cet essai sur "L'©trange Cr©♭ature du lac noir" (1954) de Jack Arnold prend la suite d'un premier volume sur "L'Homme invisible" (1933) de James Whale, paru dans la m©®me collection. Il en prolonge les r©♭flexions sur les figures filmiques dans une approche © la jonction de la g©♭om©♭trie non euclidienne et d'une certaine ontologie des objets (Timothy Morton, Michel Serres, Fran©ʹois Dagognet), © la fois math©♭matique et imaginaire, et formul©♭e dans le cadre de l'analyse d'une nouvelle entit©♭ m©♭morable du cin©♭ma fantastique hollywoodien : un homme-poisson se pr©♭sentant comme une concr©♭tion fascinante d'intensit©♭ visuelle et d'©♭nigme zoologique. Le film d'Arnold met en abyme, secr©♭tant de la th©♭orie par des moyens d'images, une conception de l'image comme ©®tre vivant et de l'iconologie comme discipline biologique. C'est notamment l'enjeu d'une lecture crois©♭e de l'iconographie chez Aby Warburg et de la morphogen©·se par transformations de coordonn©♭es g©♭om©♭triques chez le biomath©♭maticien D'Arcy Thompson, son contemporain ; lecture proposant un mod©·le de fiction ©♭conologique. Mais l'examen du film ne s'arr©®te pas l© : il croise les mythes grecs, Dario Argento, une Annonciation renaissante, des couvertures de romans de poche, un personnage de bande dessin©♭e, Ren©♭ Thom, des tenues sportives, un ℗± ph©♭nom©·ne de foire ℗ , Rita Hayworth, G. W. Leibniz, Alain Guiraudie, des peintres surr©♭alistes, des naturalistes de la Renaissance, Kinji Imanishi, Vladimir Jank©♭l©♭vitch, Gilles Deleuze, Mickey Mouse, et bien d'autres encore. Et pour finir la red©♭couverte d'un roman m©♭connu de Maurice Leblanc, Les Trois Yeux. Une seule r©·gle : accepter de prouver le mouvement en nageant.