pas aimé ( )

Envisager de raconter un roman de Fred Vargas frise le ridicule, aussi se contentera-t-on de dire qu’ici, comme dans Sous les vents de Neptune,
Adamsberg est confronté à des résurgences de son passé qui le déstabilisent fortement. L’enquête qu’il mène sur la mort de deux gars qui se sont fait trancher la gorge à la Porte de la Chapelle le remet en présence d’Ariane Lagarde, la médecin légiste à laquelle il s’était opposé quelque vingt-cinq ans auparavant. Un de ses nouveaux collaborateurs ne semble pas particulièrement l’apprécier, ce qui le perturbe d’autant plus que ce lieutenant Veyrenc de Bilhc est béarnais comme lui, originaire du village voisin du sien.
Enfin Camille, dont il a eu un fils, qu’il garde régulièrement, semble voguer vers de nouvelles amours et s’être affranchie de leur liaison passionnelle pour glisser vers des relations amicales, qui ne lui conviennent absolument pas...

Vargas n'a pas son pareil pour créer des personnages aux caractéristiques insolites qui éclipsent pratiquement l'énigme pourtant palpitante. Dans ce roman, tous ces éléments sont réunis, maîtrisés à souhait : versification de Veyrac, recette médiévale retorse, mélanges inédits de Lagarde sans compter les divagations mentales d'Adamsberg et le fantôme qui le poursuit. Un défaut : celui de puiser abondamment dans des œuvres précédentes en y faisant références : on a l'impression d'une publicité sans fin. Détail qui néanmoins ne gêne pas - le lecteur peut pleinement apprécier l'imagination débordante et presque fantasmagorique de Vargas. ( )

Cette fois, c'est une ombre qui va allerter les sens du commissaire Adamsberg, et Danglard le connaît assez pour savoir qu'il ne parle pas du temps. Ils iront en Normandie, où Adamsberge fera appel à l'un des Evangélistes, Mathias, le chasseur-cueilleur. Une histoire invraisemblable et qui pourtant se résoud très rationnellement ! ( )

Où l'on apprend enfin quelle a été l'enfance et la jeunesse de Jean-Baptiste Adamsberg, à travers le nouveau collègue et subordonné qui vient d'arriver à la brigade. Celui-ci a été la victime d'une guerre des bandes de jeunes et il lui en reste quelques séquelles... notamment qu'il aime se parler à lui-même en alexandrins. Ce qui n'enlève rien, au contraire, à l'excellente qualité de l'écriture et de l'intrigue. ( )