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Vanessa Springora

Auteur de Consent: A Memoir

5 oeuvres 256 utilisateurs 17 critiques

Œuvres de Vanessa Springora

Consent: A Memoir (2020) 251 exemplaires
O Consentimento (2021) 2 exemplaires
Samtycket 1 exemplaire
Il consenso (2021) 1 exemplaire

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Critiques

Monsieur Gabriel Matzneff (nommé « G. » dans ce livre) aime la chair fraîche, jeune, très ! Jeunes garçons et filles. Célèbre écrivain il use et abuse de son aura pour séduire et agir en toute impunité dans une France à la complaisance post soixante-huitarde.

Victime de l'ogre à quatorze ans, Vanessa Springora témoigne des années plus tard et son livre est glaçant de merde et brillant de talent.

La précise description d'un manipulateur, de son emprise et des séquelles que ces abus peuvent laisser… (plus d'informations)
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noid.ch | 16 autres critiques | Oct 21, 2020 |
Ce livre est le témoignage d’une adolescence qui a mal tourné suite à une mauvaise rencontre. La rencontre est celle de Vanessa Springora, alors qu’elle n’a pas encore 14 ans, avec un écrivain quinquagénaire pédophile et pourtant fêté par toute l’intelligentsia française post-soixante-huitarde. L’auteure ouvre son livre sur son enfance vécue entre une mère permissive et un père totalement défaillant qui quitte le domicile quand elle n’a que cinq ans. Le manque de repères, un éveil précoce à la sexualité la conduisent tout droit dans les bras d'un ogre, pervers narcissique qui asservira son corps et son esprit, la rendra dépendante, la trompera, la videra de sa substance, l’exposera dans ses livres, ne lui laissera aucun moyen de lui échapper. L’écriture est claire, sans ambages, ironique mais aussi plutôt contenue (pas de diatribes virulentes), ce qui confère d’autant plus de force et de crédibilité au récit.
En 2020, on est un peu ébahi de lire la tolérance que l’on avait encore à l’égard de la pédophilie dans un passé pas si éloigné que ça. La jeune adolescente ne trouvera en effet aucun adulte tentant de l’aider à couper les ponts avec un type qui a 35 ans de plus qu’elle, alors qu'on sait qu'il fait l'apologie du sexe avec des nymphettes à peine sorties de l'enfance et de ses ébats tarifés avec des petits Philippins (il le raconte dans ses livres admirés) : ni le milieu familial, ni le milieu scolaire, ni le milieu médical, ni personne. L’intellectuel, auréolé de sa position d’écrivain et d'intellectuel, encensé par les médias, semble doté d’une toute-puissance. On est choqué de se voir rappeler que le journal Le Monde a publié en 1977 une lettre ouverte en faveur de la dépénalisation des relations sexuelles entre adultes et mineurs, signée et soutenue par d’éminents intellectuels au sommet de leur gloire, pour la plupart de gauche (Sartre et Beauvoir en tête… on se sent reconnaissant à l’égard de Duras qui a refusé de signer). On mesure le chemin parcouru dans les mentalités. Pourtant, Vanessa Springora a mille fois raison d’insister sur la quasi-impunité des intellectuels auxquels on reconnait tacitement un droit exceptionnel de prédation, une tolérance dont l’ampleur ne trouverait son pendant que dans le silence accordé autour des prêtres pédocriminels.
L’intérêt majeur du témoignage de Vanessa Springora réside dans sa façon de mettre en lumière le caractère on ne peut plus trouble et ambigu de la notion de consentement à l’âge de l’adolescence. Le livre illustre efficacement les conditions dans lesquelles une enfant sexuellement précoce de 13-14 ans peut très facilement se laisser prendre dans les griffes d’un adulte qui semble sincèrement s’intéresser à elle. De manière implacable, Le consentement pointe la défaillance des adultes et leur complicité coupable, et pire encore celle d’un monde politique et intellectuel censé donner le cap et protéger les plus vulnérables.
En écrivant ce livre, Vanessa Springora, qui était doublement emprisonnée dans la cage psychologique et littéraire fabriquée par le sinistre G. Matzneff, remet les pendules à l'heure, rompt le maléfice par l'écriture, passe de l'autre côté du miroir en livrant son histoire personnelle. On espère que cette libération de la parole est véritablement salutaire pour elle. Elle offre en tout cas un témoignage nécessaire à tous.

Extrait :
« J’ai longtemps réfléchi à cette brèche incompréhensible dans un espace juridique pourtant très balisé, et je n’y vois qu’une seule explication. Si les relations sexuelles entre un adulte et un mineur de moins de quinze ans sont illégales, pourquoi cette tolérance quand elles sont le fait du représentant d’une élite – photographe, écrivain, cinéaste, peintre ? Il faut croire que l’artiste appartient à une caste à part, qu’il est un être aux vertus supérieures auquel nous offrons un mandat de toute-puissance, sans autre contrepartie que la production d’une œuvre originale et subversive, une sorte d’aristocrate détenteur de privilèges exceptionnels devant lequel notre jugement, dans un état de sidération aveugle, doit s’effacer.
Tout autre individu, qui publierait par exemple sur les réseaux sociaux la description de ses ébats avec un adolescent philippin ou se vanterait de sa collection de maîtresses de quatorze ans, aurait affaire à la justice et serait immédiatement considéré comme un criminel.
En dehors des artistes, il n’y a guère que chez les prêtres qu’on ait assisté à une telle impunité.
La littérature excuse-t-elle tout ? ».
… (plus d'informations)
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biche1968 | 16 autres critiques | Apr 5, 2020 |

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