> LA RÉVOLUTION FREUDIENNE (Freud et la philosophie), par Pierre Fougeyrollas, 310 pages, Denoël-Gonthier, Paris 1970. — FREUD ET MARX — Quant à “La révolution freudienne” de Pierre Fou-geyrollas, c’est une évaluation de la valeur de l’œuvre de Freud pour la pensée moderne.
L’auteur du "Marxiste en question” établit un parallèle entre Freud et Marx: “De même que la production nous est révélée par Marx comme le niveau à partir duquel l'engendrement de la société devient intelligible, de même la sexualité nous est livrée par Freud comme le niveau à partir duquel - le déploiement du jeu intersubjectif et la formation de la réalité singulière de chaque homme deviennent connaissables et compréhensibles.”
À partir de cette rencontre, Fougeyrollas propose, sous le nom d’anthropologie dialectique, une nouvelle approche à l’étude de l’homme. Plus précisément, dans le présent livre, il reprend “philosophiquement” à son compte et de façon systématique les découvertes de Freud devenues selon lui, non pas une partie de la psychologie, mais toute la psychologie.
"Le mouvement psychanalytique, écrit-il, ne saurait être une école ou un groupe d’écoles. Il est plutôt le processus par lequel la psychologie effectue sa grande mutation contemporaine qui est, en même temps, son accession au plan scientifique." Ce qu'on doit à la pensée freudienne, c’est principalement la découverte que l’homme est un produit de la contradiction entre la nature et la société, le concept de conditionnement biographique de l’individu et la spécificité de la réalité psychique.”
Fougeyrollas conclut en préconisant, contre tout un courant de la psychanalyse contemporaine, l’utilisation globale de l’auto-analyse, comme l’achèvement naturel de la révolution freudienne. (Jean-Claude DUSSAULT)
—La presse, 6 février 1971, C. Arts et lettres, (p. 2)