Daniel Roumanoff

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Roumanoff-Svami-Prajnanpad-biographie/128129

> Hourmant Louis. Roumanoff (Daniel). — Svâmi Prajnânpadn Biographie.
In: Archives de sciences sociales des religions, n°84, 1993. p. 328. … ; (en ligne),
URL : https://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1993_num_84_1_1504_t1_0328_0000_4

> BIOGRAPHIE MAIS PAS SEULEMENT. — Remarquable compilation de Daniel Roumanoff qui a pris des années de travail. Non seulement on découvre la vie de Swami Prajnanpad qui fut son maître spirituel, ainsi que celui d'A. Desjardins ou de F. Leboyer, on voyage dans une Inde profonde de début et de milieu du 20e siècle, à travers les traditions, les castes, la socété et les évènements de ces époques.
Les rencontres, les témoignages recueillis constituent également une passionnante approche de la pensée et de l'enseignement de Prajnanpad, une véritable introduction accessible à tous, qui éclaire souvent des points délicats ou complexes abordés parfois dans des livres relatifs à ce maître. Très agréable et facile à lire.
Cette biographie pourra être utilement complétée par l'ouvrage d'A. Comte-Sponville. (Daniel ROBERT)
—le 19 oct. 2013 (Sur Amazon.fr) 5/5

> SVÂMI PRAJNÂNPAD Biographie de Daniel Roumanoff. — Grâce aux ouvrages de ses élèves français, notamment Arnaud Desjardins, Svâmi Prajnânpad a acquis en quelques années une très grande notoriété dans les milieux de la spiritualité. Par-delà la richesse de son enseignement, Daniel Roumanoff nous fait découvrir l’homme lui-même. Svâmi Prajnânpad est un homme heureux que rien ne peut déstabiliser, bien qu’il ne soit jamais indifférent aux souffrances d’autrui. Ceux qui l’ont connu ont ressenti que personne ne les comprenait mieux et ne les aimait autant. Rien de ce qui est humain ne lui était étranger. Tel est le miracle de la sagesse sur lequel s’est penché l’auteur. Toutefois, nulle part on n’y trouvera le “secret mystérieux” qui a conduit un homme de la condition ordinaire à cet état d’ouverture et d’accueil total aux autres. Par cette biographie, Daniel Roumanoff, indianiste, nous montre de l’intérieur la société hindoue traditionnelle, si difficile à comprendre pour nos mentalités modernes. Ed. La Table Ronde, 1993. 375 p.
—3e millénaire, (27), Printemps 1993

> Arnaud Desjardins, à travers ses nombreux livres, nous a souvent parlé de son maître, Svâmi Prajnanpad et de sa pensée. Aujourd’hui, grâce à Daniel Roumanoff, qui fut le premier disciple français de Svâmiji de 1959 jusqu’à la mort de celui-ci en 1974, nous disposons d’un ouvrage qui fait la synthèse de l’enseignement de ce maître védantin contemporain. L’originalité de son enseignement réside d’abord dans le fait que ce brahmane bengali était scientifique de formation et qu’il tenta, à ce titre, de réconcilier matérialisme et spiritualité, science et tradition. De plus, Prajnanpad connaissait les écrits de Freud et la psychanalyse : aussi, son enseignement s’inspire-t-il nettement de ce courant de pensée qu’éclaire de façon tout à fait particulière la lecture des Upanishads et des textes de l’Advaïta Vedanta. Pour réaliser cette étude, Daniel Roumanoff a rassemblé et analysé des centaines de lettres et d’entretiens échangés entre Svâmiji et ses disciples occidentaux et indiens, entre 1927 et 1973.
La vie de Svâmi Prajnanpad, ainsi que les grandes lignes de son enseignement sont présentées de façon très claire et structurée. De nombreuses citations émaillent le texte, chaque chapitre étant rédigé « de manière à reconstituer le déroulement même d’un sitting, selon la démarche propre à Svâmiji qui consistait à aller du particulier au général, du relatif à l’absolu, de la dualité à la non-dualité ». Cet ouvrage, dont l’essentiel a fait l’objet d’une thèse de troisième cycle en Sorbonne, sera suivi d’un second, approfondissant davantage encore la pensée de Svâmiji.
Tous ceux qui désirent parfaire encore leur connaissance de ce maître et étudier notamment sa pédagogie (outre les ouvrages d’Arnaud Desjardins, trop connus pour que nous les citions ici) pourront lire avec profit les livres suivants : PRAJNANPAD, L’art de voir, Lettres à ses disciples, L’originel - 1988 ; Sumangad PRAKASH, L'expérience de l'Unité - Dialogues avec S. Prajnanpad, L’originel, 1986 ; R. SRI NIVASAN, Entretiens avec Svâmi Prajnanpad, L’originel, 1984.
—Revue Française de Yoga, (1), Janv. 1990

> Daniel Roumanoff est l’auteur de plusieurs livres consacrés à Svâmi Prâjnanpad : traduction d’entretiens et de lettres parus aux Éditions Accarias (L’Originel), biographie et enseignement publiés aux Éditions de La Table Ronde. Daniel Roumanoff a publié, en 1996, Psychanalyse et sagesse orientale. Une lecture indienne de l'inconscient.… (plus d'informations)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Roumanoff-Swami-Prajnanpad-un-maitre-contemporain... (t1) et https://www.babelio.com/livres/Roumanoff-Svami-Prajnanpad-un-maitre-contemporain... (t2)

> SVÂMI PRAJNÂNPAD, un maître contemporain - Tome 1, par Daniel Roumanoff - Albin Michel, collection Spiritualité, 20 € 463 p. — C'est en physicien que Swâmi Prajnanpad, maître spirituel d'Arnaud Desjardins, de Frédéric Leboyer, père du « lying », explique les concepts fondamentaux de la spiritualité hindouiste : karma, samskara, non dualité… Les lois de la vie sont des lois scientifiques, relation de cause à effet, action-réaction… Véritable passeur entre la tradition de l'Advaita-vedanta et la pensée occidentale, il utilise toutes la subtilité du vocabulaire de la langue anglaise pour traduire et préciser les notions essentielles contenues dans les textes traditionnels. Selon le Bouddha, tout est souffrance, selon Svami Prajnanpad, souffrance et plaisir sont tous les deux inexistants , se libérer de l'un consiste à se libérer de l'autre, l'une n'étant que la réaction à l'autre. Seul le mental est créateur de dualité, il est par nature étroit et limité. Svami Prajnanpad ne veut pas penser, construction du mental mais voir et vérifier. Ses lectures sur la psychanalyse l'ont ouvert sur la question du désir sexuel, thème rarement abordé par les maîtres traditionnels.
Daniel Roumanoff se livre à un exercice difficile en consignant l'enseignement de Svami Prajnanpad qui le délivrait d'une manière très personnalisés sous forme de questions réponses, ces dernières ne devant en aucun cas être séparées des questions posées. —Marie José MATHIEU
—Infos Yoga, (72), Mai/Juin 2009, (pp.41-42)

> Conscience sans objet : http://consciencesansobjet.blogspot.com/2011/07/prajnanpad-ou-yogeshvar-chatterj...
> Svâmi Prajnânpad, par André Comte-Sponville (le 17 juin 2015) : Psychologies.com

> Roumanoff (Daniel). SVÂMI PRAJNÂNPAD, un maître contemporain - Tome 1 : Les Lois de la Vie ;
Id. : ABC D’UNE SAGESSE (2009, Albin Michel, 160 p.)
Les éditions Albin Michel rééditent deux ouvrages complémentaires de Daniel Roumanoff sur l’enseignement de Svâmi Prajnânpad qu’il rencontra dès 1959 et dont il devient, avec Arnaud Desjardins, l’un des neuf élèves français. Le premier ouvrage, Svâmi Prajnânpad, un maître contemporain, offre une présentation complète de sa vie et de son enseignement dans la pure lignée de l’Advaita Vedânta, la non-dualité. S. Prajnânpad a eu à la fois une éducation traditionnelle et une éducation scientifique. Il a mêlé à son enseignement des sources aussi différentes que la tradition hindoue, les sciences physiques occidentales et la psychanalyse. Il ne voyait pas d’opposition entre science et spiritualité. Ce large spectre a permis à de nombreuses personnes, notamment en Occident, et suite aux livres publiés par A. Desjardins de se reconnaître dans cet enseignement. Dans la voie de la non-dualité, on considère que l’existence de l’ego est l’illusion par excellence, l’illusion fondamentale. Tout le travail doit porter sur la dissolution de cette illusion. « Le mental (manas), comme l’ego, a son origine dans le passé. Il est fait de refus et joue le rôle d’un maître prestidigitateur qui fait apparaître comme réel ce qui n’existe pas en réalité. Il se manifeste par des pensées, des émotions et des désirs. Il est complexe, retors et fourbe. Sa nature est de tromper pour assurer sa pérennité. Il est le créateur de la dualité, dont il est le contrôleur et l’ordonnateur. Pour s’en délivrer, il faut le traquer sans merci en le confrontant sans relâche aux faits tels qu’ils sont. » Cet ouvrage est très dense et aborde toute la richesse de l’enseignement. A. Desjardins nous dit d’ailleurs dans sa préface qu’il a longtemps souhaité que D. Roumanoff le publie : « je me réjouis que tel soit aujourd’hui le cas et que nous disposions enfin d’un ouvrage de référence sur Svâmi Prajnânpad. »
Dans le second ouvrage, ABC d’une Sagesse, D. Roumanoff a réuni les formules les plus percutantes de Svâmi Prajnânpad, classées par thèmes, et propose, avec cet ensemble de maximes de sagesse, un autre regard sur les difficultés de la vie quotidienne.
—3e millénaire, (92), Été 2009

> SVÂMI PRAJNÂNPAD, un maître contemporain - Tome I et II, de Daniel Roumanoff (Albin Michel, 2009). — Élève de Svâmi Prajñânpad depuis 1959, Daniel Roumanoff est l’un des plus grands spécialistes de la pensée de ce maître contem porain. Ayant reçu une formation scientifique et traditionnelle, Svâmi Prajñânpad a opéré une synthèse Orient-Occident : il a éclairé par de nouvelles interprétations la tradition de l’Advaita Vedânta et a utilisé la psychanalyse pour lever les obstacles dus à l’histoire personnelle et permettre au disciple d’avancer sur le chemin spirituel. Daniel Roumanoff restitue ici fidèlement la richesse de l’enseignement de ce maître à travers ses paroles mêmes. (Semi-poche)

> SVÂMI PRAJNÂNPAD, un maître contemporain - Tome 1, de Daniel Roumanoff, édition Albin Michel. — Élève de Svâmi Prajnânpad depuis 1959, Daniel Roumanoff est l’un des plus grands spécialistes de la pensée de ce maître contemporain. Ayant reçu une formation scientifique et traditionnelle, S. Prajnânpad a fait une synthèse Orient-Occident. Il a éclairé, par de nouvelles interprétations, la tradition de l'Advaita Vedânta, et a utilisé la psychanalyse pour lever les obstacles dus à son histoire personnelle et permettre au disciple d’avancer sur le chemin spirituel. Cette réédition en format poche restitue fidèlement la richesse de l’enseignement de ce maître à travers ses paroles. (Jean-Pierre LAFFEZ)
—Carnets du Yoga, (278), Juin 2009, (p. 32)

> LA RENCONTRE DE L’HINDOUISME ET DE L’OCCIDENT. — Ayant reçu une formation scientifique et traditionnelle, Svâmi Prajnânpad a opéré une synthèse Orient-Occident : il a éclairé par de nouvelles interprétations la tradition de l'Advaita Vedânta et a utilisé la psychanalyse pour lever les obstacles dus à l’histoire personnelle et permettre au disciple d’avancer sur le chemin spirituel. Comme le dit Arnaud Desjardins dans sa préface, « il ne suffit pas de lire les paroles de Svâmi Prajnânpad. Il faut se battre avec elles comme Jacob s’est battu avec l’Ange, assumer le défi qu’elles nous proposent, les digérer, les assimiler, les laisser nous transformer insidieusement. » À travers sa biographie de référence (dont le second volume paraîtra en juin) et son anthologie (ABC d’une sagesse) Daniel Roumanoff, son élève depuis 1959, restitue fidèlement la richesse de l’enseignement de ce maître.
*Svâmi Prajñânpad, un maître contemporain, Daniel Roumanoff, Vol. I, 480 pages, 20 € (vol. II à paraître en juin)
—L’Homme en Question, (23), Hiver 2009, (p. 7)… (plus d'informations)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Roumanoff-Psychanalyse-et-sagesse-orientale
—Une-lecture-in/816433

> L'oeuvre de Daniel Roumanoff nous permet de comprendre la pensée d'un des grands maîtres de la philosophie de l'Inde en ce siècle.
—Nouvelles Clés

> Cette `lecture indienne de l'inconscient' nous montre combien le rapprochement entre deux mondes qui sembleraient à priori antinomiques peut se révéler enrichissant.
—Terre du Ciel

> Bien avant Freud, le Védanta décrivait avec d'autres mots un inconscient qui rejoint et dépasse celui de la psychanalyse
—Actua Psy

> Comment un maître spirituel hindou se fit le disciple de Freud.
—Libération

> Un ouvrage passionnant.
—Bulletin critique du Livre français

> Une étonnante rencontre entre la psychanalyse et la sagesse de l'Inde. L'analyse freudienne peut préparer la vraie libération, l'éveil vers la conscience inconditionnée.
—La vie naturelle

> Ce que la psychanalyse peut apporter au chercheur spirituel.
—Psychologies… (plus d'informations)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Roumanoff-Candide-au-pays-des-gourous/110307

> Candide au pays des gourous, par Daniel Roumanojf (149 F) Ref : A7. Premier disciple français à avoir rencontré rel="nofollow" target="_top">Svâmi Prajnanpad, le maître d'Arnaud Desjardins, Daniel Roumanoff donne ici le journal de son premier voyage en Inde en 1959 et de ceux qui l'ont suivi jusqu'en 1964. En une terre non encore envahie par les touristes de la spiritualité, Daniel Roumanoff, parcourt l'Inde spirituelle allant de maître en maître.
—Nouvelles Clés

> CANDIDE AU PAYS DES GOUROUS, par Daniel Roumanoff (Dervy-Livres). — Après s’ètre voué à préserver la mémoire et l’enseignement de Swâmi Prajnanpad, ce gourou pas comme les autres dont la stature décapante s’impose chaque jour davantage* (* Voir les entretiens et lettres oubliés aux éditions L’Originel, ainsi que la somme en deux volumes consacrée par Roumanoff à Swami Prajnanpad aux éditions de La Table Ronde), Daniel Roumanoff a cette fois choisi de parler en son nom propre. Laissant là son travail de bénédictin tout entier centré sur l’oeuvre de son maître, il se fait avec Candide au Pays des Gourous grand reporter d’un ashram à l’autre, à la chasse aux sages, signes et prodiges made in India. Il y a du Rouletabille chez ce jeune diplômé d’HEC qui, en 1959, se lance avec une fougue qui n’a d’égal que son esprit critique dans un pèlerinage aux sources dont il ne reviendra pas indemne. L’attrait et l’originalité de ce livre tiennent d’abord à son style : rien de laborieux ni de convenu dans ce volumineux journal de voyage qui, en dépit de sa portée métaphysique, se lit comme un roman policier. Roumanoff s’y entend à nous tenir en haleine, et la visite de chaque nouvel ashram retentit chez le lecteur comme un rebondissement de plus dans ce thriller mystique mené tambour battant. Ainsi que dans tout bon film d’espionnage, le pittoresque est au rendez-vous. Saddhous et Swami hirsutes se disputent la vedette avec Satya Sai Baba et ses tours de passe-passe. L’Inde et ses pèlerins, ses sages et ses fous, ses beautés et ses horreurs châtoie sous nos yeux étonnés. Mais là n’est pas l’essentiel : compte rendu d’un itinéraire géographique, ce livre d’une grande densité est avant tout le récit d’un périple intérieur parfois exaltant, souvent douloureux, à travers les affres du doute, de l’épuisement, de l’espoir et de l’émerveillement mêlés. A la fois roman picaresque et roman d’apprentissage, Candide au Pays des Gourous est aussi l’histoire d’une passion déçue. Émerveillé par sa rencontre avec Ma Ananda Mayi qu’il pare de toutes les grâces, impressionné par ses premiers contacts avec Swami Prajnanpad, le jeune homme inquiet se trouve bientôt déchiré entre un idéalisme mystique qui culmine en sa fascination pour Ma et la voie dépouillée proposée par celui dont il deviendra finalement l’élève. C’est dans l’évocation au jour le jour de cette tempête intime que résident l’enjeu et la beauté de ce document hors pair ; libre au lecteur de ne pas toujours suivre Roumanoff au fil des implacables séances de dissection auxquelles il ne cesse de se livrer : tout est chez lui passé au crible d’une intelligence si acérée qu’elle semble n’épargner rien ni personne. Mais sous l’apparente froideur de l’analyse palpite le coeur d’un pèlerin amoureux fou d’une vérité qui toujours se dérobe à lui, même et surtout lorsqu’il la voit sous les traits d’une femme-mère au regard d’outre-terre. (Gilles FARCET)
—Nouvelles Clés, (14), Nov./Déc. 1990, (p. 66)

> AU PAYS DES GOUROUS

Par Roger-Pol Droit, La compagnie des philosophes (Odile Jacob)

1959. Après HEC et Langues O, un jeune homme de vingt-trois ans part de Paris en auto-stop. Destination : Delhi et la sérénité. Moyen : trouver en Inde un maître qui lui convienne. Ce n’était pas la mode, rien ne l’y préparait. Avec une adresse en poche, et en tête autant de témérité que de résolution, Daniel Roumanoff se retrouve donc dans un ashram et découvre que sagesse et imposture ne sont pas simples à discerner. Entre un homme ordinaire et un maître spirituel, comment faire la différence ? Aucune réponse ne s’impose d’emblée. Seule tranchera l’expérience personnelle. Ce Candide au pays des gourous se mue en cobaye attentif, pragmatique et prêt à tout. Il côtoie maîtres célèbres et guides obscurs, vrais mystiques et vrais mystificateurs, européens détraqués et déracinés de tous les pays. Un coup de foudre le saisit à Bénarès : il est sûr d’avoir rencontré, en la personne d’une femme singulière, Mâ Ananda Mayee (1896-1982), la mystique indienne la plus célèbre du XXe siècle, ce qu’il est venu chercher de si loin. C’est finalement auprès d’un sage qui lui fit d’abord plutôt mauvaise impression et qui, a priori, ne l'attirait guère, que Daniel Roumanoff fera son chemin. Il découvre Swâmi Prajnânpad à mesure que, grâce à ce vrai maître, il se découvre lui-même. Cette trajectoire confirme qu’une évolution véritable suit des sentiers escarpés et des voies inattendues.

L’existence de Swâmi Prajnânpad fait songer que le sage n’est peut-être pas seulement un idéal, une figure de légende ou de rêve. Des êtres qui se sont défaits de la souffrance et des tourments, des limites du moi, des enclos du désir, cela existe-t-il ? Celui qui affirme vivre désormais dans un présent plein, sans attachement à l’homme qu’il fut, sans souci de l’heure d’après, on peut croire qu'il ment ou qu’il délire. Ce n’est peut-être pas le cas. La vie et l’enseignement de Swâmi Prajnânpad, né en 1891 non loin de Calcutta, mort en 1974, laissent en effet penser que l’impossible arrive encore en ce siècle qui n’y croit guère. Daniel Roumanoff a retracé ce qu’on peut savoir de l’existence de ce maître. Élevé dans une famille de brahmanes pauvres, celui qui s'appelait d’abord Yogeshvar Chatterjee se signale dès l'enfance par une extrême sensibilité et par l’exigence radicale qu’elle suscite en lui de tirer toutes les conséquences de ses expériences. Il aime le sel. Sa belle-sœur lui fait une blague : elle remplace un jour le sel par de la farine. Et il ne s’aperçoit de rien. Quand il voit sa méprise, il décide de ne plus jamais utiliser de sel. C’est devenu inutile : il l’a vu. Ceci n’est pas une anecdote. Voir, rien qu’une fois, mais entièrement, est en effet la clé de la vie de cet homme. Une seule expérience, aussi banale soit-elle, peut suffire à tout transformer dans une existence, si elle est vue et saisie dans son intégralité.

Il poursuit des études d’ingénieur, son frère aîné Sedja subvient à tous ses besoins, se sacrifie pour lui. Yogeshvar l'aime plus que tout. Quand son frère le convainc de se marier, malgré ses réticences, le jeune homme lui demande de choisir son épouse dans une famille pauvre. Et le père de la jeune fille les couvre de cadeaux, comme il se doit. Yogeshvar proteste : ce n’est pas ce qu’il voulait. Le frère protecteur s’irrite, va jusqu’à lui reprocher de mieux aimer son beau-père que lui-même. « Le monde entier est devenu vide et sombre : je ne peux plus croire en rien », écrit le jeune homme. La seule personne en qui il avait une absolue confiance n’a rien compris de son attitude ni de ses mobiles. Il va tenter de résoudre cette énigme des erreurs humaines, des malentendus et des désespoirs sans véritable objet. Pas en un jour. Marié en 1919, il s’engage presque aussitôt dans le mouvement de non-coopération et le travail social. Après avoir enseigné dans divers collèges, trouvé un maître spirituel, mené une existence de mortifications, fait subir par « folie » toutes sortes d’épreuves à son épouse, pris l’habit des renonçants, fait retour à la vie, il sut finalement combiner la lecture des Upanishad et du Yoga-Vaisista à celle de Freud, qui commence tout juste à être connu en Inde.

La grande originalité de Swâmi Prajnânpad est en effet d’insister, dans le cadre d’une mise en pratique de la doctrine de la non-dualité issue du Vedânta, sur l’expression individuelle des émotions et des scènes fondatrices de la personnalité de chacun. C’est pourquoi, installé à partir de 1930 à Chenna, dans un ashram rudimentaire, impraticable durant la saison des pluies, il a toujours refusé de donner des conférences publiques comme d’écrire des livres. C’est toujours à quelqu’un de particulier qu'il s’adresse, adaptant ses propos, comme faisait le Bouddha, à la situation singulière de celui ou de celle qui est là. À partir des années 1960, ce gourou sans rituel, qui dit n’avoir pas de méthode (il l’invente pour chacun, à chaque heure), voit venir à lui des disciples français. Parmi eux : Arnaud et Denise Desjardins, Frédérick Leboyer, Daniel et Colette Roumanoff (pp. 280-82).… (plus d'informations)