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Chargement... Du bon usage des étoiles (2008)par Dominique Fortier
Explorers in fiction (13) Chargement...
Inscrivez-vous à LibraryThing pour découvrir si vous aimerez ce livre Actuellement, il n'y a pas de discussions au sujet de ce livre. Dominique Fortier nous emmène à bord d'une des premières expéditions au Pole Nord, parti à la recherche du passage Nord-Ouest, reliant l'Atlantique et le Pacifique. La découverte d'un territoire inconnu emporte les passagers vers leur propre découverte. Ce roman, sous forme de récit de voyage très documenté, est bercé par la solitude et la mélancolie. Fortier fait un fabuleux travail de conciliation entre roman, histoire, passions et faits, aventure et journal de voyage. Les personnages sont attachants, bien développés; on entre dans leur intimité, voyant leurs doutes, leurs intérêts, leurs rêves et leurs désirs. Fortier utilise de multiples voix pour créer une incroyable mosaïque qui ne lasse jamais le lecteur. C'est un vrai tour de force qui ne devient jamais lourd ni pompeux, mais qui entraîne le lecteur dans un tourbillon de découvertes. aucune critique | ajouter une critique
Prix et récompenses
A sparkling, inventive debut novel inspired by Sir John Franklin's grand -- but ultimately failednbsp;-- quest to discover the Northwest Passage and by his extraordinary wife, Lady Jane. Originally published in Quebec as Du bon usage des etoiles, Dominique Fortier's debut On the Proper Use of Stars is as fresh and imaginative as anything published in recent years. It weaves together the voices of Francis Crozier, Sir John Franklin's second in command, who turns a sceptical eye on the grandiose ambitions and hubris of his leader, and of Lady Jane Franklin and her niece Sophia, both driven to uncommon actions by love and by frustration as months then years pass with no word from the expedition. Fortier skilfully accents the main narratives with overheard conversations and snippets from letters and documents that bring two entirely different worldsnbsp;-- the frozen Arctic and busy Victorian Londonnbsp;-- alive. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)843.6Literature French French fiction Revolution and empire 1789–1815Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Un blanc gris sous les nuages lourds de neige, un blanc d’ombre qui avale les distances et trompe la prunelle. Un voile blanc qui recouvre tout.
Un blanc noir les jours d’hiver sans soleil. (p. 187, Partie 2, “Les Voiles”).
Lady Jane m’aurait opposé son mépris, moi aussi lorsqu’on m’a parlé d’une expédition de Franklin, j’ai pensé au Benjamin scientifique et politique, me disant qu’il avait dû être bien vieux pour diriger cette expédition partie en mai 1845… John Franklin est bien moins connu en France qu’il ne l’est en Angleterre ou au Canada (l’exploration polaire a de façon générale peu intéressé les Français au XIXème siècle).
Ce livre, dont le titre reste pour moi énigmatique, est un récit romancé de l’expédition polaire dirigée par John Franklin, à la recherche du passage du Nord-Ouest, qui relierait l’Atlantique au Pacifique, un passage qui a toujours été au cœur des enjeux du trafic maritime, mais qui ne commence à exister que maintenant avec le changement climatique. Dans une œuvre polyphonique, Dominique Fortier conte en parallèle l’histoire des homme de l’expédition et celle de ceux qui sont restés derrière, chaque monde incarné principalement par Francis Crozier, commandant du Terror, l’un des vaisseaux de l’expédition et Lady Jane, femme de l’illustre explorateur, elle-même grande voyageuse et présentée comme une tête encore plus forte que son époux.
Ce livre demeure peut-être un peu obscur pour ceux pour qui cette histoire et ces personnages ne sont pas connus. J’ai compris plusieurs allusions en lisant l’article de Wikipédia, en particulier l’empoisonnement au plomb dont est victime l’équipage. Cette construction du roman qui suppose une connaissance préalable a probablement rendu ma lecture moins intéressante et plus superficielle. Ce qui est un peu dommage car, même si j’ai trouvé quelques maladresses dans le style et la construction, le livre m’a happée et je l’ai lu presque d’une traite.
De plus, je n’ai pu m’empêcher de penser au Retour d’Anna Enquist, qui fait le même parallèle entre celle qui reste et celui qui part, en l’occurrence James Cook, mais les deux n’exploitent pas le même thème : ici c’est la vacuité de la société victorienne bien-pensante qui est dénoncée, dans Le Retour, c’est la vie en parallèle, la distance, les liens indissolubles et l’incompréhension entre ceux qui partent et ceux qui restent qui m’a tellement marquée tant ces sentiments étaient aussi les miens lorsque je l’ai lu il y a plusieurs années. Le livre de Dominique Fortier devait donc se mesurer dans mon esprit à ce souvenir si vivace que je ne suis pas certaine de l’avoir apprécié à sa juste valeur.
J’en retiens finalement un livre qui manie les paradoxes, la confrontation entre la vanité des salons de Londres et le lugubre mess des officiers ; entre l’expérience frileuse et précautionneuse et la bravoure insouciante de ceux qui ne savent pas le danger ; mais peut-être surtout entre l’euphorie de l’exploration de grands espaces et le confinement des hivernages dans des bateaux pris dans la glace. J’ai pensé à L’Odyssée de l’“Endurance” de Shackleton, où j’avais découvert cette pratique de l’hivernage, avec ces grands bateaux à voiles immobilisés dans la banquise, une image qui me paraît tellement impossible. Etrange attrait des grands espaces, de l’aventure, qui se solde par une immobilité paradoxale et un confinement sans issue. Un livre qui donne un relief insoupçonné aux idées un peu oiseuses que l’on est né un siècle trop tard alors qu’il ne reste plus de terres à découvrir, aux songes un peu puéril qu’on aurait voulu être de ces expéditions. Le quotidien de l’aventure n’est pas à la hauteur du rêve, mais je suppose que nous continuerons à rêver, pas d’être Franklin, mais peut-être le grand Shackleton ?