Jean Marchal

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Marchal-Contempler-reflechir-et-aimer/1387298

> CONTEMPLER, RÉFLÉCHIR ET AIMER, Les trois voies d’accès à la connaissance, de Dr Jean Marchal, édition A.L.T.E.S.S.. — Des trois formes d’intelligence dont l'être humain dispose pour accéder à la connaissance, seules deux sont d’usage constant chez l’homme moderne : l’intelligence rationnelle et l’intelligence affective. Un troisième mode est l’intelligence contemplatrice, dont l’activité nécessite l’activation de zones inactives du cerveau et l’extinction provisoire du langage intérieur ininterrompu.
Ce livre tente de donner des clefs pour accéder à cette intelligence contemplatrice sans laquelle il n’y a pas de vie intérieure authentique possible. Il nous fait comprendre comment sa perte s’est produite et nous montre comment sa mémoire subsiste dans les grandes traditions religieuses, sous le masque des symboles et des mythes. (Jean-Pierre LAFFEZ)
—Carnets du Yoga, (279), Septembre 2009, (p. 32)… (plus d'informations)

> L'APOCALYPSE DE JEAN, Un message pour notre temps, du Docteur Jean Marchal. — Nous saluons dans les Carnets avec quelques mois de retard le livre de notre ami Jean Marchal, qui enseigne à l'Ecole de Paris la « science des symboles » à travers les arts sacrés de différentes traditions.
Ce livre peut être lu à plusieurs niveaux : on peut chercher avant tout, dans ce que dit l'auteur, des signes historiques pour notre génération et celle qui se lève. Mais on peut aussi apprendre, sous la conduite du même auteur, à lire l'intention qui réside dans les signes, la dynamique psychologique et spirituelle qui les soutend. On peut enfin comprendre que la véritable écoute qui convient à l'Apocalypse, c'est une écoute de la « Parole du Soi », le témoignage d'une irruption du divin qui appelle ou rappelle au dharma, à la loi juste envers soi-même et le monde.
Ce faisant, Jean Marchal revivifie un genre littéraire classique, traditionnel, qui a été l'une des pierres d'angle principale de l'âge médiéval, et avant lui du messiannisme juif des alentours de l'ère chrétienne : ce genre, c'est le commentaire apocalyptique, qui permet de réactualiser le vieux texte en montrant qu'il s'applique aussi bien à l'environnement dans lequel il a été conçu, qu'à une situation cosmique plus récente de deux mille ans. Le commentateur sait en effet que l'Apocalypse révèle, sous la voile du temporel, la permanence des archétypes primordiaux.
La conclusion est terriblement pessimiste, penseront certains : « la fin du cauchemar est toujours possible si nous le voulons : possible, bien que tellement improbable à vue humaine ». pour comprendre ce « pessimisme », il convient de se rapporter à l'enseignement des sages transmis par Arnaud Desjardins qui est le guide de Jean Marchal : rien n'est possible si l'individu ne change pas dans sa dimension de profondeur ; la société dépend de ces prises de conscience individuelles, et non l'inverse, comme une vision sociologique purement extérieure voudrait nous le faire croire.
Et puis, il y a dans ce livre des moments de pure jubilation. J'aimerais vous en faire goûter un. Il s'agit du symbolisme des Noces de l'Agneau et de la Jérusalem Céleste :
« A l'exultation des justes et des puissances célestes pour la destruction de Babylone, succède la célébration des noces de l'Agneau et de la femme, qui prépare directement l'apparition de la Jérusalem nouvelle.
La femme, c'est l'ensemble des valeurs féminines que nous avons vues poursuivies et refoulées au désert par le Dragon au chapitre XII.
La disparition progressive du féminin, de la conscience coupe, et de l'attitude de réceptivité et du « Oui » à ce qui est, a été la condition essentielle du développement du monde moderne à partir du seizième siècle, et particulièrement dans notre siècle de façon de plus en plus accélérée. Cette disparition a permis à la conscience flèche, au premier cavalier, d'exercer ses ravages dans le psychisme humain, et par lui sur la nature : la civilisation moderne s'est tout entière prostituée à l'avoir par l'exercice exclusif de la conscience objectivante masculine. Cette attitude exclusivement masculine, privée de son complément féminin, a provoqué par sa démesure les catastrophes écologiques qui ont amené l'autodestruction de la Babylone moderne. Le cycle s'est donc achevé dans les derniers soubresauts de l'âge de fer et un nouveau cycle s'annonce dans un nouvel âge d'or, qui ne peut résulter que d'un rétablissement de la parfaite harmonie du féminin et du masculin, des valeurs féminines et masculines rétablies dans la plénitude de leurs fonctions respectives : méditer et agir, recevoir et donner. Les valeurs féminines de réceptivité et de contemplation complètent alors harmonieusement les valeurs masculines d'action et de transformation, et assurent leur justesse et leur légitimité. « Une nouvelle terre et de nouveaux cieux » vont naître de cette fécondation réciproque, et se concrétiser dans l'émergence d'une civilisation entièrement nouvelle décrite au chapitre XXI comme la «Jérusalem nouvelle ».
La prééminence des valeurs féminines y est affirmée, nous le verrons, par le fait que ce nouvel âge d'or est assimilé à l'épouse elle-même, lorsque l'ange dit à Jean : « Ici ! que je te montre l'Épousée, la Femme de l'Agneau ». Et il m'emporta en esprit sur une haute montagne et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu.» (XXI, 9-10). L'épouse, la femme, c'est la Jérusalem nouvelle elle-même, fécondée par la présence permanente de l'Agneau en son centre (p. 223-224).
Compte rendu, (Ysé MASQUELIER)
In: Carnets du Yoga, décembre 1987, n° spécial de la Revue « questions de », n° 68, 304 pages : https://drive.google.com/file/d/18jKvCj_0viQd_bAlsVuou3i1XYdsTfMl/view?usp=shari...… (plus d'informations)