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> ANTILOPES, DODOS ET COQUILLAGES : ultimes réflexions sur l’histoire naturelle, de Stephen Jay Gould, Éditions du Seuil, collection « Points Sciences », 2008, 562 p. — Ce livre posthume de Stephen Jay Gould, grand défenseur du néo-darwinisme, marque le point final d’une longue carrière d’essayiste. Dans ces chroniques écrites pour la revue Natural History entre 1973 et 2001, la science se combine à la religion, à l’art et à l’histoire pour nous dévoiler ce qu’elle révèle rarement : sa nature profondément humaine. Ainsi, c’est grâce à l’enthousiasme d’un conservateur de musée néerlandais exhibant un des quatre derniers spécimens d’hippotrague bleu que l’on découvre cette antilope africaine disparue depuis 1799. Sous la plume du biologiste, elles deviennent les « quatre antilopes de l’Apocalypse, nous observant silencieusement pour voir à combien d’espèces nous allons faire subir leur triste destin ».
Les hasards biographiques, rencontres non planifiées au détour d’une lettre ou d’une dédicace dans un livre ancien, servent de déclencheurs à de brillantes réflexions. De la vie et de l’oeuvre de savants célèbres, Gould fait ressortir les facettes les moins connues : l’influence de la pensée médiévale sur Léonard de Vinci, la carrière d’entomologiste de Nabokov, l’essai lamarckien jamais publié de Freud.
Mais c’est Darwin, par le biais d’anecdotes et de citations tirées de L’origine des espèces, qui demeure la clé de voûte de l’ouvrage, ajoutant à la cohérence de l’ensemble. (E.D.)
—Québec science, 2008, Octobre