Le Lis et le lion

Charles le Bel est mort à son tour sans laisser d’héritier mâle. Edouard d’Angleterre réclame le trône et la couronne pour lui par sa mère, dernière proche parenté du roi décédé.

Robert d’Artois soutient son cousin Philippe, fils de feu Charles de Valois, qui monte sur le trône. Ce dernier fait de son beau-frère, un pair de France et son principal conseiller. Cependant, Robert ne désespère pas de retrouver l’Artois et de se venger de sa tante Mahaut. Il produit de faux documents et séduit la dame de parage de la duchesse d’Artois. Il réussit à faire empoisonner sa tante mais la supercherie des faux est découverte.

Du sommet du royaume, Robert bascule dans la traitrise et la félonie aux yeux de la Couronne. Il part en exil et convainc son cousin, le roi d’Angleterre, de réclamer son dû en faisant respecter son bon droit et récupérer la Couronne de France.

Cet avant dernier tome de la saga des Rois maudits raconte par le menu la série d’évènements précédent le déclenchement d’un conflit qui va durer plus de cent ans. ( )

Une fois encore, avec ce sixième tome des rois maudits, Maurice Druon nous entraîne avec délectation dans les arcanes politiques françaises, dans ces corridors obscurs de l'Histoire où les embuches servent les ambitions des puissants au détriment du bien commun. Robert d'Artois, personnage auquel on s'attache forcément, est à la manœuvre sur tous les plans dans cette histoire et après avoir fait un régent, fait un roi et de ce fait, se croit tout permis pour récupérer ses terres. Jusqu'à trifouiller des écritures et commettre des faux. Ah ! Que ce roman respire la modernité la plus totale tant certaines pratiques de la République s'accordent avec celles de la Monarchie. C'est toujours le bien commun qui en pâtit. Robert d'Artois condamné, n'aura de cesse de se trouver un nouveau protecteur en flattant l'oreille d'Edouard III et en lui proposant de prendre la suite de son grand-père, Philippe le Bel. La mécanique de la guerre de Cent ans est donc bien enclenchée.

Il fallait l'habilité d'écriture et la limpidité des propos de Maurice Druon pour passionner à ce point le lecteur sur cette période historique. ( )

Avec la mort de Charles IV le Bel s'éteint la dynastie capétienne. La branche Valois la remplace dans le ciel de France. Le comte Robert d'Artois anime ces années décisives pour l'occident européen. Nul ne s'est dépensé plus que lui pour faire attribuer la couronne à son cousin Philippe de Valois. En échange, il attend qu'on lui rende le comté de ses aïeux. Pour soutenir son bon droit, rien ne l'arrête : ni l'usage de faux, ni le parjure ou les crimes. Déchu de ses titres, banni de sa patrie, c'est lui qui prononcera, devant le roi Edouard III et le Parlement d'Angleterre, la harangue qui sera le premier acte de la guerre de Cent Ans.

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