Mustapha Cherif

Éducation et Islam

L’essai est intéressant mais l’auteur se répète quelques fois – peut-être trop souvent…

Mustapha Cherif rappelle que l’éducation dans la civilisation musulmane postule la réalisation d’un Homme éduqué, instruit, libre et vertueux. L’éducation musulmane est celle de la médianité, de la voie du juste milieu.

Pour l’éducation musulmane, maîtriser les fondamentaux n’est pas suffisant. L’éducation respecte l’idée de valeurs communes et plurielles pour dépasser l’égocentrisme et l’isolement afin d’assurer la naissance d’une identité plurielle et évolutive. En ce sens, les besoins spirituels, éthiques et culturels sont indissociables d’une telle formation. L’articulation entre raison et foi, sans confusion ni opposition est un préalable. Il y a donc une éthique de la responsabilité totale sans être totalitaire qui est induite. Aussi, dans ce modèle total et médian de l’homme, l’islam éduque au vivre ensemble en se gardant de l’égocentrisme et du communautarisme, du scientisme et du formalisme.

En somme, la raison est un acte fondamental de la foi. Elle apprend la mesure et conduit l’homme à devenir rationnel, spirituel et naturel. L’éducation musulmane conduit ainsi à l’apprentissage du monde extérieur et intérieur.

La crise éducative actuelle nous incite à repenser l’instruction en faisant une place au religieux, à l’éthique et aux civilisations. L’auteur nous propose ainsi de donner un sens autre à la réussite et ne plus réduire l’éducation à l’utilitarisme.

Si l’on perçoit clairement le caractère bénéfique des apports de l’éducation musulmane dans cet essai, on doit raison garder devant l’enthousiasme de l’auteur. Les propos de Malik Bezouh dans Crise de la conscience arabo-musulmane viennent nuancer ceux de Cherif avec force en montrant les limites de ces thèses.… (plus d'informations)