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> DOMMAGE, par Alain Galatis (2005, Les Deux Océans, 72 p.). — Libre découvreur spirituel : Alain Galatis témoigne de sa perception du réel, ou plutôt de la manière dont le réel se perçoit. Non que l’auteur ait quelque prétention, mais parce que ses observations, ses remarques, ses clins d’oeil et ses intuitions, sont celles de tout homme dont la vie s’est unie à la connaissance de soi. « Tous dans le réel, nous sommes plus qu’intimement liés, nous sommes le même et seul être. » L’auteur partage, avec tout chercheur, la difficulté de l’absurde qui hante nos esprits égarés dans les sentiers rationnels et irrationnels de la pensée. « Il est possible d’appréhender le réel. Nous ne souhaitons pas une telle conscience. Les ennuis commencent. », « Nous sommes notre seul ennemi », « Nous refusons cette conscience de la réalité avec beaucoup trop de force et d’acharnement... »
Les questions sociales et politiques ne peuvent être exclues de la conscience du réel, cet ouvrage l’exclame par maints aspects. « Qu’allons-nous faire ? Continuer de jouer aux gladiateurs ? Plonger dans la mêlée où chacun est tellement convaincu d’avoir forcément raison ? », « Le chaos dans lequel se débat l’humanité n’est que le résultat de nos délires respectifs qui l’alimentent... Si nous voulons changer la situation, il n’y a pas d’autre solution que de mettre fin, nous-mêmes, à nos propres délires. » Toutefois, l’auteur n’use pas de la lourdeur du drame qui pèse parce que nous le portons, avec humour, il ouvre aussi de nouvelles portes : « Au lieu d’apprendre une langue étrangère, il serait infiniment plus important de découvrir que toute langue est étrangère. »
Pour qui apprend à lire en lui-même, « Dommage » est un ouvrage concis consacré à la méditation libératrice.
—3e millénaire, (78), Hiver 2005

> RÉSUMÉ. — L’être humain ne s’intéresse pas à ce qui est. Il préfère le monde fantasmagorique de son imaginaire. Astuce suprême pour ne pas être dérangé, il décrète que cette rêverie est la réalité. Le tour est joué ! Plus besoin d’un questionnement en profondeur : nous possédons déjà toutes les réponses. Ce choix n’est évidemment pas le fruit du hasard. Vivant sous l'emprise d’un monde illusoire et l’identifiant au réel, il nous est extrêmement difficile et douloureux d’en reconnaître le caractère fictif. Dommage ! En refusant de nous confronter à cette question de la réalité, nous déclinons également la possibilité d’acquérir un comportement lucide et responsable tel que l’exigerait notre condition humaine et dont la société a cruellement besoin.
*Dommage, par Alain Galatis (Les Deux Océans) ( )