l’essor des grands magasins. On retrouve tout ce qui fait sa force, avec notamment des métaphores comparant le grand magasin à un monstre qui happe la vie des petits commerces environnants. Le roman met également en scène l’érotisme féminin dans ses parures, la rage consumériste et le remplacement des valeurs spirituelles par les valeurs matérielles avec ce magasin souvent comparé à une église. Un scénario intelligent et bien tendu, des personnages parfaitement campés et des scènes d’anthologie, notamment avec le baron Hartmann. Un bijou.
 
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corporate_clone | 58 autres critiques | May 21, 2023 |
La Curée est le deuxième tome de cette vaste épopée familiale. Le premier était le roman des origines, tout autant origine de la famille qu’origine de la période historique du Second Empire. Ce roman est donc le premier qui est véritablement l’étude naturelle et sociale que Zola avait imaginé. Et pour cette première, il nous offre un récit qui s’intéresse à un des grands bouleversements que Paris connaît alors : une folie d’urbanisme fait, en quelques décennies, passer la capitale d’une ville moyen-âgeuse à une ville à la pointe de la modernité, une folie d’urbanisme qui dans notre imaginaire collectif est incarnée par le « Baron Hausmann », préfet de la Seine de 1853 à 1870. Mais ce n’est pas Haussmann qui l’incarne ici, c’est Aristide Saccard, le deuxième fils Rougon qui a changé son nom pour ne pas faire de l’ombre à son frère ministre et parce que Saccard, c’est un nom qui sonne, qui sent l’argent. Aristide Saccard, qui n’avait pas fait les bons choix en 1851, n’en a cure et a bien l’intention de prendre part au festin, que dis-je à l’orgie, qui se prépare. Car avec toutes ces mutations, ce sont des sommes colossales qui vont changer de main, des flots de pièces comme Zola les décrit à la fois au premier degré et de façon métaphorique. Et Aristide Saccard aura le don de se mettre dans ce flot et d’en prélever à chaque fois sa part, tout en le faisant gonfler artificiellement. Car Aristide Saccard n’est que cela, un spéculateur, un profiteur. Avec nos mots d’aujourd’hui, on parlerait de délit d’initié, de corruption, de conflit d’intérêt… Il ne produit aucune richesse, il n’est qu’un parasite du système, qui fait sa fortune au détriment des autres (et rien ne l’arrête, il est prêt à plumer sa propre famille dès qu’il en a l’occasion) et du bien public, un parasite qui en veut toujours plus, que préfère user et abuser de celui qui le nourit plutôt que de se servir raisonnablement.
Si la description des mécanismes des malversations de l’époque est ce qui m’a le plus intéressée dans cette histoire, Zola l’a bien sûr doublée d’une histoire plus personnelle, celle de Renée, la deuxième femme de Saccard, qui représente à elle seule, victime consentante, toutes les dépravations de la société. Dépensant des sommes folles pour ses toilettes, repoussant toujours les limites plus loin (un décolleté de plus en plus profond, ou bien des fanfreluches de plus en plus élaborées), s’ennuyant profondément et ne trouvant de distraction que dans la provocation et l’encanaillement. « L’or et la chair », l’expression par laquelle Zola résumait son projet : l’or c’est Aristide Saccard, la chair c’est sa femme Renée, et l’un ne va pas sans l’autre, les deux se complètent, permettant à Zola de brosser le portrait d’une société dépravée (qui ne peut être que « pourrie », comme il le dit à plusieurs reprises, puisqu’elle est l’émanation d’un pouvoir usurpateur fondé sur l’assassinat de la République, comme il l’a montré dans le premier tome).
Zola était fasciné par les transformations de son temps, il met ici sa plume au service de la description d’un des grands bouleversements de Paris, comme il le fera dans le tome suivant avec la création des Halles, et il sait être lyrique dans ses descriptions, tout comme il aime noyer son lecteur dans la description précise des toilettes de ces dames, comme elles se noient dans leurs fanfreluches. Cynique et ironique avec ses personnages avec lesquels il ne fait aucune concession (et qu’est-ce qu’il semble mépriser Maxime !), il devient poète de la modernité et s’enflamme pour la véritable héroïne de ce livre (et de beaucoup de livres de la série), à savoir Paris la moderne.
Premier véritable opus de la série, La Curée est donc un coup de maître, qui ne peut que donner envie de lire la suite.
 
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raton-liseur | 19 autres critiques | Feb 22, 2023 |
Le premier, et tout est déjà là. L’observation minutieuse, une tendance à égaler caractéristiques physiques et dispositions mentales (ce qui m’énerve toujours, mais j’aime tellement ses livres pour tout le reste que j’arrive à fermer les yeux sur ce naturalisme un peu trop caricatural).
Tout est là, donc, et l’aventure de la plus célèbre dynastie du troisième empire commence. Tout part d’Adélaïde Fouque, dite aussi Tante Dide, et de ses deux hommes, le légitime, Rougon, et l’illégitime, le contrebandier Macquart. Il y aura donc deux branches à l’arbre généalogique, et dès le départ l’un est mieux loti que l’autre. Si Pierre Rougon (le fils d’Adélaïde et de son mari) et sa femme, Félicité, sont les personnages centraux de ce livre, on voit aussi passer beaucoup de personnages qu’on retrouvera plus tard : les enfants de Pierre Rougon qui donneront les financiers et les politiques, ainsi que le médecin qui clôturera le cycle ; mais aussi les enfants illégitimes du fils de Macquart qui permettront d’explorer le milieu ouvrier, avec Gervaise, Jacques et Etienne Lantier notamment. Et on voit même se profiler les Mouret, qui tiennent pour partie des Rougon et pour partie des Macquart, qui donneront notamment une lignée de commerçants travailleurs et aux fortunes diverses.
Mais si c’est un plaisir de découvrir la genèse de personnages dont on connaît souvent les histoires parce que l’on a lu les livres les plus connus de cette saga familiale, le livre est bien plus que cela. C’est aussi la naissance d’une époque, celle du Second Empire, avec le coup d’Etat du 2 décembre 1851 qui marque la fin d’une éphémère Deuxième République et le début du Second Empire. Un Second Empire qui dure presque vingt ans et pendant lequel la France connaîtra de nombreuses mutations, des mutations que Zola se propose d’exposer au travers de cette famille emblématique, qu’il suivra sur quatre générations.
Plassans est une France miniature, comme les Rougon-Macquart sont un résumé des Français. Pierre Rougon sauve Plassans dans une pantomime dont Zola souligne l’absurdité comme Louis-Napoléon Bonaparte sauve une France d’un péril qui n’existe pas.
J’ai suivi le déroulement de ce coup d’État avec passion, emportée par le sens de la formule de Zola, par sa capacité à créer des images fortes, à trouver l’expression qui fait mouche. On voit la tension monter, les craintes, fondées ou non, les appétits (ce mot que Zola adore) se dévoiler. Il y aura ceux qui savent jouer leur partition et tirer leur épingle du jeu et il y aura les autres, ceux qui ont des principes et des idéaux, et qui seront les sacrifiés. Le Second Empire part mal, foulant au pied la République et sa devise, condamnant l’innocent et le tendre pour faire triompher l’assoiffé de pouvoir ou d’argent.
Le Second Empire commence, les Rougon-Macquart sont déjà aux premières loges dans les différentes strates de la société. Le système politique est déjà vicié, et l’on sait déjà que ce ne seront pas les meilleurs (au sens moral) de la famille qui gagneront.
Le tome d’ouverture, et c’est une superbe introduction, qui donne envie de lire très vite les dix neuf autres titres.
 
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raton-liseur | 26 autres critiques | Jul 24, 2021 |
L'argent
N'était-ce pas la réponse à la question de savoir si l'argent n'est point l'éducation, la santé, l'intelligence ? Puisque la même boue humaine reste dessous, toute la civilisation se réduit-elle à cette supériorité de sentir bon et de bien vivre ? (p375)
 
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folivier | 1 autre critique | Jan 29, 2021 |
L'Oeuvre :

Etudier l'homme, tel qu'il est, non plus leur pantin métaphysique, mais l'homme physiologique, déterminé par le milieu, agissant sous le jeu de tous ses organes...N'est ce pas une farce que cette étude continue et exclusive de la fonction du cerveau, sous le prétexte que le cerveau est l'organe noble ?... La pensée eh ! tonnerre de Dieu ! la pensée est le produit du corps entier. Faites donc penser un cerveau tout seul, voyez donc ce que devient la noblesse du cerveau, quand le ventre est malade ! Non! c'est imbécile, la philosophie n'y est plus, la science n'y est plus, vous sommes des positivistes, des évolutionnistes, et nous garderions le mannequin littéraire des temps classiques, et nous continuerions à dévider les cheveux emmêlés de la raison pure ! Quid it psychologue dit traître à la vérité. D'ailleurs, physiologie, psychologie ne signifie rien : l'une à pénétré l'autre, toues deux ne sont qu'en aujourd'hui, le mécanisme de l'homme aboutissant à la somme totale de ses fonctions.. Ah ! la formule est là, notre révolution moderne n'a pas d'autre base, c'est la mort fatale de l'antique société, c'est la naissance d'une société nouvelle, et c'est nécessairement la poussée d'un nouvel art, dans ce nouveau terrain.. Oui on verra, on verra la littérature qui va germer pour le prochain siècle de science te de démocratie. (...) Je vais prendre une famille, et j'en étudierai les membres, un à un, d'où ils viennent, où ils vont, comment ils réagissent les uns sur les autres ; enfin, une humanité en petit, la façon dont l'humanité pousse et se comporte... D'autre part, je mettrai mes bonshommes dans une période historique déterminée, ce qui me donnera le milieu et les circonstances, un morceau d'histoire... Hein ? tu comprends, une série de bouquins, quinze, vingt bouquins, des épisodes qui se tiendront, tout enrayant chacun son cadre à part, une suite de romans..." (P160-161)

"« C’était fatal, cet excès d’activité et d’orgueil dans le savoir devait nous rejeter au doute; ce siècle, qui a fait déjà tant de clarté, devait s’achever sous la menace d’un nouveau flot de ténèbres... Oui , notre malaise vient de là. On a trop promis, on a trop espéré, on a attendu la conquête et l’explication de tout ; et l’impatience gronde. Comment! On ne marche pas plus vite? la science ne nous a pas encore donné en cent ans, la certitude absolue, le bonheur parfait? Alors à quoi bon continuer, puisqu'on ne saura jamais tout et que notre pain restera aussi amer ? C’est une faillite du siècle, le pessimisme tord les entrailles, le mysticisme embrume les cervelles ; car nous avons beau chasser les fantômes sous les grands coups de lumière de l’analyse, le surnaturel a repris les hostilités, l’esprit des légendes se révolte et veut nous reconquérir, dans cette halte de fatigue et d’angoisse....(...) il me semble que cette convulsion dernière du vieil effarement religieux était à prévoir. Nous ne sommes pas une fin, mais une transition, un commencement d’autre chose... Cela me calme cela me fait du bien de croire que nous marchons à la raison et à la solidité de la science... (..) A moins que la folie ne nous fasse culbuter dans le noir , et que nous ne partions tous étranglés par l’idéal ... » (p 360)
 
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folivier | 1 autre critique | Dec 20, 2020 |
> Par Adrian (Laculturegenerale.com) : Les 150 classiques de la littérature française qu’il faut avoir lus !
07/05/2017 - Un roman à plusieurs dimensions, mais le grand roman politique de Zola. Un passage obligé pour toute personne désirant se faire une culture littéraire. Un classique parmi les classiques de la littérature française.
 
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Joop-le-philosophe | 78 autres critiques | Jan 27, 2019 |
> Par Adrian (Laculturegenerale.com) : Les 150 classiques de la littérature française qu’il faut avoir lus !
07/05/2017 - Rarement trouve-t-on un titre qui donne une si bonne idée du tempérament d’un livre. Un procès-verbal sur les ravages de l’ivrognerie. Un alambic comme figure centrale.
 
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Joop-le-philosophe | 45 autres critiques | Jan 27, 2019 |
> AU BONHEUR DES DAMES, par Emile Zola. — Simple employé dans une vieille mercerie de Paris, "Au bonheur des dames", Octave Mouret devient vite le premier collaborateur de Caroline Hédouin, la fille du co-fondateur. Octave entretient pour ce magasin une ambition démesurée. Il épouse Caroline, laquelle perd la vie dans l'année suivante, laissant Octave Mouret seul propriétaire. Il profite des gigantesques travaux urbains qui refaçonnent la Place de l'Opéra pour agrandir son commerce de façon tentaculaire, écrasant les petits commerçants des alentours. Succès commercial qui ne trouve cependant pas son pendant en amour. Épris d'une jeune provinciale, Denise Baudu, montée à Paris avec ses 2 frères, il l'engage et lui fait rapidement gravir les échelons, au grand dam des autres vendeuses. Il devient de plus en plus possessif, son obsession étant de la posséder plus que tout. Quoique amoureuse elle aussi, mais objet des jalousies du personnel, Denise quitte le magasin. Octave réalise que sans elle sa vie est vide de sens, malgré son succès commercial éclatant. Il lui propose le mariage, lequel termine ce 11e tome des Rougon-Macquart sur fond d'apothéose pour le commerce qui bat tous les records de vente.
-- Publié en mars 1883, le roman situe l'action dans les années 1820-1825, à l'époque où les magasins commencent à supplanter les boutiques. C'est un peu l'histoire du Quartier des Grands Magasins de Paris que Zola relate, l'organisation du grand capitalisme, l'apparition, déjà, de ce que l'on nommera, au siècle suivant, 'les grandes surfaces', les 'centres commerciaux', dont le développement se fera souvent au détriment des petits commerces, des boutiques spécialisées, de l'échoppe de l'artisan. Le «Tout sous un même toit.» - La civilisation occidentale étale sa richesse, ses capacités de production décuplées par la révolution industrielle, et propose à la populace ébahie non plus le nécessaire, mais l'inutile et le joli devenus essentiels. - Et c'est à la femme que l'on s'adresse, elle qui, la plupart du temps tenue loin de la chose publique, des hauts postes et des prises de décisions importantes, vaque aux besognes du ménage, de la tenue de maison et de l'éducation des enfants. C'est elle qui fait les commissions, donc qui se promène dans les rues commerçantes, qui compare prix et marchandises, essayant d'étirer au maximum le budget familial, en l'absence du mari, du père, de l'homme qui lui, "organise le monde". - Mais comme les êtres ont aussi d'autres pulsions, de nature affective, c'est dans cette confusion de besoins factices érigés en système, que l'on recherche l'amour, l'âme soeur, à tout le moins la sympathie ou la reconnaissance, comme tout autre bien de consommation, qui nous laissera sur notre faim.
André Lachance (ICI.Radio-Canada.ca)

> Adrian (Laculturegenerale.com) : Les 150 classiques de la littérature française qu’il faut avoir lus !
07/05/2017 - L’histoire du grand magasin, l’un des visages du grand bouleversement économique sous le IIe Empire et de son patron Octave Mouret, dans lequel on pourrait reconnaître Boucicaut.
 
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Joop-le-philosophe | 58 autres critiques | Dec 31, 2018 |
• Pourquoi ce livre ?
J’ai choisi ce livre car il m’a permis de me faire une idée du monde du travail français au XIXè siècle. Émile Zola c’était renseigné sur le milieu donc l’œuvre se basait sur du concret. Il aborde la lutte des classes avec un réalisme poignant au cœur de laquelle la question sociale fait l’objet de nombreuses révoltes.
Il s’agit d’une lecture obligatoire que nous devions faire en préparation des épreuves anticipées du baccalauréat français (équivalent du DEC québécois).

• Un aspect qui m’a plu :
Ce qui m’a plu dans ce livre c’est le style de narration d’Émile Zola. La précision avec laquelle il décrit le quotidien des ouvriers qui se font exploités dans la mine, les souffrances qu’ils vivent liées au travail aliénant qu’ils accomplissent. La manière dont il agence les éléments qui vont conduire à une rébellion qui se soldera par une grève aux conséquences catastrophiques. Il y a beaucoup de rebondissements, il s’agit parfois d’évènements tragiques avec la mort de certains personnages et d’autrefois des lueurs d’espoir laissant présager un avenir meilleur.

• Un aspect qui m’a moins plu :
Ce qui m’a le moins plu dans Germinal, c’est que le roman m’a paru trop sombre et parfois c’était difficile à supporter. D’abord le thème de la mort est très présent, la mine est un milieu dangereux où les catastrophes sont fréquentes. Il peut y avoir des accidents (éboulements), on peut attraper des maladies à cause du grisou. Les bâtiments sont sombres certains lieux comme « la fosse » sont inquiétants. Les aspects négatifs de la condition ouvrière sont omniprésents à tel point qu’il est difficile de trouver des avantages à cette classe.

• L’objet livre :
a. Fonctions liées à l’affichage et à l’annotation

Concernant l’affichage du texte il n’était pas possible de changer le cadre dans le sens ou contrairement à un téléphone intelligent ou une tablette, l’écran d’ordinateur n’est pas tactile. La présentation quant à elle était uniforme. Les pages se ressemblent, la police et la taille sont inchangées. Il est possible d’effectuer des zooms avant et des zooms arrière pour grossir ou réduire la taille des caractères. La couleur c’est le noir, le texte est en noir sur fond blanc. Pour tourner les pages il faut soit cliquer sur la page à l’écran. Sinon il est possible de changer de pages avec les flèches directionnelles du clavier.
Il n’est ni possible d’annoter le texte ni possible de le souligner. Je pense que de manière générale, ce type de modification n’est pas autorisé. C’est vraiment dommage que l’on ne puisse se servir de ces fonctionnalités qui sont inhérentes au format numérique et constitue à mon avis l’un des avantages de ce format. L’option marque page aurait bien été pratique d’autant plus que Germinal est un ouvrage volumineux.

b. Fonctions hypertextuelles

La navigation se fait de manière fluide, on peut soit tourner les pages, soit se rendre dans le sommaire pour sélectionner le chapitre ou la partie que l’on souhaite lire. Ma version numérique malheureusement ne comportait pas de renvois internes ou externes ni de notes encore moins un index. Il n’était non plus pas possible de se rendre à d’autres ressources. Le livre s’ouvre dans une nouvelle page du navigateur et celle-ci est indépendantes des autres pages.
 
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inamarianne6344a16 | 78 autres critiques | Oct 13, 2016 |
Zola, je l'ai lu trop jeune, au lycée. En plus, c'était "Germinal", qui m'a profondément ennuyé et m'a donné de l'auteur une image d'écrivain de la misère sociale permanente. Pour lire Zola, il faut avoir un peu vécu, prendre de la hauteur, s'écorcher les épaules sur les murs rugueux de la vie. Là, il donne un autre éclairage. J'ai voulu relire Zola quand c'était le tour de mon fils de l'aborder au Lycée. On lui a donné cette "Curée" qui l'a ennuyé, à son tour. J'ai pris la suite et là, ce fut un éblouissement. J'ai plongé directement dans cette histoire de magouillages et tripatouillages verreux sur fond de grands travaux et d'opérations spéculatives de haut vol par des arrivistes sans foi ni loi. Le côté bling-bling de Saccard a des échos contemporains, comme la volupté fiévreuse de Renée, qui trompe son ennui dans les bras du veule fils de son mari. La plume de Zola est alerte, féroce. Il a le sens de la formule et l’adjectif qui fait mouche. Les descriptions, qui m'ennuyaient jadis car hors action, m'ont passionné immédiatement car l'auteur trace un cadre général du décors qui permet bien au lecteur d'avoir l'image mentale de l'action. Lorsque les passages me semblaient long, je les lisais avec un rythme plus lent, pour bien m'imprégner des mots. Cela devient alors du grand cinéma. Il y a quelques morceaux de bravoure dans ce roman magistral : les scènes d'amour dans la serre tropicale où, sans descriptif direct, Zola donne à la liaison entre Emile et Renée un aspect torride et d'un érotisme fou (l'imaginaire de la peau d'ours sans doute !!!) ; la grande scène de l'avant-dernier chapitre au bal dans l'hôtel Saccard où, pendant que le bal connaît son sommet avec un cotillon endiablé, Renée descend dans les cercles d'un enfer personnel en voyant Maxime lui échapper. C'est d'une virtuosité éblouissante.
A lire absolument.
 
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Veilleur_de_nuit | 19 autres critiques | Sep 21, 2016 |
Assurément une pièce maitresse, mais on ne peut s'empêcher de penser que Zola avait le gout du trop et du trop explicite
 
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Nikoz | 78 autres critiques | Feb 13, 2014 |
Si la série des Rougon est inégale, cet épisode (11 saison 1 comme qui dirait) s'impose comme unique et presque intemporel.½
 
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Nikoz | 58 autres critiques | Jan 27, 2014 |
Un impression de brouillon, de vouloir trop en faire, trop en dire...
 
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Nikoz | 16 autres critiques | Jan 6, 2014 |
Une modernité presque incroyable, mais manque un peu de profondeur.½
 
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Nikoz | 67 autres critiques | Dec 16, 2013 |
Une page forte et méconnue, un peu simple mais à la poésie assumée.
 
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Nikoz | 9 autres critiques | Dec 3, 2013 |
Une puissance de narration vraiment impressionnante.
 
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Nikoz | 45 autres critiques | Nov 18, 2013 |
Thérèse Raquin est la fille d'une Algérienne et d'un militaire français, Degans, posté en Algérie. Suite à la mort de la mère de Thérèse, Degans confie l'enfant à sa sœur Madame Raquin et se fait tuer un peu plus tard en Afrique. Thérèse finit par être mariée à son cousin Camille, qui par ailleurs la dégoûte et lui répugne. Celui-ci souhaite aller vivre à Paris et travailler dans une administration. Madame Raquin trouve une boutique et un appartement au passage du Pont-Neuf. Tous les jeudis soirs, les Raquin reçoivent Laurent,peintre et ami d'enfance de Camille. C'est ainsi que Thérèse rencontre Laurent et entame une liaison secrète avec lui. Au bout de quelques mois de liaison, Laurent et Thérèse se mettent en tête de tuer Camille pour ne plus vivre leur idylle secrètement. C'est alors qu'au cours d'une balade en bateau sur la Seine que Laurent noie Camille et maquille le meurtre en accident. Un an et demi plus tard, Thérèse est mariée à Laurent. Cependant, le remords des amants a dissout leur amour, et le fantôme de Camille les hante chaque nuit.

Madame Raquin devient paralysée et muette. Thérèse et Laurent ne se soucient pas d'elle et évoquent le meurtre en sa présence. Leur mariage tourne mal et Laurent se met à frapper Thérèse. Thérèse décide de tuer Laurent avec un couteau quand celui-ci se procure du poison pour tuer Thérèse. Quand ils découvrent mutuellement leurs intentions, ils se suicident sous les yeux de Madame Raquin.
 
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Luc_Bertrand | 79 autres critiques | Nov 4, 2013 |
Une histoire somme toute banale, bien servie par une écriture puissante.
 
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Nikoz | 11 autres critiques | Oct 29, 2013 |
Quelques bons moments au début et à la fin, mais la partie centrale et onirique me laisse de marbre... Une bonne idée mais une terrible impression de ratage.½
 
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Nikoz | 18 autres critiques | Oct 9, 2013 |
Surpris par la puissance du roman, à la limite de l'outrance mais terriblement bien construit. Presque un scénario de (très bon) film...½
 
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Nikoz | 10 autres critiques | Sep 20, 2013 |
Le père Lacour sera bien, dans ce trou. Il connaît la terre, et la terre le connaît. Ils feront bon ménage ensemble. Voici près de soixante ans qu’elle lui a donné ce rendez-vous, le jour où il l’a entamée de son premier coup de pioche. (Partie 5).

Un titre assez peu engageant, pour un ensemble de 5 courtes nouvelles qui décrivent chacune une agonie, un trépas et un enterrement. Anthropologue avant l’heure, Emile Zola utilise la description d’un fait social capital comme révélateur de la société dans laquelle il vit. Chacune de ces nouvelles évoque une classe sociale différente, et affiche sans fard son message politique. S’il fallait résumer ces cinq nouvelles par un mot pour chacune d’elles, ce serait plaisir, avarice, pragmatisme, fatalisme et bestialité, respectivement pour Verteuil l’aristocrate, Madame Guérard la bourgeoise, Adèle Rousseau la commerçante, Charlot Morisseau le fils d’ouvrier et enfin Lacour le paysan.
Le procédé est intéressant, et Zola l’a utilisé quelques mois plus tôt dans une autre œuvre qui semble être son pendant, Comment on se marie. On y retrouve aussi beaucoup des thèmes que Zola incarnera dans ses personnages des Rougon-Macquart. Ainsi, les commerçants terre-à-terre jusqu’à l’extrême font penser aux Quenu du Ventre de Paris ou les paysans tout à l’animalité de voisinage quotidien avec les forces de la nature préfigurent le tome si rustiquement intitulé La Terre.
Mais dans ces quelques pages, Zola ne peut développer sa plume et son art de la description sociale, et il me paraît qu’il finit par tomber dans une caricature un peu trop simpliste, ce qui m’a déçu de la part de cet écrivain que j’affectionne particulièrement. Il me semble donc que, au-delà du document littéraire pour voir se former un écrivain et les centres d’intérêt qui l’attirent, cette œuvre ne présente pas un intérêt majeur en tant que simple lecteur, sauf peut-être comme un résumé, mais alors bien imparfait, de ce que les 20 livres de la collection des Rougon-Macquart diront de façon magistrale.
 
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raton-liseur | Jun 4, 2013 |
Le drame au milieu de l'opulence...
 
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Nikoz | 28 autres critiques | May 20, 2013 |
Sûrement pas le meilleur de la série Rougon-Macquart. Même si l'écriture reste exceptionnelle, l'histoire en elle-même est pour le moins assez peu crédible. En fait de roman naturaliste, on sent surtout que Zola a voulu "se payer" la bourgeoisie, quitte à sombrer dans la parodie et l'outrance. C'est peut-être divertissant, mais sans doute assez éloigné des aspirations supposées de Zola pour le naturalisme.
Un sentiment assez mitigé au final.
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jbettinelli | 16 autres critiques | May 18, 2013 |
Les Mahé et les Floche se détestent. Il y a entre eux une haine séculaire. Malgré leur déchéance, les Mahé gardent un orgueil d’anciens conquérants. En somme, ils sont les fondateurs, les ancêtres. Ils parlent avec mépris du premier Floche, un mendiant, un vagabond recueilli chez eux par pitié, et auquel leur éternel désespoir sera d’avoir donné une de leurs filles. (…) Et il n’est pas d’injures dont ils n’accablent la puissante tribu des Floche, pris de la rage arrière de ces nobles, décimés, ruinés, qui voient le pullulement de la bourgeoisie maîtresse de leurs rentes et de leurs châteaux. Naturellement, les Floche, de leur côté, ont le triomphe insolent. Ils jouissent, ce qui les rend goguenards. Pleins de moquerie pour l’antique race des Mahé, ils jurent de les chasser du village, s’ils ne courbent pas la tête. Ce sont pour eux des meurt-de-faim, qui, au lieu de se draper dans leurs guenilles, feraient beaucoup mieux de les raccommoder. (Chapitre 1).

Publiée dans le recueil de nouvelles intitulé [Le Capitaine Burle] en 1882, c’est-à-dire à mi-chemin dans la publication des Rougon-Macquart, cette nouvelle est, sans que je m’y attende, une bonne conclusion en forme de coda à cette première partie de son œuvre majeure, qui se centre principalement sur la bourgeoisie et le pouvoir.
En effet, la fête à Coqueville se présente comme le récit d’un village qui se grise avec les prises de mer suite au naufrage d’un navire près de ses côtes, avec un côté clownesque et paillard dont la plume guillerette et mordante de Zola se délecte. Mais cela n’est que le prétexte. Ce village de Coqueville, avec ses deux familles, ses moins de deux-cent habitants, ses deux étrangers, un curé et le garde-champêtre pour représenter le pouvoir spirituel et l’ordre. Ce dernier est même surnommé l’Empereur, pour avoir servi dans les armées royales. La métaphore n’est pas difficile à identifier, Coqueville est le creuset de cette France dans laquelle l’aristocratie perd tout, privilèges et pouvoir, alors que la bourgeoisie se pousse à leur place. Le champ lexical de Zola dans cette nouvelle est le même que dans les Rougon-Macquart, la rage des aristocrates ruiné et la jouissance de la bourgeoisie montante.
Après cet exposé cru et à peine voilé que Zola fait de notre pays, il est amusant de le voir introduire ces tonneaux de liqueur, qui seuls pourront réconcilier les deux branches d’un même arbre généalogique dans une torpeur alcoolisée. Quelle belle image Zola nous donne du moteur de l’histoire…
En définitive, une nouvelle qui m’a fait sourire par son caractère mordant et sa critique méchante, et qui m’a fait réfléchir aussi sur la valeur d’une bonne cuite pour la cohésion sociale (si j’avais osé, j’aurais dit pour l’identité nationale…).
 
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raton-liseur | 3 autres critiques | May 10, 2013 |
J’aime avant tout l’Emile Zola des Rougon-Macquart, mais j’aime aussi découvrir d’autres facettes de l’œuvre de cet écrivain, avec plus ou moins de bonheur selon les fois.
Ici, ce sont deux nouvelles qui sont réunies dans un enregistrement, de façon assez arbitraire car elles n’ont rien en commun.
La première, intitulée La farce, se moque, à l’occasion d’une partie de campagne, de la superficialité, tant artistique qu’émotionnelle, de la jeunesse qui se prend pour des artistes aux mœurs légères. Un petit texte mordant avec lequel Emile Zola n’a pas du se faire que des amis !
La seconde, Simplice, tirée des Contes à Ninon, commence avec le même mordant (« La reine était une belle reine : elle usait tant de fard qu’elle n’avait guère plus de quarante ans. » nous dit Zola dans le premier paragraphe), puis dérive doucement sur un conte onirique qui donne la part belle à la beauté de la nature. Cette nouvelle est pour moi bien plus inattendue dans l’œuvre de Zola. On y retrouve certes la capacité de Zola à critiquer les travers de sa société, mais sur un ton très différents, et avec des envolées poétiques que je ne lui connaissais pas.
Deux petites nouvelles, de quelques pages chacune, qui font passer un moment agréable lorsque l’on est d’humeur légère !
 
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raton-liseur | Apr 19, 2013 |
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