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Mikhaël Hers

Auteur de Amanda

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A propos de l'auteur

Comprend les noms: Michaël Hers

Œuvres de Mikhaël Hers

Amanda (2019) 3 exemplaires

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David, 24 ans, un jeune relativement insouciant qui cumule deux petits boulots, vit à Paris, non loin de sa soeur Sandrine dont il est également proche affectivement. Cette dernière élève seule Amanda, une petite fille de 7 ans. Quand Sandrine succombe à une attaque terroriste dans un parc parisien, la vie de David vole en éclats. Sous le choc, plein de chagrin et d'abord hésitant, il décidera de prendre totalement en charge sa petite nièce. Le duo tendre imparfait qu'ils formeront émeut par sa grâce, d'autant plus que l'on sent que la petite fille, par la force de son caractère, rassure autant le jeune adulte que l'inverse.
Parallèlement, l'histoire d'amour naissante que David connaît avec Lena, blessée dans l'attentat, se trouve elle aussi bouleversée et se voit temporairement menacée d'extinction. Mais c'est au travail de reconstruction auquel s'intéresse prioritairement le réalisateur, à travers des scènes où la vie reprend peu à peu du terrain, telle une végétation sauvage que rien ne saurait empêcher de repousser.
Mikhaël Hers, auteur du très joli film Ce sentiment de l'été, sorti en 2015, est décidément un maître pour filmer le deuil, la perte et la reconstruction, sans jamais s'appesantir sur son sujet grave et douloureux.
Amanda est un film subtil, très sensible où tout sonne juste. Vincent Lacoste, peu connu dans ce type de rôle, se révèle magnifique en déployant un jeu d'une rare sensibilité. Quant à la petite fille qui interprète le rôle d'Amanda, elle est étonnante de naturel et sa présence imprègne la "pellicule".
On a par ailleurs plaisir à déambuler dans le Paris bien filmé du 12ème arrondissement. Et c'est beau de contempler Londres depuis Hampstead Heath. Excellente idée de clore le film sur une scène de match de tennis à Wimbledon, au cours de laquelle l'un des adversaire arrive à faire égalité sur un set qu'on croyait perdu. Espoir et baume au coeur, prouvant que rien n'est jamais perdu d'avance.
Un très beau film pour lequel le réalisateur relève avec brio le pari de la simplicité (qui est , comme on sait, tout sauf simple).
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½
 
Signalé
biche1968 | Apr 14, 2021 |
Sasha est une femme d'une trentaine d'années qui vit à Berlin. On la voit débuter sa journée qui semble ressembler aux autres : elle s'extrait du lit où son compagnon (Lawrence) dort encore, se prépare et marche jusqu'à l'atelier de reprographie où elle travaille. C'est une belle journée d'été. Une belle journée ordinaire jusqu'à ce qu'elle s'écroule sur le chemin du retour, en traversant le parc où se prélassent ceux qui désirent profiter du soleil. La scène qui suit se déroule à l'hôpital avec la famille éplorée; on comprend que Sasha est dans un état grave. Lawrence quitte l'hôpital et retourne à pied chez lui, en larmes. La scène qui suit, dans un bar avec la sœur de Sasha, évoque brièvement les modalités de l'inhumation. Le corps de Sasha n'est plus que cendres déposées au fond d'une urne.

Comment vit-on, comment se répare-t-on après la mort d'un être aimé?
Avec une infinie délicatesse, le réalisateur Mickhaël Hers s'est attaché à filmer, à rendre compte des vies qui se rattachent à la défunte.
À travers les mots simples, les regards, les silences, les accolades, les réminiscences furtives, les objets, les larmes versées ou retenues, les accès de la douleur sinusoïdale du deuil, les accalmies.
Le film donne à mesurer le trou béant et le chagrin que Lawrence ressent à la perte de sa compagne, le vide qu'elle laisse auprès de sa mère, de la si vivante Zoé, sa sœur. Avec beaucoup de subtilité, il restitue la vie grouillante qui se poursuit à l'extérieur puis qui insensiblement reprend peu à peu ses droits à l'intérieur de soi.

La belle idée du réalisateur est d'avoir filmé ses personnages durant trois étés consécutifs, aux périodes où la perte se fait le plus ressentir, aux périodes où la vie est également à son maximum. Peu à peu, chacun parvient à se reconstruire, à apprivoiser l'absence, à refaire des projets, à se remettre en selle... à vivre tout simplement.

Berlin, Paris, New York... trois grandes villes où les vies se redéploient, se réinventent. Avec une mention spéciale pour New York, particulièrement bien filmée.

Rarement un film sur le deuil n'aura à ce point touché du doigt et de manière aussi juste les battements des cœurs en chagrin et en reconstruction. Rien n'est jamais mélodramatique, la force vitale continue à souffler de bout en bout. L'énergie perceptible que les personnages déploient à contenir leur chagrin est particulièrement émouvante.

La comédienne Judith Chemla -interprétant le rôle de la sœur Zoé- est confondante de naturel et de charme tandis que Anders Danielsen Lie -le compagnon de la défunte- est proprement irrésistible, avec un regard et un sourire à tomber. Il confirme ses grands talents d'acteur tout en finesse que l'on avait déjà pu constater dans le très beau film de Joachim Trier "Oslo, 31 août" dans lequel il vivait un été encore plus difficile... son dernier été.
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½
 
Signalé
biche1968 | Feb 28, 2016 |

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