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Critiques

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11 sur 11
Je vois bien dans tout cela les méchants punis ; mais je n’y trouve nulle consolation pour leurs malheureuses victimes.
(Lettre CLXXIII, “Madame de Volanges à Madame de Rosemonde”).

Les Liaisons dangereuses, voilà un titre que j’ai toujours su sulfureux, et je n’avais jamais osé m’en approcher. Il a fallu une adaptation radiophonique de France Culture pour que je m’y décide enfin, et que le monument littéraire prenne le pas sur la réputation qui me faisait rougir avant même de l’ouvrir. Et ce fut une lecture finalement assez plaisante, et pas si dérangeante que cela pour la prude que je suis…
Le propos est connu et, s’il n’est pas si original que cela à l’époque, il a depuis été battu et rebattu, ce n’est donc pas là qu’est l’intérêt de cette lecture aujourd’hui. Car le libertinage revendiqué par les personnages n’est que le révélateur d’une aristocratie décadente et à bout de souffle. Le libertinage, ce sont aussi les idées nouvelles, qui remettent en cause l’ordre établi et bien trop rigide. Les deux personnages principaux, les célèbres Valmont et Merteuil, peuvent paraître bien antipathiques dans ce roman, et certes leurs actions le sont. Mais ils apparaissent au fil des lettres qu’ils écrivent bien plus complexes qu’au premier abord, en particulier la marquise de Merteuil devient presque attachante lorsqu’elle explique, dans une de ses lettres, à quel point il lui a fallu de la volonté pour se faire elle-même, pour s’éduquer, pour se former, puis pour ériger tout un système de vie qui lui permette une certaine liberté, à elle, une femme, dont le seul bien reconnu est sa fragile réputation.
Valmont, lui, m’a moins intéressée, plus caricatural, Don Juan dans toute sa splendeur, d’autant plus intéressé que la proie paraît inaccessible. Je dois même avouer que je ne suis pas vraiment d’accord avec la marquise de Merteuil, je suis loin d’être sûre qu’il soit effectivement tombé amoureux de la Présidente de Tourvel. J’y vois surtout un effet de la jalousie de la première, de son orgueil blessé, mais je ne vois pas là de véritable amour. Peut-être suis-je trop terre à terre.

On sent les limites de l’exercice quand la morale est finalement sauve à la fin, on sent ce que Laclos a pu transgresser et ce qu’il a su devoir respecter, dans une époque pas encore tout à fait mûre pour trop de subversion. Mais c’est un livre d’une incroyable richesse, tant pour son intrigue que pour l’analyse des personnages et de la société dans laquelle ils évoluent. Choderlos de Laclos est l’homme d’un seul livre, était-il même destiné à être un homme de livre, rien n’est moins sûr. Il a utilisé un genre assez en vogue à l’époque, celui du roman épistolaire, moyen facile pour permettre les changements de point de vue et pour permettre l’omniscience sans avoir recours à un narrateur. Tout cela date beaucoup le roman dans sa forme, mais le fond reste tout aussi passionnant.
En définitive, un roman que je suis contente d’avoir lu, pas parce qu’il fait date dans l’histoire de notre littérature, mais parce que c’est un bon roman, qui accroche son lecteur tout autant qu’il lui donne à réfléchir.
 
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raton-liseur | 86 autres critiques | Feb 19, 2019 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Choderlos-de-Laclos-Les-Liaisons-dangereuses/3635
> Adrian (Laculturegenerale.com) : https://www.laculturegenerale.com/classiques-litterature-francaise/

> Au petit jeu du libertinage, l'adorable Valmont et la délicieuse Madame de Merteuil se livrent à une compétition amicale et néanmoins acharnée : c'est à celui qui aura le plus de succès galants, et le moins de scrupules. Peu importent les sentiments, seule la jouissance compte. Les conquêtes se succèdent de part et d'autre, jusqu'à ce que Valmont rencontre la vertu incarnée : la présidente de Tourvel. Elle est belle, douce, mariée et chaste : en un mot, intouchable. Voilà une proie de choix pour Valmont : saura-t-il relever ce défi sans tomber dans les pièges de l'amour ? De lettre en lettre, les héros dévoilent leurs aventures, échangent leurs impressions et nous entraînent dans un tourbillon de plaisirs qui semble n'avoir pas de fin.
Ce sulfureux roman a longtemps été censuré, ce qui ne l'a pas empêché de fasciner des générations de lecteurs et, plus près de nous, de captiver bon nombre de cinéastes : Les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears mais aussi les adaptations de Roger Vadim, et de Milos Forman.
Karla Manuele, Amazon.fr
 
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Joop-le-philosophe | 86 autres critiques | Jan 26, 2019 |
Une œuvre magistrale, unique, écrite dans une langue parfaite, brillante, exemplaire. Intelligence et cruauté ont rarement été associées avec autant de maestria.
 
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MyrnaBook | 86 autres critiques | Feb 4, 2014 |
L'écriture éblouissante, la maîtrise parfaite et la très grande originalité de ce roman épistolaire en font un chef d'œuvre hors catégorie, véritablement unique. Les fulgurances de la langue, de cruauté en cynisme absolu, laissent le lecteur sur le carreau. Rarement un auteur n'aura donné autant d'épaisseur et de complexité à ses personnages. Choderlos de Laclos connaissait le cœur humain sur le bout des doigts. Sa démonstration est aussi sidérante que géniale. À découvrir et à savourer de toute urgence si on a manqué la lecture de chef d'œuvre dont tout à déjà été dit...
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biche1968 | 86 autres critiques | Aug 15, 2013 |
La vengeance des femmes est ici terrible. La marquise de Merteuil a jadis, été abandonnée par le comte de Gercourt. Elle demande à son ancien amant, Valmont, de séduire la gracieuse et pure Cécile Volanges que le comte doit épouser. Il sera ainsi la risée de Paris. Valmont, don Juan toujours en chasse, poursuit un autre but aussi maléfique : il veut séduire, parce qu'il l'aime. une femme célèbre pour son esprit religieux, sa pudeur et sa chasteté, la présidente de Tourvel. Officier d'artillerie, Choderlos de Laclos applique des principes militaires : une place forte assiégée doit tomber. Rien n'arrête les machinations diaboliques de la Merteuil et de Valmont. Écrit dans la langue admirable du XVIIIe siècle, ce roman par lettres a fait et fait toujours scandale. Un chant d'amour est brutalement interrompu, le Mal règne en maître, invaincu et funeste.
 
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vdb | 86 autres critiques | Aug 13, 2010 |
ce livre est plein de rebondissements, il y a une vrai intrigue et il donne une vision du libertinage au siècle des lumières
 
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digassou | 86 autres critiques | Oct 9, 2009 |
J'ai rarement lu un livre aussi riche et aussi bien écrit.Le style est étudié à la perfection car il reflète très bien la personnalité des protagonistes. Valmont veut se faire passer pour un personnage brillant et spirituel et le style qu'il emploie le met en valeur : il se met en scène comme il le ferait dans un salon . Déchirée entre ses sentiments contradictoires et brûlants,madame de Tourvel utilise le registre lyrique tandis que le style simple et enfantin de Cécile de Volanges reflète sa naïveté. Cependant,le roman ne se limite pas à une brillante analyse des styles . Elle dépeint le milieu aristocrate en s'interrogeant sur ses mœurs et en dénonçant ses travers et son fonctionnement.L'auteur ne se prive pas de critiquer le libertinage de l'époque et notamment le libertinage intellectuel.Si le livre se revendique amoral,la fin en est tout autre.Elle est d'ailleurs brillante et surprenante...comme le reste du roman.
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Mzlle_Frizouille | 86 autres critiques | Sep 25, 2009 |
Je m'aperçois que j'ai aussi un Garnier Flammarion, c 'est l'inconvénient de ces jolis petits livres en emboîtage : ils glissent vite fait derrière un rayon. À relire régulièrement pour ne pas oublier – dans l'édulcoration du tout vaut tout – la violence explosive d'un style qui est tout sauf de l'élégance formelle. Revu récemment sur les chaînes du câble l'adaptation particulièrement sotte et cuistre de 1961
 
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Olivia_Mohune | 86 autres critiques | May 15, 2008 |
une langue magnifique, un livre sur la psychologie humaine, et une certaine "élite sociale" qui a payé sa coupure totale avec la société francaise par sa disparition. historique et intemporel.
 
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frax | 86 autres critiques | Jun 4, 2006 |
grand classique du roman epistolaire et des intrigues de la cour½
 
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Cecilturtle | 86 autres critiques | May 17, 2006 |
Moyen, couverture abimee
 
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Mairesse | Dec 4, 2013 |
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