James M. Robinson (1) (1929–2016)

> LES MANUSCRITS DE NAG HAMMADI (tome 2), Le Tonnerre, de Pr. James M. Robinson. — De nombreux textes datant de l’origine du christianisme furent trouvé en notre siècle : manuscrits de la Mer Morte, et manuscrits de Nag Hammadi. Les manuscrits de la Mer Morte permirent de découvrir ce qu’était la secte des Esséniens, et les manuscrits ici présentés permettent d’avoir accès à une grande diversité de textes provenant de plusieurs groupes ou mouvements religieux, que l’on peut inclure sous le nom de gnostiques. Le terme « gnose » signifie en grec « connaissance ». Il s’agit de la plus haute connaissance : celle qui libère l’être humain de la « chute », qui lui permet de réintégrer un état adamique. Les textes de Nag Hammadi mettent en évidence que « certains traits auparavant considérés comme du gnosticisme chrétien, étaient à l’origine non chrétiens ».
Ces textes étaient considérés comme hérétiques par l’Eglise constituée. Au-delà cependant de ces considérations universitaires, l’intérêt pour le lecteur se trouve dans la puissance de certains de ces textes, en particulier celui intitulé « le Tonnerre. » Le narrateur parle au féminin. C’est la Vie (grande Sophia) et la sagesse (petite Sophia) qui s’expriment en termes transcendant la dualité, les opposés, en les unissant par le verbe : « Je suis la connaissance et l’ignorance, je suis la honte et l’audace, je suis effrontée ; je suis honteuse. Je suis la force et je suis la peur. Je suis la guerre et la paix [...] Je suis celle qui a été haïe partout et qui a été aimée partout. Je suis celle qu’ils appellent la Vie, et que vous avez appelée la Mort. Je suis celle qu’ils appellent la Loi, et que vous avez appelée l’illégalité [...] les plaisirs fugaces que les hommes embrassent jusqu’à ce qu’ils deviennent sobres et montent dans leur lieu de repos. Et ils me trouveront là, et ils vivront, et ils ne mourront plus ». L’ouvrage commence par une présentation du contexte où furent écrits ces textes, leur racine, leur place dans le gnosticisme. Les manuscrits sont ensuite décrits, puis l’auteur explique les circonstances de leur découverte en 1946, en Egypte. Les manuscrits sont aujourd’hui conservés au Caire. Enfin, viennent les textes eux-mêmes : le Tonnerre (voir ci-dessus) ; L’Apocryphon de Jacques (550 jours après la résurrection : Jésus apparaît à Pierre et à Jacques pour les « remplir » et leur donner un enseignement final et définitif) ; l’Evangile de Vérité (réflexion sur la personne et l’oeuvre de Jésus) ; L’Hypostase des Archontes (ou Réalité des Dirigeants, traité présentant une interprétation ésotérique d’une partie de la Bible) ; L’Apocryphon de Jean. Ce dernier texte décrit la création, la chute et la rédemption de l’humanité. Les principaux enseignements de ce traité se retrouvent chez certains Pères de l’Eglise : c’est une « importante oeuvre du gnosticisme mythologique ». Chaque manuscrit est précédé d’une présentation permettant de mieux le situer et le comprendre. Ed. Le Jardin des Livres, 2009 - 155 p.
—3e millénaire, (93), Automne 2009… (plus d'informations)