Ian Manook

Usé par ses années de lutte contre la corruption, Yeruldelgger, a quitté la police, et n’aspire désormais plus qu’à une retraite chamanique dans les steppes de Mongolie. Mais c’est sans compter sans le destin malin, celui que Ian Manook a créé pour son personnage, et qui va tout mettre en oeuvre pour l’empêcher d’accomplir son voeu.

Cette fois Yeruldelgger est seul, loin de ses anciens partenaires, loin de la femme qu’il aime. Quoique très vite le voilà entouré d’une foule de personnages haut en couleur, une vieille femme qui a perdu sa fille, une autre témoin d’un neutre, des explorateurs en goguette venus peindre la nature sauvage, une fliquette complètement perdue, un tireur d’élite… Le tout, sur fond de corruption et d’exploitations minières sauvages qui menacent le pays tout entier.

Mais apparament même la Mongolie ne suffisait plus pour pour compléter le cycle. Et voilà qu'Ian Manook nous trimbale en Australie, aux Etats-Unis, au Canada, ...

Cette troisième aventure de Yeruldelgger va certainement dérouter pas mal de lecteurs, tant elle est différente des autres. Trop différente.

Après les deux premiers romans j'espérait revoir Yeruldelgger. Après la Mort Nomade j'en serais vraiment désolé.… (plus d'informations)

Allons ne sous-estimez pas votre lâcheté. Vous vivrez très bien avec [ce crime sur la conscience]. Vous avez bien su le faire, il ne vous sera pas trop difficile de l’oublier.
(50’20’’).

Drôle d’opus dans cette série des « Petits Polars du Monde avec SNCF ». Très clairement, pour cette saison, ces petits polars sont des commandes, qui remplissent l’étrange cahier des charges de faire office de guide touristique décalé d’une grande ville de France (où la SNCF s’arrête régulièrement). Certaines des nouvelles de cette série ne vont pas chercher midi à quatorze heures et égrènent tous les clichés sur la ville (je pense en particulier à Là-bas, c’est Marseille de Jérémy Guez, avec lequel j’ai ouvert la lecture de cette collection), d’autres préfèrent charger la barque avec les clichés du genre quitte à rendre l’intrigue illisible (et là c’est surtout Bloody Paris de Tito Topin que je vise), mais il y a de jolis surprises (comme Les Filles du Touquet de Karim Miské, qui se débrouille pas mal entre les codes imposés et l’inventivité). Mais je dois dire que Retour à Biarritz est bien au-dessus du panier.
Déjà, pas mal de faire une nouvelle sur commande pour vanter les charmes d’une ville de bains du Sud de la France et de livrer une histoire qui se passe presque exclusivement dans le Mato Grosso brésilien. Et puis, si l’idée des différentes temporalités du récit n’est pas nouvelle, si le « truc narratif » qui fait que chaque retour en arrière donne un nouvel éclairage à un acte que l’on connaît dès le début a déjà été utilisé, il est ici très bien exploité, ce qui est d’autant plus louable dans l’espace du format court qu’est la nouvelle.
En gros, je ne peux guère m’étendre plus, sinon ce serait déflorer l’histoire et, franchement, elle vaut le détour pour son petit côté « je balade le lecteur et en plus il en redemande ».
Une bonne détente pour un Paris-Biarritz (c’est une ligne directe, ça ?). Cette lecture ne vous rendra pas les gens de Biarritz très sympathiques, mais je doute qu’ils soient tous à l’image du personnage principal de cette nouvelle, alors cela demeure une bonne lecture avant une promenade sur la plage et la dégustation de quelques spécialités culinaires locales, comme celles régurgitées par notre « héros » pris d’un dégoût de lui-même sans fin. Je me demande ce que les offices du tourisme des villes respectives ont pensé de ce petit exercice littéraire…… (plus d'informations)