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Critiques

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Un classique de Stefan Zweig, où une femme de la bonne société se montre écartelée entre ses sentiments et son envie de vivre et de ressentir d’un côté et les conventions sociales et son éducation de l’autre. La plume délicate de Zweig, sa capacité à suggérer les sentiments les plus vifs. Pas désagréable, mais un peu trop mondain et corseté pour moi, ce n’est pas le Zweig que je préfère.
 
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raton-liseur | 28 autres critiques | Nov 5, 2023 |
Plongée dans la fin du 19ème et le début du vingtième siècle.
Emouvant par le suivi du parcours brillant de Stephen Zweig.
Intéressante description de la société d'alors.
Angoissante de voir la montée du nazisme qui vient écraser une période heureuse.
 
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efaux | 75 autres critiques | Aug 27, 2022 |
ça donne un nouveau sel au nom Amérique

un vrai polar et comme l'annonce l'auteur (p.7) :
"De quel côté se trouve la vérité–ou pour être plus prudent : la probabilité la plus grande ?"
 
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guydebordas | 5 autres critiques | May 16, 2022 |
Excellent. L’histoire lue comme un roman, un bon roman.
 
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ours57 | 17 autres critiques | Aug 4, 2021 |
> BAnQ (Archambault G., Le devoir, 4 févr. 2006, F-4) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2807807
 
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Joop-le-philosophe | May 3, 2021 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Zweig-La-confusion-des-sentiments-et-autres-recit...

> Un chef-d'oeuvre de l'écrivain autrichien qui, une fois de plus et quel que soit le sujet auquel il s'attaque, ne nous déçoit pas. A lire absolument!.
Danieljean (Babelio)

> Sur la route de Jostein : https://surlaroutedejostein.wordpress.com/2019/06/10/la-confusion-des-sentiments...
 
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Joop-le-philosophe | Feb 20, 2021 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Zweig-Journaux-1912-1940/49863

> Il s'agit d'un ouvrage reprenant les journaux épisodiques du grand écrivain viennois. Cela complète la correspondance, plus riche. Difficile de cerner la personnalité de cet hypocondriaque.
Danieljean (Babelio)
 
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Joop-le-philosophe | Feb 20, 2021 |
> Avec une langue riche, Stefan Zweig s'emploie à dérouler une histoire d'amour tragique, mêlant finesse psychologique et fond historique.
L'Express

> La Pitié dangereuse, par Stefan Zweig, Par Guillaume ATGÉ, publié le 04/07/2012 à 16:00. — Né à Vienne en 1881, c'est tout naturellement en Autriche que Stefan Zweig fait vivre ses personnages. Dans La Pitié dangereuse, Anton Hofmiller, jeune officier de garnison, voit sa vie basculer lorsqu'il invite à danser, par méprise, la fille, paraplégique, de son hôte, l'aristocrate Kekesfalva. Poussé par la pitié et désireux de réparer son faux pas, il entame une relation avec la jeune infirme. Edith Kekesfalva et Anton sont entraînés dans le tourbillon de leur rencontre et de leurs faiblesses. Avec une langue riche, l'auteur s'emploie à dérouler une histoire d'amour tragique, mêlant finesse psychologique et fond historique. On retrouve à travers le personnage de Hofmiller, sensible, obsessionnel et fragile, des fêlures qui appartiennent à Zweig lui-même. Exilé au Brésil avec sa femme, l'écrivain se suicide à Petropolis, en 1942, trois ans après la publication de ce roman, le seul qu'il ait jamais achevé.
L'Express
 
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Joop-le-philosophe | 44 autres critiques | Jan 20, 2021 |
> Les Très Riches Heures de l'humanité, de Stefan ZWEIG (Belfond, 1989)
Se reporter à la critique de Francine BORDELEAU
In: (1989). Compte rendu de [Essais étrangers]. Nuit blanche, (38), p. 71… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/19735ac
 
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Joop-le-philosophe | 13 autres critiques | Aug 22, 2020 |
très instructif sur le rôle contestable de Calvin dans la propagation de la Réforme ( son obscurantisme et son dogmatisme )
 
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Titusson | 10 autres critiques | Mar 17, 2019 |
La veine romantique de Stefan Zweig n’est décidément pas ce que je préfère chez cet auteur. Bien sûr, il s’agit d’un autre milieu, d’une autre époque, mais quelle vision de la femme, quelle conception du romantisme qui semble ne trouver sa plénitude que dans l’abnégation et le renoncement.
Certes, l’écriture est belle, comme d’habitude, délicate même. Mais non, je ne peux décidément ni m’identifier ni compatir avec ce genre de personnage.
 
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raton-liseur | 34 autres critiques | Feb 19, 2019 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Zweig-La-Confusion-des-sentiments/1525
> Le Livre de Poche (celiatas) : https://fr.calameo.com/books/0043038443afedcb9a996

> À l'occasion de son soixantième anniversaire, R. de D., professeur de philologie, reçoit de la part de ses élèves et collègues un livre d'hommage, relation a priori exhaustive de l'intégralité de ses œuvres, articles et discours. Il y manque pourtant la clé de voûte de son parcours intellectuel, l'événement de sa jeunesse qu'il garde secrètement enfoui au plus profond de lui-même : la rencontre décisive d'un homme, un professeur, qui a naguère suscité en lui enthousiasme et admiration. Il entreprend alors de rédiger des "notes intimes", dans lesquelles il retrace sa vie de jeune étudiant, de ses années de libertinage à son attachement exalté pour son maître, avec lequel il noue une relation faite de souffrances et de confusion. À l'époque, il ne s'aperçut pas du glissement insensible que prirent leurs rencontres, jusqu'au jour où le vieux pédagogue lui livra un brûlant secret…
Dans cette nouvelle, parue en 1927, Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Le Joueur d'échecs…) excelle à décrire la force destructrice de la passion, en butte aux contraintes de la morale. Avec la finesse de style qui le caractérise, l'auteur dit l'ambiguïté du désir et de l'amitié, la "confusion" des pulsions et des êtres, la complexité de la nature humaine. Sa capacité à révéler dans La Confusion des sentiments la réalité du tabou de l'homosexualité fut saluée notamment par Freud.
Nathalie Gouiffès, Amazon.fr
 
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Joop-le-philosophe | 20 autres critiques | Feb 1, 2019 |
> Czentowicz, champion d'échecs arrogant, esprit borné à outrance, inculte et étonnamment stupide, occupe le premier plan jusqu'à l'entrée en scène de Monsieur B. Dès lors que cet aristocrate autrichien s'intéresse à la partie livrée entre le champion et les passagers amateurs, la direction du texte bascule. Par un effet de symétrie, la narration se transforme en un face à face tendu entre un esprit brillant et rapide à l'intelligence abstraite et un cerveau au pragmatisme brutal, incapable de projection véritable. Mise en scène percutante de la résurrection de la folie, cette nouvelle oscille entre ouverture et enfermement. Dans cette avancée implacable de la stupidité destructrice, allégorie de la victoire du nazisme mais aussi chef-d'oeuvre de composition, Zweig s'intéresse peu à la survie du corps, préférant montrer les réactions de l'esprit, qui trouve un symbole parfait dans ce jeu éminemment intelligent mais désespérément stérile. Publié en 1943, un an après le suicide de son auteur, Le Joueur d'échecs fait figure de testament dans l'oeuvre de Zweig.
--Sana Tang-Léopold Wauters

> La dernière nouvelle écrite par Stefan Zweig, publiée à titre posthume. Sur un paquebot s'opposent deux champions d'échecs que tout sépare : le champion du monde en titre, d'origine modeste mais redoutable tacticien, et un aristocrate qui, longtemps isolé dans une geôle, n'a pu pratiquer que par l'esprit...
--Le Livre de Poche

> Le joueur d'échecs, de Stefan Zweig (Stock, 1983)
Se reporter à la critique de Marc CHABOT
In: (1984). Compte rendu de [Commentaires]. Nuit blanche, (14), p. 30-31. … ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/20178ac
 
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Joop-le-philosophe | 116 autres critiques | Feb 1, 2019 |
> Par Charlotte (U Lost Control) : Le monde sans sommeil [Stefan Zweig]
Avec ces quatre textes, Stefan Zweig nous propose une vision très complète de la première guerre mondiale : en tant que déserteur, mobilisé, patriote, ennemi, allié… et c’est toute sa personnalité qu’il nous donne à voir par la même occasion. Peut-être est-ce à ce moment-là que s’est cristallisé son esprit européen. Un recueil hyper enrichissant que je conseillerais à tous ceux qui s’intéressent à la première guerre mondiale et à l’histoire de l’Europe (ce serait d’ailleurs une lecture scolaire que j’aurais adorée…).
 
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Joop-le-philosophe | Dec 18, 2018 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Zweig-Le-voyage-dans-le-passe/134231
> BAnQ (La presse, 1 févr. 2009) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2263747
> Thierry Clermont (Le Figaro Culture) : http://www.lefigaro.fr/livres/2008/12/18/03005-20081218ARTFIG00444-stefan-zweig-...

> Dans ce texte bouleversant, resté inédit en français jusqu’en 2008, on retrouve le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer par un geste, un regard, les tourments intérieurs, les abîmes de l’inconscient. Une émotion crépusculaire qui ne nous surprend jamais, mais nous accompagne toujours.
—Stéphane Denis, Le Figaro.

> On a déjà lu ça mille fois mais on ne l’a jamais lu comme ça. Un homme et une ambition froide ; un amour et le passage du temps ; une femme et une ardeur secrète. Subtil et sensuel.
—Marie-Laure Delorme, Journal du Dimanche.
 
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Joop-le-philosophe | 22 autres critiques | Dec 18, 2018 |
> Par François Busnel (L'Express) : La pépite Volpone, par Stefan Zweig
26/06/2014 ... Tombée dans l'oubli, la pièce de Stefan Zweig est un fabuleux brûlot sur la manipulation.
 
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Joop-le-philosophe | Dec 17, 2018 |
> WONDRAK, NOUVELLES Stefan Zweig Trad. de l'allemand par Hélène Denis Belfond 1994,186 p.; 32,95 $
Se reporter au compte rendu de Hans-Jurgen GREIF
In: (1994). Compte rendu de [Littérature étrangère]. Nuit blanche, n° 58 (décembre 1994, janvier–février 1995), pp. 50-51… ; (en ligne),
URL : https://id.erudit.org/iderudit/19662ac

> Par Thierry L. : Wondrak - Stefan Zweig
27 Août 2018 ... Nouvelle inachevée et posthume de Stefan Zweig, Wondrak se révèle frustrante : menée avec maestria, l'histoire de Ruzena Sedlak qui tente de protéger son fils unique – fruit d'un viol sordide – du reste du monde est de bout en bout passionnante.
Réfugiée avec son garçon au sein d'une profonde forêt de Bohême, cette mère défigurée (née sans nez, elle est surnommée "Tête de mort") doit lutter contre l'Administration (acte de naissance), l’Église (baptême) puis l’État (mobilisation générale) qui se liguent pour lui enlever son unique rejeton.
Wondrak, le personnage qui donne son nom à la nouvelle, demeure un figurant énigmatique. L'incomplétude du texte laisse le lecteur désemparé...
Quant à La Légende de la troisième colombe, étiologique et légèrement édifiante (Zweig la rédige en 1916), elle est dispensable.

> Wondrak - Stefan Zweig
Se reporter au compte rendu de Tistou & Eeguab… ; (en ligne),
URL : http://www.lecture-ecriture.com/856-Wondrak-Stefan-Zweig
 
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Joop-le-philosophe | 1 autre critique | Dec 17, 2018 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Zweig-Le-monde-dhier--Souvenirs-dun-europeen/4882...
> BAnQ (L. Morin, Le devoir, 28 févr. 1987) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2763587
> BAnQ (C. Trudel, Le devoir, 24 juil. 1982) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2769429
> BAnQ (C. Trudel, Le devoir, 11 déc. 1982) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2769550
> BAnQ (G. Archambault, Le devoir, 26 avr. 1997) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2767863
> BAnQ (Écrits du Canada français, 1985, No 56) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2884058
> Voir un extrait : https://books.google.fr/books?id=SIa9CwAAQBAJ&hl=fr&printsec=frontcover&...

> Par Le blog de Pascale Lismonde : « Le Monde d'hier » de Stefan Zweig
26 sept. 2012 - Et rien n’est plus saisissant que la toute dernière page de ce livre où Stefan Zweig évoque le retour dans la rue derrière lui de « l’ombre de la guerre » qui ne l’a jamais quitté depuis la dernière guerre, « voilant de deuil chacune de ses pensées, de jour et de nuit ». ...

> Par Flora (Edilivre) : Le monde d'hier : Souvenirs d'un Européen de Stefan Zweig ...
Cet ouvrage est une autobiographie, mais également une présentation de la riche vie artistique de Vienne au XXème siècle. Stefan Zweig nous dépeint également les changements politiques qui occurrent après 1914. L’écrivain est nostalgique de l’avant-guerre et de ce qu’il appelle « l’âge d’or de la sécurité ». Le Monde d’hier est un livre testament puisque le manuscrit est posté par Stefan Zweig un jour seulement avant son suicide avec sa femme, en février 1942.

> LE MONDE D'HIER, par Stefan Zweig. — Un simple, un grand, un beau livre, à placer au rayon de choix à côté de “The Summing Up” de Somerset Maugham, dont la traduction se fait bien attendre, des “Sept Piliers de la Sagesse”, de Lawrence d’Arabie et du “Petit Prince” de Saint-Exupéry. “Le Monde d’Hier”, ce sont les Mémoires posthumes de Stefan Sweig. C’est en 500 pages l’évocation pleine de nostalgie et de charme d’un monde aboli, qu’on ne connaîtra plus : celui de la joie de vivre, de l’aisance raisonnable chez l’individu et chez la nation, de la satisfaction de ce que la Providence accorde à chacun selon ses talents et ses mérites, du respect des croyances, des communautés ethniques, des signatures et de la parole donnée.
Zweig, avec son magnifique don de narrateur, semble se vouer à de l'histoire ancienne, déjà fort en recul dans le temps, lorsqu'il nous décrit, d'abord à Vienne, sa ville natale, puis à travers les diverses contrées d'une Europe ouverte librement à tous par-dessus des frontières qui n'étaient pas des barrières infranchissables mais de simples indications géographiques, ce qu'était le monde de la sécurité, de la liberté de penser, de croire, de parler, de circuler. De fort beaux chapitres se succèdent sur la vie universitaire, sur Paris rendez-vous des étudiants du monde entier, puis c'est la première guerre mondiale, l’entre-deux-guerres trompeuse, les premières atteintes à la fraternité spirituelle des artistes, des écrivains européens, et enfin, "l'agonie de la paix", la mort des amitiés les plus chères, la rentrée des hommes dans le noyau du particularisme le plus étroit, l'écrivain exilé, traqué, qui va se réfugier au Brésil pour y mourir désespéré de tout.
"Le Monde d'Hier", c'est celui encore de Verhaeren, de Rilke, de Rodin, de Romain Rolland, de Rathenau, de tous les beaux esprits disparus depuis le début du siècle. Aux regrets d’un monde sacrifié brutalement qu'inspire l’ouvrage, se joint celui qu’il soit le dernier laissé par Stefan Zweig. « Editions Albin Michel ».
Dans "LE DIVIN VISAGE’, paru aux Editions de l’Elan, M. René Benjamin, de l’Académie Goncourt, nous offre en quelque sorte la contre-partie de l’ouvrage de Zweig. C’est, sous forme de pamphlet romanesque, la description de l’état de crainte, de suspicion, de justice expéditive créé en France depuis la libération. Plaidoyer pro-domo peut-être, mais dont les perspectives s'étendent pour dénoncer précisément la transformation d’un monde de nonchalance, de douceur de vivre, de raison, en un aréna de lutte quotidienne contre l'étroitesse d'esprit et la cruauté des hommes. "Le Divin Visage”, pour reprendre un titre de chapitre, c’est la "Folie de la France vue d’une fenêtre”. C'est évidemment une fenêtre, quand c’est un René Benjamin qui s’y campe, d’où l'on voit beaucoup de choses… (Jean BÉRAUD)
La presse, 21 août 1948
 
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Joop-le-philosophe | 75 autres critiques | Nov 26, 2018 |
Car le siècle où je suis né et où j’ai grandi n’était pas un temps de passion. C’était un monde ordonné, aux stratifications claires et aux transitions tranquilles, un monde sans hâte. Elle a eu la bonne part, cette génération de mes parents et de mes grands-parents. Elle a vécu une vie paisible, droite et claire d’un bout à l’autre. Et cependant je ne sais si je les envie car ils ont vécu leur existence somnolente comme au-delà de toutes les vraies amertumes, des perfidies et des forces de la destinée, comme en passant au large de toutes les crises et de tous les problèmes qui broient le cœur mais qui aussi l’élargissent prodigieusement. Enveloppés dans le cocon de leur sécurité de leur fortune, de leur confort, combien peu ils ont su que la vie peut être démesure et tension. Cela peut nous surprendre éternellement et nous arracher à tous nos gonds. Dans leur libéralisme et dans leur optimisme touchants, combien peu ils ont soupçonné que le jour qui commence à poindre à la fenêtre peut briser notre vie.

C’est un long récit que ce livre, ou plutôt ce témoignage, ou même ce testament. En effet, c’est le lendemain du jour où il envoie son manuscrit à l’éditeur qu’il se suicide, en février 1942. Quoi de plus dramatique comme entrée en matière pour la lecture d’un livre ?...
Il me faut aussi préciser dès le début de cette note de lecture que je n’ai lu, en lecture audio, que des extraits de cette œuvre. De larges extraits qui donnent une bonne idée du livre, mais qui sont assez loin des 500 pages du livre en format poche. Cette réserve faite, il me faut ajouter que cette lecture m’a promenée de-ci de-là, et que j’ai du mal à voir comment structurer cette note de lecture. Alors, me sentant bien humble par rapport au style tout en maîtrise de Zweig, je vais faire une note décousue et plus inspirée du catalogue que du texte, pour passer en revue tous les points que j’aimerais garder en mémoire.
Pour commencer par le commencement, le personnage de Zweig… Dans mon esprit, il a toujours été un homme en retrait, plus spectateur qu’acteur. Un homme profondément nostalgique aussi, incapable d’accompagner les bouleversements du monde dont il est témoin, et Dieu sait que sa génération ne sera pas épargnée de ce point de vue-là. Un bourgeois à l’ancienne qui aurait aimé que son monde ne vacille pas. Et ce livre confirme bien cette image un peu caricaturale que j’avais de Zweig. C’est intéressant de voir que lorsqu’il fait la liste de ce qui a changé, la perte de la sécurité vient avant la perte de la liberté. Il me semble que cela reflète bien le personnage et ses priorités.
A cela je rajouterais qu’il apparait même peut-être un peu lâche. Il a été réformé pour la première guerre mondiale. Pour quelle raison, je ne le sais. Lors de la montée du nazisme, il a fui. Et il le dit lui-même, depuis son poste d’observation en Angleterre, il ne s’est pas senti le droit d’intervenir dans le débat… Trop aveugle avant la première guerre mondiale, trop timide avant la seconde ? Zweig est connu pour ses biographies, ses analyses historiques, mais il ne semble pas très doué pour l’analyse des événements en cours ou à venir. C’est peut-être un portrait à charge, j’en suis consciente, mais Zweig me semble l’exemple même de ces gens qui ont assisté sidérés aux événements, Zweig le désemparé, Zweig l’impuissant.
Et ajoutez à cela une bonne dose de haute bourgeoisie qui ne voit le monde que par le bout de sa lorgnette économique, incapable semble-t-il de décrire la réalité d’un autre point de vue que le sien. C’est assez dérangeant pour un auteur qui a eu tant de succès et qui, même s’il est aujourd’hui dans un demi-oubli, continue à être un des principaux représentants des belles heures de la littérature de langue allemande.

Quoi d’autre, n’ai-je pas déjà tout dit avec cette attaque en règle contre l’auteur ? Non, il me faut parler du style. Un style très bourgeois, pour faire une transition avec le paragraphe qui précède. Bourgeois dans ce qu’il a de policé, de poli même. Un style d’une incroyable rectitude. Rien ne dépasse, jamais. Les phrases sont ciselées pour suivre cette ligne droite dont Zweig ne dévie jamais. Pas un mot plus haut que l’autre, pas de fulgurance, jamais de formule ou de trouvaille stylistique. Non, de l’efficacité, du réalisme, chaque mot à sa place, toujours.
Cela donne une langue très belle, un texte dont aucun mot n’est choisi au hasard, tout est à sa place, tout est maîtrisé, avec une vigilance de tous les instants. C’est beau à lire, agréable à écouter, même si cette maîtrise sonne parfois un peu vide, trop plate justement. Statique, c’est le mot qui me semble le mieux résumer le style de Zweig et, je le réalise en l’écrivant, cela va bien avec son rôle assumé de spectateur.

Voilà une critique qui pourrait paraître à charge. Et pourtant, il n’en est rien (ou presque). Je critique la couardise supposée de Zweig, mais je n’ai aucune certitude, loin de là, que j’aurais été capable de mieux si j’avais vécu à son époque, ou si nous revivions cela à la nôtre. Je souligne l’incapacité de Zweig à décrypter son monde et à anticiper cette première guerre mondiale qui a ébranlé son monde à jamais. Mais alors que je dois aborder ce chapitre avec mes élèves dans quelques semaines (centenaire oblige…), je me faisais la réflexion que je n’ai jamais rien compris à cette guerre, et surtout à la façon dont elle a été déclenchée. J’ai eu beau écouter mes professeurs d’histoire, j’ai eu beau lire tous les tomes des Thibault avec application, je suis toujours dans l’incompréhension. Et c’est peut-être Zweig qui en livre la meilleure explication en disant que toutes les nations voulaient la même chose en même temps, cela ne pouvait déboucher que sur une guerre.
Ce n’est pas une critique à charge non plus, car la situation de Zweig m’a fait froid dans le dos quand j’ai comparé son monde d’hier à notre monde d’aujourd’hui. Moi non plus je ne veux pas écouter les cassandres, je me dis que tout devrait pouvoir se résoudre. Je fais confiance à une certaine intelligence des hommes, me disant que la raison nous fera toujours éviter le pire. Ne suis-je pas la même naïve que Zweig lorsqu’il apprend les grands événements du monde sur la plage d’une petite station balnéaire de Belgique. Il n’a rien vu venir mais tout de suite son esprit est alerté lorsque le petit orchestre du kiosque à musique s’interrompt au milieu d’une phrase musicale. Tout Zweig est dans cette image, n’y suis-je pas aussi, toutes proportions gardées. Et si demain notre monde d’aujourd’hui devient notre monde d’hier, celui que l’on a irrémédiablement perdu au point de ne plus pouvoir affronté le naufrage de ce que nous avions cru immuable, ne me dirais-je pas que l’exemple de Zweig aurait dû me déciller les yeux, que je ne vaux pas mieux dans mon petit confort campagnard, moins aussi réfugiée dans mon nid douillet qui me cache une réalité trop laide et trop lointaine, du moins c’est ce dont je me persuade à grand renfort de confort domestique et petits plaisirs simples ?
Zweig, c’est un idéal. C’est, je ne l’ai pas évoqué ici, l’homme cultivé et l’Européen cosmopolite par excellence. Celui qui est totalement désarmé par l’horreur de la réalité parce qu’il ne pouvait se la figurer. En se suicidant, il semble dire que cet idéal n’a plus aucune chance d’advenir. En se suicidant, il se déclare orphelin à jamais de ce monde d’hier qu’il décrit avec une immense tendresse (ses piques semblant tellement pleines de bienveillance qu’elles en perdent toute légitimité). Zweig, c’est aussi un rappel à l’ordre, c’est le rappel que nos illusions ne sont qu’un écran de fumée. Rassurantes, mais vacillantes.
 
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raton-liseur | Oct 22, 2018 |
Une courte nouvelle que l'on lit avec facilité et avidité sur la rencontre entre un paysan uniquement doué aux échec et un intellectuel ayant trouvé dans ce jeu un échappatoire contre la torture. Un récit tout en élégance, mené de main de maître.
 
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Veilleur_de_nuit | 116 autres critiques | Apr 28, 2018 |
Peu amateur de littérature classique, je me suis néanmoins laissé convaincre, par les louanges qu'il reçoit un peu partout, de découvrir l'auteur autrichien Stefan Zweig. Amok est un livre court - une nouvelle - mais terriblement dense dans laquelle transparaissent magnifiquement la folie, la passion, une torpeur malsaine. Les louanges étaient fondées.
 
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philippenoth | 24 autres critiques | Apr 23, 2018 |
La question n'est pas de connaitre la vérité sur un personnage qui n'en a peut-être pas eu, la question est d'admirer l'écriture simple et l'extraordinaire travail psychologique de S. Zweig.½
 
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Nikoz | 20 autres critiques | Jan 27, 2017 |
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