Horacio QuirogaCritiques

J’ai offert à M’sieur Raton, il y a fort longtemps, une édition illustrée d’[Anaconda] et des [Contes de la forêt vierge], parce que j’avais entendu dire qu’Horacio Quiroga était l’Edgar Poe uruguayen (et bien que je me méfie habituellement de ce genre de comparaison). Mais les livres sont en espagnol et aucun de nous deux ne les a lus à ce jour. Mais les éditions Métailié offrent gracieusement le téléchargement de cette nouvelle, tirée d’Anaconda, et je me suis dit que ce serait une bonne façon de voir d’un peu plus près ce qu’il en est.
Il s’agit d’une nouvelle isolée, donc bien difficile à résumer sans trop en dire. Mais effectivement, il y a bien du Edgar Poe là-dedans, dans cette façon de distiller le malaise et la folie. Un auteur à découvrir et une œuvre à explorer, donc, pour ceux que ce type de littérature intéresse. Quiroga est peu connu, mais c’est probablement bien dommage.

Des nouvelles de style différent, mais qui touchent à chaque fois une part de sombre, de très sombre. Il est question de sordide avec cette histoire de frères idiots, il est question de l’implacable fatalité de la nature avec ces morts tragiquement simples et inexorables, il est question aussi d’un fantastique qui n’est pas sans rappeler Le Horla dans cette histoire d’oreiller…
Peut-être aurais-je aimé un peu plus d’exotisme, ces nouvelles, bien qu’écrites par un auteur uruguayen auraient pu sortir de la plume de nombre de nos écrivains du XIXème siècle (on surnomme d’ailleurs parfois Quiroga le Poe d’Amérique du Sud, pour ma part, cette première rencontre m’a fait plus penser à Maupassant qu’à Poe). Certes, ce n’est pas tous les jours qu’on lit des nouvelles écrites dans le plus pur style classique et qui se passent dans la moiteur de la forêt vierge ou la poussière des petits villages de la pampa. Donc même si je m’attendais à plus de dépaysement, je ne me suis pas ennuyée malgré une petite sensation de déjà vu, et au final, je dirais que c’est une expérience à réitérer !