> UNE LÉGENDE AUX QUATRE VISAGES. — Epstein (Daniel Mark) compte parmi les biographes contemporains les plus probants (Walt Whitman et Nat King Cole notamment). Sa sympathie pour Bob Dylan est née d'un concert de 1963 au cours duquel l'écrivain découvre ce jeune folkeux, freluquet et contestataire dont tout le monde parle et tombe sous son charme. Ce coup de foudre pour Robert Zimmerman qui dure depuis cinq décennies, l'admirateur avisé qu'est Epstein l'a mis en relief minutieusement, au travers d'un ouvrage puzzle, articulé autour de quatre live majeurs (de 1963 à Washington à 2009 à Aberdeen). Pas de révélations tapageuses, pas de scoops tonitruants, mais des témoignages de sa vie, riches, collectés auprès des musiciens ou puisés dans l'environnement professionnel de Dylan. Toute la matière alimentant La Ballade de Bob Dylan fut consignée avec précision par l'auteur avant d'être fidèlement restituée présentement. Chaque concert correspond à un nouveau contour de l'artiste. On s'aperçoit bien vite qu'Epstein connaît son Dylan sur le bout des doigts et détaille avec force précision et justesse toutes les transformations de son idole : le jeune homme révolté de Washington 1963, le rockeur starisé et vénéré du Madison Square Garden (1974), le Dylan usé de Tanglewood (1997) et le dernier en date, celui qui arpente toujours les scènes, comme à Aberdeen en 2009, ressassant éternellement ses mémorables chansons. Cette Ballade de Bob Dylan n'a rien d'une bio supplémentaire, mais elle est certainement la plus proche de la vérité et la plus convaincante. C'est à ne manquer sous aucun prétexte (PLO54).
—jean-claude, le 22 novembre 2011, (Sur Amazon.fr) ( )