Pour beaucoup, la Crypte du Sorcier est ce que Ian Livingstone a fait de pire. Et ce n'est pas sans raisons.

Le scénario est on ne peut plus classique : un sorcier vachement méchant se prépare à envahir l'Allansia, il faut le dézinguer. Pour cela, il faudra au préalable trouver la seule arme magique qui puisse le blesser et l'objet qui fera en sorte que son cadavre reste bien mort. Rien de bien original de ce coté-là. En fait, à part l'introduction de deux sidekicks en la personne de Borri le nain et de Symm le chasseur, il n'y a rien d'original dans l'histoire.

Coté jouabilité, on touche le fond. Il s'agit d'un one-true-path, ce qui n'est pas un défaut en soi. Mais contrairement à un livre de Jackson, où l'on prend du plaisir à prendre une mauvaise piste tellement elle est travaillée, ici on n'éprouve que de la frustration à ne pas avoir l'un des innombrables objets ou renseignements indispensables (surtout quand Livingstone s'amuse à jouer à "cachons les objets essentiels n'importe où" et à "le renseignement le plus ridicule peut s'avérer crucial"). Mais surtout, ce qui gêne le plus, c'est la loi des probabilités : Ian n'a rien trouvé de mieux que de multiplier les ennemis surpuissants et de raréfier les objets à bonus d'habileté (en revanche, les occasions de perdre des points, il y en a). D'où il résulte que même en tirant les caractéristiques maximales et en connaissant le chemin le moins dangereux, vous avez des chances dérisoires de triompher à la loyale. C'est un encouragement à utiliser la règle implicite "j'ai payé 20 balles pour ce bouquin, alors je relance les dés si je veux".

Enfin, n'attendez pas de Livingstone qu'il rattrape les choses avec son style littéraire, ce n'est pas son point fort. ( )