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Critiques

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Hedayat-La-Chouette-aveugle/5717
> Esprit, No. 211 (2) (FÉVRIER 1954), p. 309 : https://esprit.presse.fr/article/albert-beguin/sadegh-hedayat-la-chouette-aveugl...
> Critiques Libres : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/45598

> Le génie de Hedayat fera du non lieu un événement de l'âme. Son chef-d'oeuvre, la Chouette aveugle, est l'apogée de cette vision. Son incapacité à se mettre au diapason de ce double décalage (Orient et Occident) produit pour ainsi dire obliquement une oeuvre exceptionnelle.
Danieljean (Babelio)

> L'Abîme regroupe cinq nouvelles de la même veine, comme par exemple « La Chambre noire » dont l'angoisse carcérale annonce déjà l'atmosphère asphyxiante de la chambre-tombeau du narrateur dans la Chouette aveugle. Y apparaissent de même les facettes halIucinantes de certains thèmes pathologiques comme l'obsession tragique de la jalousie—"I'Abîme"—, I'absurdité surréaliste de certaines manies névrotiques—"Le Mannequin derrière le rideau".
Danieljean (Babelio)
 
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Joop-le-philosophe | 39 autres critiques | Feb 20, 2021 |
> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Hedayat-Leau-de-jouvence/831886

> L'ironie de Hedayat se lit aussi bien dans ses intrigues que dans son vocabulaire. Un des personnages de "S.G.L.L.": "Durant des siècles, dans une civilisation dégradée, quelques obsédés sexuels ont sublimé l'amour, par intérêt personnel. de nos jours, l'amour a enfin retrouvé son sens originel."
Danieljean (Babelio)
 
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Joop-le-philosophe | Feb 20, 2021 |
> Ce livre nous dévoile un Hedayat délicieusement drôle, théâtral, railleur, à l'écriture jubilatoire. le personnage de Hâdji Aghâ, bouffon parmi les bouffons, incarne cette société dirigeante pour laquelle l'écrivain avait un profond dégoût. Écrit en quinze jours comme un cri du coeur.
Danieljean (Babelio)
 
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Joop-le-philosophe | Feb 12, 2021 |
Sadeq Hedayat est un auteur iranien que je veux découvrir depuis plusieurs années mais le titre que j’avais en vue était La Chouette aveugle. N’étant pas sûre de pouvoir réussir à lire ce livre, je voulais l’emprunter à la bibliothèque. Le problème est que ce livre est absolument tout le temps emprunté ; à chaque fois que je vais devant l’étagère il n’est tout simplement pas là. C’est un peu comme si vous alliez à la FNAC demander le dernier best-seller et qu’il n’y en ait qu’un de disponible et que vous deviez systématiquement attendre la commande. Tout cela pour dire que la dernière fois, je me suis décidée à découvrir l’auteur mais avec ce recueil de nouvelles qui contient cinq nouvelles assez courtes, le livre ne faisant que 150 pages.

Le livre commence par une préface de Derayeh Derakhshesh, donnant des éléments biographiques sur l’auteur, et une introduction dévoilant quelque peu le contenu des cinq nouvelles. Dès le début de votre lecture, vous êtes prévenu que Sadeq Hedayat était un « solitaire désespéré », qui s’est suicidé en 1951 à l’âge de quarante huit ans, que ses nouvelles sont le reflet de l’auteur et de sa pensée et que vous allez lire cinq nouvelles tragiques.

La Chambre noire est la nouvelle la plus longue, la plus fouillée et celle qui m’a le plus impressionnée car j’ai supposé que c’était la nouvelle la plus autobiographique. Cela a alors suscité un flot d’empathie pour un des personnages. Un homme se retrouve à devoir accepter l’hospitalité d’un inconnu. Celui-ci lui explique qu’il lui cède volontiers son lit car la construction de sa nouvelle « chambre » est enfin terminée. Cette chambre est une chambre sans accès vers l’extérieur (sauf la porte), une chambre destinée à pouvoir s’évader de l’extérieur et à se replier sur soi-même. L’homme explique à son invité le pourquoi de la chose, et développe aussi ses vues sur la vie. Bien sûr, la nuit se termine tragiquement pour un des personnages.

Le mannequin derrière le rideau est un nouvelle des plus surprenantes, extrêmement moderne aussi. Un jeune étudiant iranien, ayant terminé son année scolaire en France, tombe amoureux d’un mannequin (ceux que l’on utilise dans les vitrines des magasins). Il l’achète, le ramène en Iran mais est plus passionné par sa poupée que par sa fiancée qui l’a attendu six ans. Cela tourne mal là encore mais de manière assez inattendue. J’ai beaucoup aimé le personnage de la fiancée, qui m’a semblé apporter un peu de clarté dans ce monde, et redonnant un peu d’espoir au jeune étudiant désespéré.

L’abîme est une histoire classique de jalousie dans un couple marié. Elle n’a pas été sans me rappeler Chambre obscure de Vladimir Nabokov. Un homme s’est suicidé en léguant toute sa fortune à la fille de son meilleur ami. Malgré toutes les qualités que l’homme prête à son ami décédé, il ne peut s’empêcher de penser que sa fille n’est pas sa fille. Les relations du couple s’enveniment dès lors.

Les Masques est là encore une histoire de jalousie dans un couple de jeunes fiancés. La différence avec les deux précédentes nouvelles est que la femme joue ici un rôle très négatif, d’autant que le jeune garçon a rompu avec sa famille pour se fiancer avec la jeune fille. Ici, le désespoir et le malheur semblent arriver de l’extérieur, même si le jeune homme se monte quelque peu la tête. J’ai moins aimé cette nouvelle car elle m’a semblé moins structurée. L’auteur se pose moins sur ses personnages et j’ai eu plus de mal à me figurer la situation.

Le miroir brisé est une histoire d’amour entre un homme et une femme qui s’observe par leurs fenêtres respectives. Leur relation marche plutôt bien, jusqu’au jour où la jeune fille fait quelque chose qui énerve quelque peu son petit ami. Cette chose est tellement ridicule : ils sont à une foire, elle ne veut pas rentrer et traîne sur les stands pour retarder le départ. Mais ce n’est pas à la hauteur de l’idée que le jeune homme se fait d’une relation et décide de lui faire payer.

Les cinq nouvelles se terminent toute tragiquement, il y a au moins un mort à la fin de chaque nouvelle. Toutes comprennent le même type de personnages : un homme, qui peut avoir des raisons d’être heureux, porte son malheur en lui et déclenche des événements qui vont faire son malheur. Ce que j’essaie d’écrire est que le malheur ne vient jamais de l’extérieur, c’est bien les idées qui tournent dans la tête de l’homme qui font son malheur. Comme un cas désespéré. On voit aussi que dans ses nouvelles que le malheur vient aussi souvent de relations amoureuses (dans toutes sauf la première). On voit bien que ces nouvelles reflètent les idées sur la vie que l’on peut prêter à son auteur. Je pense donc que c’est une bonne idée de découvrir Sadeq Hedayat par ses nouvelles car elle me semble donner une bonne idée des thèmes de sa production littéraire.

À noter, Sadeq Hedayat est un excellent écrivain de nouvelles. L’action est très concentrée, est située très rapidement soit en Iran ou en France. L’auteur se concentre sur ses personnages et leurs relations, pour pouvoir faire passer sur son ressenti sur ce qu’est la vie. À noter que la traduction est extrêmement moderne et surtout très fluide, rendant la lecture extrêmement agréable.

En conclusion, L’abîme et autres récits est un très bon recueil de nouvelles. Les deux premières sont carrément excellentes.
 
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CecileB | 1 autre critique | Jul 10, 2017 |