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Chargement... premiere personnepar Stephen Jourdain
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> Blibliographie : https://www.stephenjourdain.com/22_blibliographie.htm
> SUS À LA PREMIÈRE PERSONNE, par Gilles Farcet. — Une fois n'est pas coutume, je supplie les lecteurs de Nouvelles Clés qui m'accordent quelque crédit d'acheter et de lire sans délai un livre récemment paru aux Deux Océans et lumineusement intitulé Première Personne. Singulier ouvrage d'un non moins singulier auteur jusqu'à présent seulement connu “happy feux” entre autres par le biais de fulgurants articles publiés par la revue Troisième Millénaire — grâce lui en soit rendue. Pourquoi cette supplique ? Pour la raison toute simple que depuis plus de quarante ans, Stephen Jourdain — tel est le nom de l'oiseau rare — vit ce dont nous parlons tous, ou plutôt ce autour de quoi nous bavardons : à savoir, l'éveil", l'illumination", l'extase", le "satori", et autres expressions tout justes bonnes à pointer un doigt vers un soleil dont bien des traditions nous affirment l'existence mais que nous ne saurions contempler puisque nous habitons le royaume des ténèbres.
Résumons-nous : A seize ans, sans avoir jamais ouï-dire de la "spiritualité", ce rejeton d'une famille de tradition artistique, républicaine et athée bascule soudainement dans ce qu'il faut bien appeler l'éveil". Il se découvre en tant que sujet infini contemporain de l'éternité. C'est ce qui, dit-on, arriva, de manière assez similaire, à Ramana Maharshi dans sa dix-septième année. Et que croyez-vous donc qu'il advint de ce Monsieur Jourdain qui faisait de la spiritualité sans le savoir ? Eh bien pas grand-chose, du moins dans l'ordre du show-business initiatique. Il ne devint pas un "maître", ne se rasa pas la tête, ne se retira pas dans quelque Himalaya. Il s’appliqua plutôt, tant bien que mal, à suivre l'adage zen — du reste inconnu de lui — : "soyez ordinaire". Il se maria, eut des enfants et exerça trente années durant à Paris la profession d'agent immobilier… Sa seule originalité fut de publier, d'abord chez Gallimard (tout de même…) puis chez de confidentiels (et combien courageux) éditeurs, une poignée de petits livres d'une grande tenue littéraire, au fil desquels il s'essaie à faire filtrer par le Verbe un peu de ce qui l'habite. Car cette expérience (l'Éveil') n'a chez lui jamais vacillé. Seulement voilà, cet individu qui du matin au soir évolue dans les sommets de la métaphysique concrète ne s'est jamais soucié de faire carrière dans l'essentiel. Plein d'humour, et même de gouaille, il incarne à la française et sans prosélytisme aucun la pointe du vedanta, le nec plus ultra du zen, l'ultime de mystique, etc.
Attention : présenté sous la forme d'entretiens décapants, Première Personne vous paraîtra peut-être un rien "difficile", voire provoquant. Qu'importe. Lisez en quelques morceaux par-ci par-là ; si cela ne fonctionne pas, ranger le bouquin en attendant des jours meilleurs. Ou alors, immergez-vous dans cette parole qui opère telle une vrille au travers de nos représentations du réel. Une chose est importante : voilà enfin quelqu'un qui au plus haut niveau parle de ce qu'il sait de quoi il parle, cela sans se nommer Shri Blablablananda ou Swami Machinchose. Le fait est assez rare pour mériter que l'on y prête attention. Si au-delà de la soussoupe new âge et autres ronrons dont on vous berce, vous vous sentez, comme moi, concernés par ce qui réside au coeur de toute spiritualité, vous vous devez d'acquérir ce livre. Pardon d'insister, mais c'est ainsi, et qu'y puis-je ?
De Stephen Jourdain : Cette Vie m’Aime, Éveil, La Flèche de Talo, aux éditions Le Temps qu'il Fait (31, rue de Segonzac, 16100 Cognac), Première Personne, Éditions Les Deux Océans.
—Nouvelles Clés, (13), Sept./Oct. 1990, (p. 74)
> PREMIÈRE PERSONNE, de Stephen Jourdain. — On dit que la « réalisation » est une seconde naissance. C’est celle de la créature humaine, de l’humble moi humain ?
— « L’éveil » est venu et il n’est rien resté de l’homme que j’étais jusqu’à ce que cette lame coupe net le fil de ma vie. Cette humanité-là a été consumée, anéantie, dans sa trame et dans son écume. Ce que j’appelais « mon esprit », que j’étais et pratiquais avec une rare ardeur, et ce moi pensant, voulant, qui en était l’habitant, et que je considérais comme le fin du fin, l’indépassable performance, en matière d’intériorité - tout ceci a rejoint le néant des rêves que l’éveil foudroie. Et quelque chose d’entièrement neuf, de totalement inédit, est né. Et cette chose flamboyait comme Dieu. En fait, si j’élimine du mot tous les sens qui lui sont étrangers et le parasitent, je dois dire j’avais bien affaire à Dieu et à ses feux inouïs... Ce qui venait de naître, de naître des cendres de l’homme était Dieu... Quelle commotion que d’apprendre que les traits divins sont ceux de l’homme ! Ed. Les Deux Océans, 1990 - 155 p.
—3e millénaire, (17), Automne 1990