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Chargement... The Black Terroristpar Tierno Monénembo
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The Black Terrorist is a fictional account built around the true, extraordinary, but little-known story of Addi B . Addi B was born in Guinea about 1916, brought to France in the late 1930s, and became a riflemen in the Twelfth Regiment de Tirailleurs S n galais (African soldiers from French colonies) fighting for France during World War II. Captured after the Battle of the Meuse, Addi escapes from German forces, wanders in the forests, before finding refuge in a village in the Vosges, where he encounters the French Resistance and becomes a leader of a Resistance network. However, Addi is captured, tortured, and executed in December 1943. His military exploits against the Germans earned him the name "the black terrorist." The story of Addi B is told sixty years later from a number of perspectives, though largely from Germaine Tergoresse, who was a young girl during the war, now eighty years old relating her memories to B 's nephew. But who betrayed Addi B ? One of its many lovers? A professional collaborator? Or just the rivalry between the Tergoresses and the Rapennes, two families who have been feuding since the First World War? This African and Muslim fighter of Free France was awarded the Medal of the Resistance in 2003, sixty years after his execution. The Black Terrorist (Le terroriste noir) was awarded the Erckmann-Chatrian Prize in 2012, and both the Palatine Grand Prize and the Ahmadou-Kourouma Prize in 2013. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)843Literature French and related languages French fictionClassification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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C’est, comment dire… assez gênant de se mettre à écrire cette note de lecture. Gênant non pas à cause de ce livre dont j’ai, je le dis d’emblée, apprécié la lecture du début à la fin, mais gênant pour ce que cela dit de moi. D’autant que je me targue de beaucoup lire sur la guerre, de savoir réfléchir par moi-même et de ne pas me laisser imposer les diktats de la pensée à la mode.
Si j’ai acheté ce livre relativement récemment, j’en avais entendu parler lors de sa parution. Je me souvenais qu’il s’agissait de l’histoire d’un tirailleur sénégalais recueilli dans un village à la fin de la guerre. Qui dit tirailleur Sénégalais dit première guerre mondiale, n’est-ce pas. A ce sujet, les premières pages de ce livre sont déroutantes, les faits ne collent pas, et il m’a fallu quelques pages pour me rendre à l’évidence, c’est de la Seconde Guerre Mondiale qu’il s’agit. Des tirailleurs sénégalais en 1940 ??? Je ne sais pas pourquoi, je n’y avais jamais pensé. Tierno Monénembo évoque aussi la présence de soldats venus d’Indochine et d’autres colonies, il fait allusion à d’autres guerres, dont celle de 1870. Et là, tout à coup, avec ce livre, c’est tout un pan de mes certitudes historiques qui s’effondrent.
Je me sens bête parce que j’aurais dû m’en douter. Si des hommes étaient venus des colonies pour se batter en 1914, pourquoi n’en aurait-il pas été de même en 1939 ? Pourquoi avais-je circonscrit la question des tirailleurs sénégalais (pas Sénégalais pour deux sous dans ce roman historique) à la première guerre mondiale ? Parce que la défaite de 1940 avait été si rapide qu’on n’avait pas eu le temps de les faire venir ? Parce que l’on s’est aussi battu en Afrique (on a tous appris à l’école les dates de la bataille d’El-Alamein) ? Des excuses tout cela, pour essayer de masquer mon erreur qui, une fois ce livre refermé, ma paraît encore monumentale et impardonnable.
Mais ce livre a eu le mérite de me faire découvrir tout un pan de la Seconde Guerre Mondiale que j’ignorais complètement. La présence de tirailleurs sénégalais, mais aussi le fait qu’au moins l’un d’entre eux (et s’il y en a eu un, j’aurais du mal à croire qu’il fut le seul) est devenu un résistant notoire. Reconnu sur le tard, mais c’est une autre histoire. Car le personnage de ce livre a existé. Autre surprise pour moi, ce n’est pas d’un roman à proprement parlé que j’ai lu, mais la vie romancée d’Addi Bâ, un résistant du maquis des Vosges dont l’existence et les actions sont historiquement documentées.
Mais assez parlé du contexte historique. Il est important et passionnant, mais ce n’est pas tout ce qu’il y a de bien à propos de ce livre. C’est aussi un vrai roman, que j’ai apprécié de lire de la première à la dernière page. Je suis de ceux qui pensent qu’un écrivain peut écrire sur ce qu’il veut, sans se limiter à la culture dont il est originaire. Mais tout de même, un guinéen qui prend la voie d’une vieille dame âgée qui n’a pour ainsi dire jamais quitté ses Vosges natales, c’est culotté. Certes, je ne suis pas vosgienne, je ne connais pas les particularités du dialecte local, mais j’y ai cru du début à la fin. Cette voix qui se souvient et qui raconte, dans ses particularités et dans ses circonvolutions, ces détails insignifiants, ces zones d’ombre.
La voix ne reste pas aussi naturelle pendant tout le livre. Les premières pages sont excellentes pour mettre le lecteur dans l’ambiance instantanément. Puis l’écriture devient plus conventionnelle, pour ne pas être trop lourde, et pour que la figure d’Addi Bâ soit sur le devant de la scène.
Un très beau livre, et ma note de lecture élégiaque ne lui fait peut-être même pas justice. Un livre agréable et intéressant, qui a remis beaucoup de choses en question pour moi, qui me fera réfléchir pendant un bon bout de temps et qui me donnera beaucoup à penser pour un bon petit moment. Merci Monsieur Monénembo. Je vous découvre sur le tard, mais ce n’est qu’un début, c’est certain.