James McBride (1)Critiques
Auteur de La couleur de l'eau
Pour les autres auteurs qui s'appellent James McBride, voyez la page de désambigüisation.
Critiques
Ce site utilise des cookies pour fournir nos services, optimiser les performances, pour les analyses, et (si vous n'êtes pas connecté) pour les publicités. En utilisant Librarything, vous reconnaissez avoir lu et compris nos conditions générales d'utilisation et de services. Votre utilisation du site et de ses services vaut acceptation de ces conditions et termes.
James McBride est un musicien de jazz américain, devenu écrivain avec ce premier livre dans lequel il raconte son enfance à Brooklyn, une enfance bruyante (il est le 8ème enfant d’une fratrie de 12) et pauvre (des parents ayant reçu peu d’instruction et vivant de boulots mal payés et mal considérés), une enfance atypique aussi avec une mère immigrée de Pologne et fille d’un rabbin orthodoxe, un père (mort avant sa naissance) noir et pasteur et un beau-père noir aussi et aimant.
James Mcbride alterne dans son livre les chapitres consacrés à son enfance et la vie tumultueuse de sa famille avec des chapitres consacrés à l’enfance de sa mère. Il découvre alors qu’il est déjà un jeune adulte que sa mère est d’origine juive, et il part à la découverte de cette partie de ses origines, un voyage un peu à rebours de son époque, les années 70, alors que les questions raciales et la lutte pour les droits des Noirs bat son plein. Bien que clair de peau, il est, selon l’habitude américaine, indubitablement identifié comme noir par les autres et par lui-même, mais il prend conscience en même temps que le lecteur de la complexité de l’identité, de l’impossibilité à l’enfermer dans une catégorie bien définie.
Montrant différents aspects du racisme, tel que subi par sa mère blanche ou par lui noir ou plus ou moins noir, il donne à voir une image complexe des questions identitaires qui traversent certaines parties de la société américaine de la seconde moitié du XXème siècle. Enfant terrible de la fratrie, James McBride semble avoir trouvé une certaine paix dans son existence en se confrontant à la complexité de son histoire familiale (et en embrassant la religion chrétienne, il faut l’admettre aussi).
Ce livre est complexe et paradoxalement facile à lire. Quelle que soit la couleur de peau du lecteur, il y a beaucoup à en apprendre et il y a beaucoup pour faire réfléchir. Un superbe bouquin, pas aussi connu qu’il devrait l’être en France parce que, même s’il parle d’une époque que l’on peut croire révolue (c’était le siècle passé après tout…) et d’un pays qui n’est pas le nôtre (mais qui nous influence beaucoup, on ne peut le nier, en même temps qu’il fascine et attire), cette réflexion sur l’identité individuelle (et donc, même si ce n’est pas évoqué dans ce livre, sur l’identité collective en tant que somme des identités individuelles) se pose de façon aiguë pour beaucoup d’entre nous.
Un livre que l’on peut mettre entre toutes les mains, tout un chacun pouvant y trouver matière à réflexion. C’était à peu de choses près la conclusion de la note de lecture qui m’a fait m’arrêter sur ce livre, c’est la mienne aussi. Une découverte presque fortuite mais extrêmement stimulante, un livre que je vais mettre très haut dans la liste de ceux que je recommande avec régularité !