Jean-Michel Rey

> Jean-Michel Rey : PAUL VALÉRY L’aventure d’une œuvre (Seuil, coll. « La librairie du XXe siècle », 192 p., 85 F)
Se reporter au compte rendu de O. M.
In: Revue Esprit No. 178 (1) (Janvier 1992), p. 179… ; (en ligne),
URL : https://esprit.presse.fr/article/cantillon-alain/ignace-de-loyola-ecrits-11533
On pouvait s’attendre de la part de l'auteur d’une admirable Colère de Péguy à une lecture qui ne conforte pas l'image souvent compassée de Paul Valéry. Insistant d'abord sur le rôle de l'auteur, de l'oeuvre, de la lecture, J.-M. Rey montre que la réflexion et l’écriture de Valéry sont essentiellement troublées par le poïen, le faire. « Le faire, le poïen, dont je veux m’occuper est celui qui s'achève en quelque oeuvre » (Valéry). Une oeuvre qui s’achève dans l’écrit mais aussi dans l'action au sein de l'histoire. Évoquant Freud et Benjamin, J.-M. Rey esquisse une dialectique de la ruine et de l'oeuvre qui affecte l'oeuvre écrite et l’histoire. Selon Valéry, « la vie est devenue dévoration de la vie », la modernité amoncelle ruines et déchets. D’où cette réflexion : « J’ai été extrêmement frappé, plus que je n’en fus surpris, de voir dans plus d’un cas, l'excellent, le parfait ne s’établir que sur les ruines, jusqu'ici inconnues, de textes successifs, parfois assez médiocres ». L’oeuvre et le faire sont inséparables du tas de ruines qui aura précédé l'oeuvre excellente ou la bonne action. O. M.… (plus d'informations)