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Christina Sweeney-Baird

Auteur de La Fin des hommes

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Œuvres de Christina Sweeney-Baird

La Fin des hommes (2021) 369 exemplaires

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Voilà un livre qui, bien que publié (même dans sa version originale en anglais) après l’irruption de la pandémie de covid dans nos vies, a été écrit avant. Il imagine une maladie bien différente puisqu’elle est létale à 90 % (bien plus que le covid, donc) mais qu’elle n’affecte que les hommes, les femmes étant porteuses mais asymptomatiques. Pour traiter son sujet, Christina Sweeney-Baird, dont c’est l’unique roman à ce jour, convoque une chorale de femmes qui prennent la parole chacune leur tour, parfois une seule fois, parfois à de nombreuses reprises, dans ce courts chapitres qui couvrent les premiers mois de l’épidémie en détail, puis s’espacent pour couvrir environ les quatre ou cinq premières années après l’apparition de l’épidémie.
Si l’on peut croire, et le titre est assez trompeur de ce point de vue-là, que l’on va lire un livre féministe (Que serait un monde sans hommes ? Quels métiers principalement masculins seraient affectés ? Comment les femmes feraient-elles face à leurs différentes tâches et rôles ? Comment prendraient-elles des responsabilités qu’elles n’avaient pas forcément désirées ?…), ce n’est en réalité pas le cas, même si certaines de ces question sont abordées (mais pas plus qu’effleurées). C’est en fait un livre qui traite principalement de la question du deuil. Et on pourrait même être plus précis, car malgré la structure chorale du roman, les principaux personnages sont assez similaires : des femmes blanches, européennes, bourgeoises, occupant des métiers intellectuels, hétérosexuelles, mariées, mères de famille et heureuses en ménage. Et il est même étrange de se dire que ce livre n’est pas vraiment sur le deuil, mais sur le deuil d’un conjoint parti trop vite ou d’un enfant. Les femmes perdent aussi des pères ou des frères, mais cela est souvent évacué en quelques mots, et je ne dis rien des collègues ou des amis, dont les morts ne sont pas plus perturbantes que des chaises vides.
Le livre se lit vite malgré son épaisseur (et il vaut mieux le lire rapidement, pour éviter de se perdre dans les personnages), son écriture est fluide et prenante, mais hélas, il laisse un sentiment de vide, de « tout ça pour ça », parce que soit c’est un livre sur le deuil au sein d’une famille nucléaire et dans ce cas, on peut enlever toutes les considérations un peu oiseuses sur la recherche d’un vaccin (les considérations scientifiques n’étaient pas nécessaires, d’autant qu’elles m’ont paru assez peu cohérentes du haut de mes deux ou trois notions e génétique), soit c’est un livre sur une pandémie qui remet en cause un ordre social et mondial (et donc une épidémie bien plus grave que celle du covid, où le fameux « après » ressemble beaucoup à l’« avant ») et dans ce cas le livre est un peu trop léger.
Encore une fois, un livre qui part d’une bonne idée, mais qui ne va pas au bout de ses possibilités. Ce fut une lecture facile et j’ai finalement, malgré les approximations et la gravité du sujet, passé un agréable moment, mais j’espérais un peu plus de réflexion que ce qu’il m’a apporté. Finalement, ce livre fait peut-être une bonne lecture de vacances, facile mais pas trop attendue, mais une lecture qui ne laissera pas non plus de grand souvenir.
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raton-liseur | 12 autres critiques | Mar 9, 2024 |

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