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Le tour de l'île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d'est en ouest, depuis la porte d'entrée jusqu'à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir - la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j'en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l'a composé ? Qui, surtout, a donné l'ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l'ignore... Et l'enfant ? Lorsqu'on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n'a-t-il pas crié ? Pourquoi s'est-il laissé couler ?

À l'origine du crime, qu'y avait-il ?

Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu'on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu'y avait-il "au commencement" ?
  AFNO | Jul 9, 2019 |
« Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve ».

L'homme qui écrit cette lettre testamentaire du fond de son cachot n'a plus que quelques jours à vivre. Sa femme quelques semaines et son fils quelques mois. Il ne sera jamais roi, mais le sera néanmoins dans l'esprit de ceux qui le détiennent. Roi sans avoir été enfant, sans avoir pu exprimer des désirs d'enfant dans un monde assoiffé de sang. Roi d'un royaume circonscrit à une tour crasseuse, miteuse, où la vie se consume doucement. Un enfant-roi perdu, ballotté au milieu d'un univers ogresque qui sombre dans l'absurde totalitaire et égalitaire. Un enfant-roi qui est le sommet émergé d'un monde englouti. Un enfant qui n'a pas de haine ou plus de haine car pour avoir la haine, il faut avoir connu le monde. Le monde le rejette, l'éjecte, le vomit, lui « l'avorton » du « gros cochon », l'enfant du Temple sacrifié sur l'autel des idoles. Car c'est bien de Louis Capet, qui aurait été le dix-septième du nom, qu'il s'agit mais il pourrait s'agir de n'importe quel enfant maltraité à n'importe quelle époque. « La chambre » de Françoise Chandernagor nous renvoie l'enfant du Temple en reflet de nos mondes désocialisés, déshumanisés au point de sacrifier un bourgeon d'homme au nom de la raison d'Etat. Les bourgeons d'homme sont tout aussi sacrifiés aujourd'hui par une raison individualiste devenue le clone de la raison d'Etat. Bon sang ne saurait mentir chez la fille aînée des droits de l'Homme et de la Révolution, car sans nul doute, c'est bien au nom de ces droits que l'on dénie aujourd'hui comme hier ceux des plus faibles. Non pas que les injustices étaient inexistantes antérieurement à la formulation des droits mais leur proclamation rend leur violation plus criante. Allez, Vae Victis mais « fraternité » quand même.

Est-ce le dégoût qui nous monte aux lèvres, dans cette évocation puissante du fils de Louis Capet seizième du nom ? Est-ce l'écœurement devant Mozart qu'on assassine, pour reprendre l'expression de Saint-Exupéry ? Sans doute les deux car dans un monde où les marées des massacres ne connaissent jamais de reflux, le radotage du mot « liberté » s'accompagne toujours en écho du mot « crime ». Quant à l' « égalité », la pauvresse, il faut bien reconnaître qu'elle ne fut évoquée que face au « rasoir national » car dans les autres cas, il y eut des individus qui furent « plus égaux que d'autres », pour reprendre le mot d'Orwell, et dont la seule qualité fut de répandre la fange, l'ignominie et le malheur.

La lecture du roman de Françoise Chandernagor laisse le lecteur dans une tension horrifiée. Il faut un grand talent pour susciter l'horreur en faisant de l'histoire. Malheur au pays dont le prince est un enfant. La France s'enfoncera dans la tourmente révolutionnaire et la gabegie humaine napoléonienne. Laissons aux historiens le soin de juger le livre de Mme Chandernagor. Pour nous, dans ce monde ou d'aucuns se réclament les héritiers des grands ancêtres « révolutionnaires », on ne peut avoir qu'un seul mot après avoir lu « la chambre » : Les salauds ! Une envie meurtrière subite vous prend pour arracher le malheur du cœur du monde, réduire à néant ceux qui nient l'homme. Réfrénons pourtant cette pulsion en relisant le testament de feu Louis XVI : « je prie tous ceux que je pourrais avoir offensé par inadvertance ou ceux à qui j'aurai pu avoir donné de mauvais exemples ou de scandales, de me pardonner le mal qu'ils croient que je peux leur avoir fait ». Pardonnons, pardonnons donc, même si ces mots ont manqué aux bourreaux du petit Louis, mais n'oublions pas ! ( )
  Veilleur_de_nuit | Jan 25, 2011 |
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