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Chargement... Corsaires du Levant (2006)par Arturo Pérez-Reverte
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Taking work as a mercenary aboard a Spanish galleon, Captain Alatriste, accompanied by his faithful foster son, Íñigo, participates in a grueling battle on the high seas that brings Íñigo's readiness for independence into question. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)863.64Literature Spanish and Portuguese Spanish fiction 20th Century 1945-2000Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Pour contrer le climat islandais, j’ai emporté les 5 derniers tomes des aventures du capitaine Alatriste (Les bûchers de Bocanegra, Le Soleil de Breda, L’Or du roi, Le Gentilhomme au pourpoint jaune, Les corsaires du Levant) d’Arturo Perez-reverte. J’avais lu le premier l’année dernière lors de mes cinq jours de vacances d’été. J’avais adoré, emporté par l’intrigue et la qualité du récit. Ma lecture s’était arrêtée car les tomes 2 et 3 n’étaient pas disponibles sur amazon à ce moment là, j’avais acheté les tomes 4 et 5 et je les avais oubliés dans une pile. En rangeant, avant de partir, ils sont réapparus. Je suis allé acheté les 2, 3 et 6 pour ce voyage. Je n’ai pas été déçu.
C’est un vrai bonheur de plonger dans ce début du 17e siècle espagnol. Une période historique que je connais mal et avec tout les à priori français sur les espagnols et l’inquisition. Procurez les vous en bloc. Vous commencerez et vous partirez sans pouvoir vous arrêter. A madrid pour trois volumes, les aventures sont proches dans la forme et le fond des trois mousquetaires, complot, duels, amours, honneurs, proximité de la royauté. Un tome vous entraînera à Séville, dans la Séville de l’or des indes et du soleil andalou brûlant. La description de la prison est formidable. Enfin deux tomes sont des romans de guerre, l’un dans les flandres (raté pour me réchauffer au soleil espagnol) et l’autre sur une galère. J’adore les galères . Ils sont tous bons, les personnages prennent de plus en plus d’épaisseur, les situations sont parfois rocambolesques mais on se laisse porter par la qualité de l’écriture et de l’intrigue. Le suspense est bien tenu.
J’aime le talent de Perez-Reverte pour décrire cette Espagne opulente sur le déclin. Il décrit magnifiquement les rues, les paysage, la chaleur, le froid madrilène, la poussière, la boue et la vase des canaux, la petite pluie pénétrante. C’est un grand conteur. Vous êtes avec Alatriste, l’oeil au aguets dans les rues malfamés de madrid ou de seville, vous montez à l’assaut avec les Tercios, vous entendez la respiration des galériens, les odeurs aussi sont là. Il nous rappelle sans cesse à nos cinq sens. C’est une oeuvre sensuelle.
J’ai apprécié les pauses sur l’histoire de l’Espagne et les sonnets qui émaillent le texte. La langue espagnole se crée encore à ce moment.
Il décrit remarquablement bien le caractère de ces hommes farouches, de ces chiens de guerre et de tout le gibier de potence qui est là, grapillant les miettes de l’or des Indes. Les dirigeants ne sont pas mieux. Au moins, les soldats gardent leur honneur, envers et contre tout. Cette Europe, si proche, dans son rapport à l’honneur, souvent mal placé, est très exotique pour nous. Remarquez, on ressent encore ces poussées de testostérone dans certains comportements, au volant en particulier.
J’ai moins apprécié le changement de traducteur à la mi-temps, bien que le deuxième soit meilleur. J’ai vraiment senti la différence, le choix des mots, et le rythme de la phrase change assez brutalement. Il me semble d’ailleurs que les deux traducteurs ont eu du mal à rendre les parties proche de Cervantes sur les questionnements du narrateur. Mais ceux sont des détails et globalement cette lecture, c’est du bonheur.
A la réflexion, les deux titres les plus forts sont les histoires de guerre. “Le soleil de Breda” dans les brumes des flandres, les descriptions des batailles et surtout des préparatifs sont remarquables. Vous êtes un soldat espagnol en lisant ces pages. Vous ressentez l’excitation, le dégoût, la peur, la joie et vous comprenez mieux les comportements alatristiens. “Les corsaires du levant” ,avec la course à l’espagnole en méditerranée sur les galères du roi, les conditions de vie des gens de mer et de guerre et de la chiourme sont peintes de façon magistrale. C’est horrible. Malgré ou à cause de l’excitation qu’engendre les combats on se rend compte de l’absurdité de la guerre ou finalement il n’y a aucun vainqueur, surtout à la fin de ce volume, si ce n’est quelques dirigeants qui se moquent de ces valeureux combattants. Ils leur restent l’honneur. L’expérience de Perez-reverte comme correspondant de guerre a beaucoup joué sur sa capacité à raconter la guerre et ces horreurs. C’est vraiment une très bonne série et j’attends avec impatience la suite.
J’ai découvert grâce à Perez-Reverte deux auteurs que je ne connaissais pas, Quevedo et Gongora. Quevedo est un personnage à part entière du roman. Il est le responsable de la majorité des intrigues espagnoles. Étrange mise en abîme, un des maîtres de la langue espagnole introduits les aventures contées par un auteur digne de Dumas. Si vous aimez Dumas vous adorerez Perez Reverte.