Georges LautnerCritiques

Première scène du film : dans un lit, la nuit : une femme (Mireille Darc) demande à un homme (Alain Delon) de lui dire qu'il l'aime, d'être gentil pour une fois (rien à voir avec la scène d'ouverture du Mépris, donc !).
L'homme ne répondra naturellement pas puisque c'est un dur à cuire qui n'exprime jamais ses sentiments. La virilité a la vie dure, a fortiori dans le genre du film noir.
Un homme (Maurice Ronet) sonne à la porte : un grand ami et collègue de Xavier (A. Delon) avoue qu'il vient de faire une immense connerie. Xavier lui offre immédiatement son soutien et une "couverture" pour la police.
Couverture très rapidement éventée puisque cela signera le début d'une chasse à l'homme et de pièges en cascade, dans un univers où se croisent tout à la fois des élus, hommes d'affaires et policiers corrompus.
Film tendu, rythmé et bien réglé dans lequel on chercherait assez vainement des failles ou incohérences.½

Des dialogues cultissimes d'un film culte. On est surpris, en revoyant le film, du nombre d'expressions encore en usage aujourd'hui, dont on a oublié qu'elles étaient empruntées à ce sommet de la langue d'Audiard (qui ne l'avait décidément pas dans la poche).
L'action compte finalement assez peu dans l'affaire. Les dialogues se suffisent à eux-mêmes et tiennent lieu de scénario. Sans parler bien entendu du génie des comédiens... immenses !½