• Pourquoi ce livre ?

J’ai découvert ce livre lors d’un stage à la Petite Bibliothèque Ronde où j’avais pour tâche de proposer des applications de jeu et de lecture intéressantes et innovantes. Ce livre m’a alors immédiatement capté par sa forme qui m’a intéressé et je l’ai acheté sans attendre. Pourtant, je ne l’ai lu que très récemment, pour mon plaisir, et j’ai ainsi pu expérimenter l’efficacité de cette forme qui m’a tenue en haleine durant la centaine de pages de cette histoire.

• Un aspect qui m’a plu :

Le principal aspect qui m’a fasciné c’est la manière dont ce livre a été enrichi. Ici il n’est pas juste, comme on le voit si souvent, une conversion au format ePub des fichiers pdf qui ont servi à l’imprimeur pour sortir une version poche miteuse. Pour ce titre un réel travail d’ambiance a été fourni pour immerger totalement le lecteur dans l’univers sombre des enquêtes de Sherlock Holmes. Cela passe par un habillage sonore composé de musiques et de bruitages qui s’adaptent au texte, mais aussi de petites animations qui viennent donner corps à l’histoire ou faciliter sa compréhension.

• Un aspect qui m’a moins plu :

Malheureusement, cet aspect pose ses propres problèmes le principal étant que, si l’on ne peut pas se concentrer totalement sur sa lecture en profitant d’un lieu calme et confortable, l’immersion se fera beaucoup moins. En effet, cette lecture favorise une pratique solitaire et isolée avec un casque sur les oreilles et, de préférence, une lecture sans interruption. C’est en tout cas ainsi que j’en ai profité et ai été captivé. La lecture dans des endroits publics est donc déconseillée, ce qui est dommage sachant que c'est dans ces lieux que la lecture se fait souvent.

• L’objet numérique :

Il est intéressant d’observer les caractéristique de cet objet numérique qui le placent à mi-chemin entre l’ebook et l’application. En effet, à cause de cela, de nombreuses fonctionnalités que l’on s’attend naturellement à trouver sont absentes. En effet, pour favoriser l’immersion le cadre est fixe et l’on ne peut pas modifier la police. Cela gâcherait de nombreux effets comme les modifications de couleur et saboterait la mise en page et l’animation de celle-ci. Néanmoins, le texte est lisible. De même, ici il n’y a pas d’autres possibilités d’annotation proposées que celle de mettre des marques pages. Enfin, cet objet préfère enfermer son lecteur dans son univers pour le garder dans l’histoire. Ainsi il n’y aura aucun renvoi vers d’autres ressources en dehors du livre. Malgré tout, et si l’on peut voir cela comme un appauvrissement de l’ebook, ce n’est pour moi qu’une nouvelle manière de jouer avec ses codes et d’en proposer de nouveaux. Annoter et consulter d’autres sources étaient déjà possible dans les livres papier. La plupart des ouvrages de fantasy sont accompagnés d’une carte de leur univers par exemple. Mais voir le plan d’une pièce se dessiner sous nos yeux et indiquer les éléments intéressants du lieu au fur et à mesure qu’Holmes les énumère, ça ce n’est possible que grâce aux enrichissements du numérique. De même, provoquer un sursaut chez le lecteur en plaçant un cri à glacer le sang au bon moment peut valoir de verrouiller la forme de son texte. ( )