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Yevgeny ZamyatinCritiques

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Critiques

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J’ai commencé cette nouvelle en pensant, au vu du nom de l’auteur, trouver une critique du pouvoir soviétique. Quelle erreur ! Ce court roman est en fait un drame familial, celui d’un couple simple et heureux, qu’un grain de sable vient peu à peu séparer. Trofim et Sophia s’aiment, mais Sophia n’arrive pas à avoir d’enfant, et ce manque finit par les ronger l’un et l’autre. Alors quand le menuisier de l’appartement voisin meurt, Sophia décide d’adopter la petite Ganka, espérant ainsi combler ce vide. Mais Trofim et Ganka deviennent vite proches, très proches, et bientôt trop proches pour une relation père-fille. Et Sophia voit cette fille grandir et sa place dans le cœur de Trofim et dans le foyer se réduire de plus en plus.
L’engrenage est implacable, presque tragique dans son inéluctabilité, donnant une nouvelle sombre, qui met mal à l’aise comme un fait divers auquel on aurait été mêlé.
 
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raton-liseur | 2 autres critiques | Nov 5, 2023 |
> Le bonheur, mode d’emploi
Roman passionnant qui préfigure Le meilleur des mondes et 1984... et fait de son auteur un témoin et un prophète à la fois.
--Annick Vernay - BIBLIO 46 Livres de Russie
 
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Joop-le-philosophe | 214 autres critiques | Feb 6, 2019 |
> L'inondation - Evgueni Zamiatine
Se reporter au compte rendu de Sibylline & Calmeblog
In: lecture-ecriture.com, 5/5… ; (en ligne),
URL : http://www.lecture-ecriture.com/348-L'inondation-Evgueni-Zamiatine

> De l’Intime et du Monde
L'Inondation est un magnifique exercice de littérature. [...] Mais l’essentiel est dans l’écriture. Ce très court roman explore la genèse et les effets de la parole chez des êtres frustes, traversés de passions qui les submergent comme la Neva à Saint-Pétersbourg inonde tout sur son passage.
--F. Morin-Bioy - BIBLIO 46 Livres de Russie
 
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Joop-le-philosophe | 2 autres critiques | Feb 6, 2019 |
Ce recueil regroupe trois textes. Une sorte d’essai : En coulisses (1929), un résumé d’une conférence Psychologie de la création et une nouvelle Un dragon (1918). Le tout est précédé d’une biographie de l’auteur.

Les deux premiers textes parlent du même sujet : la création littéraire. Le premier se focalise plutôt sur l’œuvre de l’auteur tandis que l’autre a une vocation plus didactique. Dans l’ensemble, ils présentent et approfondissent les mêmes idées :

on distingue l’art mineur et l’art majeur, « la création artistique » et le « métier artistique ». Le deuxième s’apprend et le premier est inné, sauf que pour pratiquer le premier, il faut avoir appris le deuxième. Ainsi, un auteur doit connaître ce qui l’a précédé, l’avoir analyser, compris et digérer pour pouvoir apporter sa pierre à l’édifice, une pièce nouvelle dans la forme et dans le fond mais qui fait suite à ce qui précède.
un auteur doit savoir suivre une pensée et surtout un cheminement d’image (il y a une illustration magnifique dans le livre de ce principe). L’imagination ne doit pas être contenue. C’est un art que l’on possède quand on est destiné à la création artistique mais il doit être pratiqué pour s’améliorer.
La création littéraire est affaire d’imagination et de subconscience plutôt que de conscience. Il faut savoir endormir, « hypnotiser » celle-ci pour laisser parler les deux autres. L’auteur illustre son propos en citant son cas personnel. À la suite d’une conférence où il avait disséqué le processus de création, il n’arrivait plus à écrire car il se regardait faire : il était conscient. Il n’a pu reprendre l’écriture que quand il a pu de nouveau oublier. Il explique qu’aucun auteur ne peut raconter comment il fait car il ne s’en rend pas compte lui-même.

Le premier texte se clôture par une tirade qui m’a fait beaucoup rire :

Je perds beaucoup de temps, sans doute bien plus que le lecteur n’en a besoin. Mais le critique, lui, en a besoin — le critique le plus exigeant et le plus tatillon que je connaisses : moi-même. Ce critique-là, je n’arriverai jamais à le berner, et tant qu’il ne m’a pas dit que j’avais fait tout ce qu’il était possible de faire, impossible de mettre le point final.

S’il y a encore d’autres avis dont je tiens compte, ce sont ceux de mes camarades dont je sais qu’ils savent comment se fabriquent un roman, un récit, une pièce. Eux-mêmes l’ont fait, et bien fait. Il n’existe pas pour moi d’autres critiques, et je ne comprends pas comment il peut y en avoir. Imaginez que débarque dans une usine, sur un chantier naval, un jeune effronté qui n’a jamais dessiné le plan d’un navire de toute sa vie, et qu’il commence à expliquer à l’ingénieur et aux ouvriers comment construire un bateau : on le flanquerait dehors séance tenante.

Par bonté d’âme, nous n’en faisons rien lorsque de jeunes individus de ce genre nous empêchent parfois de travailler, au moins autant que des mouches en été…

Un dragon est une nouvelle très courte (4 pages), que les éditeurs présentent comme une illustration des principes présentés précédemment. À mon avis, il s’agit d’un récit allégorique présentant l’évolution de la Révolution après 1917. On admire la manière dont l’histoire est racontée (je suppose pour éviter la censure) mais surtout la virtuosité de la langue manipulée par Zamiatine. La pensée file à une vitesse impressionnante ; on ne se rend pas compte du changement d’idées, de perspectives, de comment l’histoire à évoluer. C’est un texte de 4 pages éblouissant de maitrise.

Les propos de Zamiatine sont emprunt de bons sens et sonnent justes. Il parle de ce qu’il connaît et ne théorise pas. C’est ce qui fait de ce recueil de texte un livre particulièrement intéressant. Par contre, je ne connais pas assez son travail pour savoir de quelle manière il s’inscrit dans son œuvre.
 
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CecileB | Jul 30, 2014 |
"Dans le Saint-Pétersbourg des années 1920, Sofia et Trofim, couple sans enfant, voient leur union se fissurer peu à peu. Sofia décide d’adopter une jeune orpheline du voisinage, Ganka. Ce qui devait préserver son mariage va amener la catastrophe : Trofim cède au charme de l adolescente. Anéantie, Sofia s enferme dans le mutisme. Les eaux de la Neva commencent à monter…" (éditions Sillage, 2013)
 
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CecileB | 2 autres critiques | Oct 21, 2013 |