> Grandes oeuvres d'Aldous Huxley "LA PAIX DES PROFONDEURS" (Editions la table ronde). — Gabriel Véraldi et Brigitte Véraldi, auteurs d’une thèse de doctorat sur les sources philosophiques et scientifiques d'Aldous Huxley ont entrepris de rééditer en les présentant d’une préface les plus grandes oeuvres de “saint Aldous" (entendu quelque part pour la première Ibis en 1936, est demeuré longtemps introuvable depuis lors. Il nous est présenté ici, dans une nouvelle traduction signée Brigitte Véraldi. Les coins arrondis, c’est un roman auto-biographique; dans la vie, comme dans le roman, Aldous Huxley et Anthony Beavis ne font qu’un. C’est l’histoire de l’érudit, qui, lorsqu’il pousse son raisonnement à ses ultimes limites, se voit dans l’obligation de déboucher “Hailleur” ou dans l’absurde. L’histoire de l’intellectuel qui ayant choisi la deuxième solution a longtemps boudé la vie. La considérant futile et luttant désespérément contre le sens qu'il sait pouvoir lui donner; jusqu’au jour, où par la voix de la raison, celle même qui le tenait prisonnier, il cédera.
Le chemin est aride et la vérité crue de certains passages nous laisse un goût amer de “Déjà vu’’. Le dernier grand coup porte à la banale et triste réalité du quotidien avec ses hypocrisies incomptables à tous le niveaux: comédie, sourire anatomique, confrontation, ego-trip... Mais c’est sans pardon: la rupture finale avec le “terre à terre" par son exposition à grand focus.
Le remède est efficace et ne peut que porter ses fruits. Après la lecture de “la paix des profondeurs”, l’entrée dans l’autre monde, devient une nécessité. La finesse, l’érudition, l’analyse et l’humour d'Huxley se transforment en une nourriture particulièrement jouissive pour l’esprit. Les freaks y mordront à pleine dent. On y suit le cheminement intérieur d’Huxley, qui aboutira on le sait en 1950 avec “Les portes de la perception” à l’expérience des psychotropes: mescaline et L.S.D. (Michel DUMAS)
—Mainmise, (72), Sept.-Oct. 1977, (p. 42)

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Huxley-La-paix-des-profondeurs/50916

> HUXLEY (Aldous). LA PAIX DES PROFONDEURS. Plon. 33 fr. — Le romancier met en scène un jeune homme, Anthony, qui doué d'une vive intelligence, d’une forte culture et possédant, par surcroît, une fortune qui le rend indépendant, ne peut, au milieu de ses hésitations et de ses remords, trouver un but à la vie. Devant le spectacle du monde et les émotions, il prend l’attitude d'un observateur détaché et désabusé, s’efforçant de noter d’une façon purement objective et désintéressé, ce qu’il voit pour en faire la matière d'un traité de sociologie. Mais, de désillusion en désillusion, il finit par s’apercevoir que le seul moyeu de vivre pleinement est, au contraire, d'entrer en sympathie avec tous les hommes, de les comprendre, de les aimer et d’atteindre ainsi, après avoir quitté les remous superficiels, la paix des profondeurs.
—Le jour indépendant politique, littéraire et artistique, (31 déc. 1937)