> UN ENFANT DE L'AMOUR, de Doris Lessing - Ed. Flammarion, 186 p. — « Vous voyez, articula-t-il, je ne vis pas ma vie. Ce n'est pas ma vraie vie. Je ne devrais pas vivre comme je le fais. » Ce terrible aveu résume la vie gâchée de James, le personnage au centre du nouveau roman de Doris Lessing. Timide, introverti, aimant la poésie, il est enrôlé en 1938. Un an plus tard, le ministère de la Guerre l’envoie en Inde, avec un arrêt au Cap. Il y rencontre Daphné, Anglaise d'origine, mariée à un officier sud-africain. Le drame de James se joue en quatre jours, à peine : le coup de foudre, une passion violente. En Inde, il lui écrit des lettres d'amour qu'il ne pourra lui envoyer sans mettre en danger le mariage de l'aimée. Le hasard lui apprend que Daphné a eu un fils. Dès cet instant, James ne vit que dans l'attente de le retrouver, malgré son mariage avec Helen, la naissance d’une fille, sa vie de bourgeois respectable. Cet amour fulgurant jette une ombre sur chacun de ses gestes. Chaque matin, il se lève en sachant l’âge de son fils, au jour près.
Vous croyez avoir tout lu sur l’amour? Ce livre nous est offert de la part d'une romancière qui sait exactement quand et où donner du répit au lecteur. Elle dispose les événements comme des blocs (la mer et le bateau, le Cap, l’Inde, l'Angleterre) auxquels elle confère une parfaite transparence quant à leur rôle. Mais, surtout : la peinture de l'âme du protagoniste – celle de Daphné tient en quelques répliques percutantes, résumant toute sa pensée –, son rêve de l'amour, son refus d'y renoncer, sa volonté obtuse de récupérer le passé par le truchement de son « enfant de l'amour», entreprise absurde puisque les amants sont condamnés à occuper des pôles opposés : le bateau et la mer sont les ennemis de James, alors qu’ils apportent le bonheur à Daphné. Mais James n’apprend rien, reste figé dans le passé, tandis que Daphné construit sa vie.
C'est du Doris Lessing à son meilleur. Si vous ne la connaissez pas, commencez par ce livre, incontournable. Vous deviendrez son adepte. Vous l’adorerez. Ses romans occuperont une place d’honneur parmi vos livres préférés. Et vous comprendrez pourquoi elle a mérité le Prix Nobel de la littérature cette année. Garanti. Flammarion, 186 p.
—Hans-Jürgen GREIF, (Lauréate du Prix Nobel de la littérature, 2007)
In: Entre les lignes, Vol. 4, no. 2, hiver 2008, p. 42.

« L'amour fait une courte mais sublime escale en pleine guerre. »
--Le Figaro ( )

great stories. loved "the reason for it" and "love child" the most. ( )

Roman court et direct, doté de rares fioritures, sur des amours froissant la morale ambiante. Mais plus que le soufre, c'est une langueur mélancolique qui s'en dégage et que l'on ressent, perdant par là même en intensité dramatique. Le quatuor est si fusionnel qu'on peine à en distinguer les protagonistes figurant alors une entité abstraite qui ne suscite guère d'émotion. Des critiques que l'on se permet également d'apporter au film "Perfect mothers" d'Anne Fontaine, adaptation fidèle. ( )

"Les grands-mères" de Doris Lessing, prix Nobel de littérature 2007. Deux femmes, amies de longue date, tombent amoureuses du fils l'une de l'autre. Un court roman, dense et percutant, au style précis et incisif, qui raconte une relation en miroir dans lequel les femmes sont sensuelles et indépendantes, et les hommes soumis, indécis et phagocytés par des mères castratrices. Un texte d'autant plus troublant que le point de vue reste toujours extérieur et analytique. ( )

Un texte très fort sur la relation mère-fils, un texte indispensable à lire pour se poser quelques questions sur qu'est ce qu'une famille, comment fonctionne une famille. Un texte formidable sur l'inceste, ici un inceste par procuration, c'est bouleversant et ce texte montre que c'est une expérience dangereuse pas pour les mères, mais pour les fils. Une destruction de leur individualité au bénéfice de la quête d'une éternelle jeunesse de leur mères. Effrayant et beau à la foi, un texte sur notre société de l'image superficielle, qu'elle est belle cette première scène, avec teresa qui rêve à la famille...
C'est une belle technicienne de l'écriture, du jeu avec les références, les mères prèt de la mer, le pere dans le désert, les belles filles qui viennent du désert. QUe ces lignes sont riches de sens et d'interprétation possible.
A lire et surtout relire. ( )