Gou Tanabe

Manga en deux tomes dont je fais ici la critique globale.

La première chose à aborder, ce sont les dessins : au prime abord, on a l'impression d'avoir affaire à des ébauches, des études. Les traits ont l'air mal assurés et brouillons. Mais passé les premières pages, on devine une technique particulière, je ne suis pas connaisseur en la matière mais on a l'impression que les traits sont très rectilignes. Comme si ces dessins sont au trait ce que le pointillisme est au point (l'antithèse de la linéographie). S'il y a une impression de fait à la va-vite, la mise en scène est soignée, les visages expressifs, très moderne je dirais : j'ai l'impression de voir un cadrage en gros plan avec focale courte comme on le voit de plus en plus au ciné ou à la TV. Ca a comme résultat de donner une ambiance bien particulière à ce manga, particulièrement malsaine, je dirais.

Et ça tombe bien puisque c'est l'idée du récit. Bon, je ne vais pas vous spoiler : c'est l'histoire d'un jeune japonais du XVII (ou XVIIIème siècle me rappelle plus) qui rentre au service d'une ravissante musicienne quadragénaire (je ne vais pas vous assommer avec les termes techniques de shamisen et tout le tintouin) qui lui propose donc d'habiter chez lui et devenir son homme à tout faire. Le souci, c'est que cette dame a un lourd passif et que le jeune homme est particulièrement influençable. Alors que la relation professionnelle tourne au vinaigre, le récit plonge dans l'irrationnel et le fantasmagorique. Je m'arrête là.

Ca marche. D'autant plus que la nouvelle est brève, deux tomes. Un petit aller-retour sur Wikipedia nous apprendra que c'est une adaptation libre d'un conte japonais bien sordide et je remercie l'auteur de nous avoir fait sortir de l'habituelle mythologie de type "miyazakienne". C'était beau, malsain, fascinant, je recommande.… (plus d'informations)