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Critiques

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– Vous savez, je suis microbiologiste, j’ai bien peur que l’objet de mes études ne soit soumis à d’autres lois.
– Comment ça, d’autres lois ? Comment ça, d’autres lois ? Dit le jeune homme en s’échauffant. Nous sommes tous soumis à la même loi, la loi marxiste-léniniste !
(...)
– Ça c’est incontestable, cela ne fait pas le moindre doute ! acquiesce Rudolf avec sérieux. Seulement, mes microbes, eux, ne sont pas au courant.
(p. 21).

– C’était la peste, Dina. C’était juste la peste !
– Ce n’était que ça ?
Il hoche la tête.
– Et moi qui m’étais imaginé...
(p. 128).


Ma première rencontre avec Ludmila Oulitskaïa, et ce n’est peut-être pas la meilleure façon d’aborder son œuvre, car ce livre est en fait un scénario, écrit à la fin des années 80, pour postuler, justement à un cours d’écriture de scénario. Mais le sujet, qui est devenu d’actualité (une épidémie létale qui pourrait devenir mondiale...), dans un pays qui est aussi d’actualité (la Russie... enfin techniquement l’URSS puisqu’on est en 1939), et le ton un peu grinçant de la quatrième de couverture m’ont convaincue. En fait pour être honnête, je n’avais pas vu qu’il s’agissait d’un scénario avant d’avoir lu quelques pages du livre et de me poser des questions sur le style un peu haché. Le fait qu’il s’agisse d’un scénario n’est pas vraiment mis en avant par l’éditeur, et c’est quelque chose que je n’ai pas vraiment apprécié…
Mais une fois ma déconvenue passée, je me suis laissée prendre par l’histoire. C’est un scénario, donc l’action est plutôt hachée et on ne s’arrête pas sur les états d’âme des personnages. C’est finalement un livre plutôt marrant, j’ai eu le ton grinçant que j’espérais. Voir l’appareil stalinien dans toute sa dureté se mettre en mouvement pour éviter une épidémie à son peuple bien aimé et bien protégé. C’est une belle ironie bien russe, et un joli pied de nez à un pouvoir un peu trop contrôlant pour être honnête. Ludmila Oulitskaïa semble s’être bien amusée dans cette histoire ; dans la postface (écrite après le début de l’épidémie de Covid), elle laisse entendre qu’il s’agit d’un fait réel. J’imagine que les réactions des différentes personnes impliquées sont elles imaginées, mais il est intéressant de voir comment la politique et la santé se mêlent dans le cas particulier d’une pandémie et d’un pouvoir autoritaire. On peut se demander si ce qui est décrit ici a quelque rapport avec ce qu’il s’est passé dans un pays comme la Russie ou la Chine lors de la crise du Covid. Mise en perspective intéressante… Même si ce bouquin n’est pas assez fouillé ni incisif à mon goût, ce fut un intermède plaisant et pas dénué d’intérêt au milieu de mes lectures actuelles un peu plus arides.
 
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raton-liseur | Feb 1, 2023 |
Le propre des nouvelles est d'être des instantanés... parfois disparates. Des ces éclats de le vie soviéto-russes se dessine en creux une profonde humanité.
 
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Nikoz | May 1, 2017 |
Que de temps j'ai mis à lire ce livre ! Et pourtant, pourtant, j'en sors, l'âme heureuse.
Il y a évidemment cette police de caractère minuscule choisie par l'éditeur sans doute pour réduire le volume du livre. C'est très éprouvant pour le lecteur, qui, d'une part, s'abîme les yeux, mais d'autre part, a l'impression de faire du surplace. Lire deux pages ici là où l'on en lirait six-huit-dix ailleurs.
Et puis l'auteur nous malmène aussi. Avec des allers et retours dans la chronologie sans crier gare. Un personnage meurt et puis revient, parce que l'auteur est repartie dans le passé. Et puis, et puis, il y a tous ces personnages russes, appelés parfois par leur patronyme, parfois par leur prénom, parfois par leur surnom ou diminutif.
Quelle galère ! Et pourtant, c'est vraiment un roman russe à mon estime. Foisonnant, où les personnages luttent contre eux-mêmes autant que contre le pouvoir.
Et j'en garde véritablement, une fois la dernière page fermée, la douce impression d'être contente de l'avoir lu et de l'avoir lu jusqu'au bout.
 
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Millepages | 11 autres critiques | Jan 31, 2016 |
Le quotidien de l'homo sovieticus; acceptation, soumission, adhésion et oui, aussi, contestation et résistance morale.
 
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Nikoz | 11 autres critiques | Jun 21, 2015 |
Du Jane Austen... à l'envers
 
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SOSalbatros | 1 autre critique | Sep 21, 2009 |
Foisonnement de personnages, des points de vue variés, mais procédé finalement trop classique. Les passages métaphysiques (l’au-delà, les rêves de Lena) semblent inutiles, même s’ils sont plus ou moins justifiés par la suite.½
 
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dinabeb | 3 autres critiques | Sep 18, 2009 |