L'histoire est pour le moins originale. Elle met en scène John May, un homme vraisemblablement dans la petite cinquantaine, qui travaille à Londres dans un cabinet spécialisé dans la recherche de proches de défunts partis dans la plus grande solitude. John May, ne connaissant lui même aucune famille et menant une vie totalement solitaire, se dédie corps et âme à sa mission avec une rigueur et une pugnacité sans faille, dans une vie parfaitement étroite et réglée. Le comédien Eddie Marsan, au physique assez improbable, tout en retenue, remplit son rôle à merveille. Derrière le masque de l'employé modèle et maniaque se dissimule une humanité bouleversante et que l'annonce de son licenciement après 22 ans de bons et loyaux ne fera qu'encourager à accomplir encore plus pleinement sa dernière mission.
Le film est subtilement empli de détails sur le passage d'hommes et de femmes éreintés par la vie, terminant dans la solitude la plus totale, et dont quelques effets personnels collectés dans un sac plastique serviront à John May à écrire un texte que le curé lira à leur enterrement. Cérémonies auxquelles John May assiste toujours désespérément seul, en dépit de tous ses efforts pour retrouver des proches ou des amis, et les motiver à venir.
Une fable sensible et cruelle sur la solitude, qui déborde d'humanité dans un scénario faussement sage et rangé. A découvrir. ( )